TEST - Titanfall : l'ogre d'EA est-il vraiment l'Atlas de la Xbox One ?

Malgré tout, s’il y a bien un ingrédient qui fait défaut à Titanfall c’est son contenu. Hormis la campagne multijoueur — en l’état étant donné que Respawn Entertainment risque de gonfler le chiffre avec des DLC —, il faut se contenter de cinq petits modes de jeu. C’est très maigre, et ça l’est d’autant plus qu’ils n’ont rien de foncièrement original alors que le studio avait l’embarras du choix pour proposer de l’inédit. Attrition, celui sur qui toute l’attention devrait être porté, est l’équivalent d’un team deathmatch, en sachant que des points peuvent être glanés de multiple façon (un Titan = 5 points ; un Pilote = 4 points ; un bot = 1 point). De son côté, Pilot Hunter emprunte le même schéma, à ceci près que seuls les frags sur les Pilotes assurent un succès. Hardpoint Domination — capture de zones, ndlr — et Capture the flag n’ont rien de très exotique non plus.

S'il y a bien un ingrédient qui fait défaut à Titanfall c’est son contenu.

Après, il reste les sessions en Last Titan Standing. Comme son nom l’indique, chaque participant commence dans l’habitacle d’un Titan et doit éliminer ceux de l’équipe adverse, sans respawn. Très bourrin et rigolo à court terme. Vous l’aurez compris, point de free-for-all dans Titanfall, ce qui est bien dommage tant le barnum aurait pu être conséquent. Ceci étant, ne croyez que, sous les apparences, le triomphe découle du teamplay. C’est là tout le paradoxe. Autre point commun à tous les modes, chaque victoire — ou défaite — aboutit sur un épilogue durant lesquels les vainqueurs doivent éliminer les vaincus ne demandant qu’à s’échapper pour glaner plus d’expérience. Aussi, aucun paramètre — temps, chiffres de l’objectif, ajout de handicap — n’est modifiable. Dommage.

En parlant d’expérience, la montée en niveau se fait naturellement et très rapidement. Comme souvent, l’évolution se base sur l’accumulation d’une même action (des challenges, ndlr) tandis que la progression donne accès à de plus en plus de perks, de classes personnalisables, de compétences ou encore d’armes. Pour arriver au niveau 50, les plus habitués ne mettront pas plus de 12 heures, avec un reset des statistiques comprenant des avantages pour maintenir l’intérêt à long terme. Pour revenir sur l’arsenal, il n’est pas très varié, aussi bien côté Titan que Pilotes, mais pallie très bien cet écueil par un équilibre en totale adéquation avec le gameplay (le Smart Gun pourrait devenir un problème si les bons joueurs en abusent) et impliquant des armes de base déjà très efficaces et pas nécessairement moins bonnes que celles obtenues après. Toujours côté progression/évolution, Respawn Entertainment a implanté un système de cartes (micro-transactions abandonnées à la dernière minute ou à venir ?). Récupérables en fonction des prouesses, elles se rangent dans un deck au sein duquel il est possible de piocher avant de démarrer un match (trois maximum). Quand l'une d'entre elles est activée — avant un respawn —, elle octroie un petit bonus jusqu'à la prochaine mort.

Avec quinze cartes asymétriques, Titanfall est bien fourni et joue parfois la carte — sans mauvais jeu de mots — de l’exotisme. Eu égard aux joutes à 6 contre 6, elles sont assez resserrées et servent la double expérience suggérée par le gameplay, à savoir plus ou moins beaucoup d’urbanisme pour la verticalité et des zones plus ouvertes — parfois couvertes — en périphérie pour les combats de Titans. Même si entre Angel City (petite, beaucoup de bâtiments) et Lagoon (village montagneux bordé d’eau), il y a un monde, cette architecture ayant tendance à se répéter saute aux yeux et ne fait pas vraiment ressortir un terrain à privilégier plus qu’un autre. C’est à mettre en parallèle du manque de personnalité de l’habillage, alors même que les "dinosaures" aperçus çà et là méritaient autre chose que le statut de simple élément de décors (bon, OK, il leur arrive d’attaquer les grunts).