TEST - The Unfinished Swan : une merveille, tout simplement

La maman de Monroe était une artiste, un peintre doué à bien des égards. Mais la maman de Monroe est passée de vie à trépas, laissant derrière elle un orphelin et 300 œuvres inachevées. À l’orphelinat, le petit Monroe ne peut garder qu’un seul tableau. Il a jeté son dévolu sur celui arborant un Cygne. Une nuit, l’animal à plumes décida de quitter son berceau pour voguer vers de nouveaux horizons… La course-poursuite est lancée, les rêves et la féerie peuvent commencer.

L’histoire de The Unfinished Swan est simpliste, épurée. Comme un beau conte chargé de nous mettre des étoiles plein les yeux, de nous emmener toujours plus haut. C’est le genre de récit destiné aux plus Petits, que les Grands prennent plaisir à parcourir. Par nostalgie. Pour se souvenir et être sûr de laisser une trace d’un passage éphémère sur la frise chronologique du Temps. D’ailleurs, le devoir de mémoire parcourt ce titre indé. Au travers de cette quête mignonne sur le papier, Monroe se souvient de sa mère et découvre un Monde qu’il ne soupçonnait, naguère régi par un despote aussi fou qu’attachant. Les rêves autorisent toutes les fantaisies. Les créations artistiques également.

Mais parfois, les songes peuvent devenir cauchemar. Monroe devra faire face à ses peurs infantiles (matérialisées par une lumière faible et des araignées qui mordent), tandis que les relents d’espoir ne manquent pas (évocation d’un château de sable, des jouets, une cabane dans un arbre ou encore des ballons de baudruche qui ne demandent qu’à s’envoler). The Unfinished Swan est un perpétuel voyage des sens et résonne comme un épreuve obligatoire pour le héros improvisé. Il se doit de franchir une nouvelle étape. Pas forcément plus joyeuse que la précédente…

Artistiquement, The Unfinished Swan peut tout se permettre et il s’en réjouit. De fait, le joueur est invité à parcourir une tonne de décors, issus des imaginaires les plus inspirés qui soient et avec un excellent travail sur les ambiances (sonores et visuelles). Une pièce d’un blanc immaculé, un labyrinthe semblant sans fin, une forêt sombre et inquiétante, des plateformes cubiques, une conclusion crayonnée… La richesse est de mise et l’émerveillement sans fin. La cohérence est assurée par quelques lignes griffonnées çà et là, nous contant l’histoire d’un Roi un peu laxiste et seul parmi ses sujets.