Until Dawn : La grosse exclusivité PS4 de l'été arrive sur nos consoles, et elle fait peur : dans le bon ou mauvais sens du terme ?
Que dire sur ce scénario sans en raconter trop ? Offre-t-il les révélations attendues ? Sans aucun doute, aucun mystère ne restera enterré au terme de l'expérience, et il est même possible d'arriver à ses propres conclusions avant les personnages grâce aux indices répartis à travers la montagne. Les rebondissements sont-ils à la hauteur ? À vous de juger, le ou les twists d'un survival-horror étant toujours d'une qualité très subjective. Se montrent-ils suffisamment originaux ? Là encore, aucun doute à ce sujet, les partis pris sont marqués, mais inattendus. Malgré quelques codes du genre avec lesquels l'histoire joue, qui ressemblent autant à des hommages qu'à des clichés, mais qui sont très rares sur la durée de l'expérience, chaque instant réserve son lot de discours et de scènes inoubliables. Dommage cependant que l'effroi ne s'installe pas autant chez les personnages que chez le joueur, les adolescents ayant trop souvent tendance à se comporter de manière héroïque et courageuse face à des situations horrifiques, situations devant lesquelles la majorité n'aurait pensé qu'à dévaler la montagne pour fuir cette psychose. Pour faire simple : l'histoire d'Until Dawn est parfaitement maîtrisée, elle va avec fluidité et adresse là où les créateurs l'ont souhaité, sans explication au forceps ou twist aperçu à des kilomètres à la ronde.
L'histoire d'Until Dawn est parfaitement maîtrisée.
Quant à l'horreur, où en sommes-nous ? Là, pas de doute, le sujet est maîtrisé. Sans en abuser ni sombrer dans les déboires du gore, le jeu propose une bonne dose de tension, de jump scare, d'instants oppressants, de moments sanglants, d'images dégoûtantes, de visions effrayantes que nous sommes obligés de regarder en face, de surprises, et de survie sous haute tension. Sursauts, grognements de dégoût, détournements de regard et regrets instantanés seront assurément au rendez-vous pour tous les joueurs. Les QTE ultra-tendus qui s'enchaînent parfois à une vitesse folle jusqu'à épuisement, les passages nous demandant de ne pas bouger la manette d'un poil, et la possibilité de se faire à tout moment avoir par une mort subite ont réussi, à plus d'un passage, à nous faire glisser la manette de nos mains moites. Le pire vient probablement du regret instantané de certains choix dramatiques, qui donnent lieu à une sensation de malaise et de remord troublante. Les adeptes les plus passionnés du genre trouveront peut-être des failles, des facilités et des faiblesses dans le scénario, mais Until Dawn se destine probablement davantage à un grand public adepte de sensations fortes.
Il y a cependant un petit problème de rythme et de mise en scène, avec donc des scènes effrayantes ou stressantes parfaitement menées, et au contraire des révélations narratives un peu trop rapidement emmenées, ou au contraire des phases d'exploration un peu trop longues qui ont déjà eu raison de notre attention avant que l'effroi ne survienne. Mine de rien, malgré l'impact et la qualité de nombreuses séquences, ces quelques passages un peu trop longuets empêchent au jeu de proposer une tension narrative et une narration d'excellence. Ainsi, plus qu'un film interactif, Until Dawn peut presque être considéré comme une série de jeux épisodiques, à apprécier par chapitre et qu'il ne faut pas terminer trop vite, ce pour ne pas épuiser son taux d'adrénaline ou trouver des scènes marquantes et choquantes presque banales dans ce condensé d'horreur. Le plaisir mérite d'autant plus d'être savouré en plusieurs parties qu'il est assez court : comptez six à sept heures pour terminer le jeu, ce qui fait peu, certes.
Mais là encore, l'Effet Papillon et ses conséquences reviennent frapper d'un coup d'aile. Difficile de ne pas vouloir se relancer dans une nouvelle partie, tout d'abord pour assouvir sa collectionnite aigüe des indices et totems cachés, et surtout pour explorer de nouveaux embranchements de l'histoire, changer des décisions tant regrettées et sauver des personnages passés de vie à trépas. Pour ceux qui craignent de devoir se relancer dans la première moitié du jeu, qui installe davantage l'aventure que nous fait faire des choix cruciaux, il est possible de reprendre sa partie en cours à partir de n'importe quel chapitre : un gain de temps précieux, et une bonne manière d'explorer rapidement de nombreuses potentialités narratives. Dans un sens, cet encouragement presque naturel à modifier le cours de l'histoire a presque tendance à "virtualiser" l'histoire, pour laquelle il est si facile de se dire qu'elle changera lors de notre prochaine partie, et face à laquelle une distance complexifiant l'attachement et l'implication peut s'installer, mais ce "défaut" est finalement présent dans tous les jeux où il n'y a pas qu'une seule histoire.
Terminons sur l'aspect technique du projet. Passons sur le doublage français, somme toute honorable, mais faible comparé à la qualité de celui en anglais, et pour cause. En effet, Until Dawn use à fond de la motion-capture, et des acteurs de renom ont été scannés pour donner leur visage et leurs corps aux personnages de l'aventure, alors qui de mieux que les comédiens eux-mêmes pour doubler leurs avatars. Et quelle motion-capture... Les animations faciales sont presque parfaites, et probablement les meilleures du genre à l'heure actuelle pour le jeu vidéo, ce qui offre une crédibilité totale à la narration (en dehors de rares passages où les amis qui ne sont pas au premier plan restent parfois un peu figés ou que les expressions ne représentent pas exactement le sentiment opportun). Au niveau des corps, le travail est également très réussi, même si les mouvements sont assez rigides durant les phases d'exploration. À part cela, le travail sur la lumière est somptueux, le sens du détail est très prononcé, les décors sont riches et parfaitement animés, l'ambiance sombre et hivernale est habilement maîtrisée... Il n'y a rien à reprocher à Until Dawn quant à ses graphismes, si ce n'est quelques baisses de framerate lors de certains passages générés de manière dynamique où plusieurs protagonistes sont affichés à l'écran, des moments suffisamment rares pour passer outre ce défaut. La musique continue de sublimer le tableau, avec des thèmes reconnaissables, angoissants, mais qui se contentent à juste titre d'habiller l'action sans prendre le dessus sur celle-ci.
Commenter 33 commentaires
Sinon j'ai regardé un stream pendant une petite heure sur ma PS4 et concrètement (je mets en spoil, car des éléments de l'histoire peuvent être révélés dans ce que je vais dire):
Au final c'est plus un mélange de Ravenous, Saw et d'un slasher type Halloween.
Mais l'histoire empreinte beaucoup à Ravenous...
Bref, sinon le test explique bien l'aspect gameplay du jeu et ne spoil pas, cool.
Sinon je vais attendre que le jeu baisse de prix, c'est typiquement le genre de jeu à faire en soirée avec des amis.
ça peut être sympa mais pas à 50€.
Un message un peu plus constructif expliquant ton propos et ton avis sur le jeu n'aurait pas été de trop pour argumenter ton commentaire... Là ça fait plus rageux qui n'a pas touché au jeu
Retourne sur JV.com au lieu de cracher ta rage
T'y a joué mon gars ? Non, alors tais toi merci.
Je m'attendait a un jeu du genre de la série "Obscure", finalement on en est loin, ces plus un Beyond: Two Souls dans le gameplay avec un peut de "suspense/horror" façon cinéma.
Voila pourquoi il est surnoté.
Techniquement on dirait du ps3+ , surment du au portage de la version ps3 présenter en 2012, apres je me laisserais bien tenter par le bundle