Un nouveau jeu de gestion sympathique, développé et édité par DMM GAMES, qui occupe bien notre temps en cette période de confinement.
Un démarrage assez rapide, mais quelques couacs
Entièrement traduit en français, STATIONflow est le bébé de DMM GAMES disponible en téléchargement sur Steam depuis le 15 avril. Qu'est-ce concrètement ? Une production qui donne la possibilité de créer et de gérer de A à Z sa propre station de métro, en jonglant entre les sorties, lignes et panneaux de signalisation. Bien sûr, le jeu ne se cantonne pas à cela : au fur et à mesure que nous gravissons les échelons, les clients deviennent de plus en plus exigeants, d’autres sorties et lignes apparaissent, de nouveaux services se débloquent, des travaux sont nécessaires… Sans parler des types de clients, qui ont chacun leurs propres caractéristiques.
Le didacticiel n’aiguille pas très bien le joueur.
Lorsque nous commençons une partie, le jeu demande d’emblée de mettre en place des couloirs pour relier les sorties aux lignes, ainsi qu’entre elles. Ces couloirs sont entièrement modulables pour une personnalisation maximale. Nous pouvons ainsi les construire en ligne droite, en diagonale, en triangle, en trapèze, etc. Un grand plus. Pour faire simple, laissez parler votre créativité (dans la limite de votre budget…) ! Vient ensuite l’ajout des panneaux de signalisation qui permettent, comme dans la « vraie vie », d’aiguiller les usagers vers les sorties et lignes, mais également vers les différents services qui seront proposés par la suite.
C’est à cette étape que le joueur peut rencontrer une difficulté et déjà se retrouver bloqué : la fenêtre de personnalisation des panneaux de signalisation s’affiche par-dessus le panneau lui-même, et si nous ne jouons pas avec le zoom et/ou le déplacement de la caméra, impossible de cliquer sur le cercle orange permettant d’orienter la flèche créée. Lors du didacticiel, la fonction de zoom n’est pas indiquée et si nous ne disposons pas d’une souris, mais d’un pavé tactile, elle n’est pas facile à deviner. De manière générale, le didacticiel n’aiguille pas très bien le joueur – ce qui est pourtant son utilité première. Le titre nous demande d’effectuer des actions les unes après les autres sans trop nous expliquer le pourquoi du comment. Toutefois, malgré ce départ un peu abrupt, une fois le mécanisme assimilé, les choses vont assez vite.
Un gameplay pour les habitués de jeux de gestion
Après l’apprentissage des bases, de nouveaux services font progressivement leur apparition : distributeurs de boissons, panneaux d’informations, toilettes, billetterie automatique, points de restauration… En parallèle, à chaque passage de niveau ou presque, des sorties et lignes supplémentaires s’ajoutent pour pimenter un peu la partie. Leur niveau d’affluence augmente également peu à peu.
Nous ne perdons pas de temps à blablater.
Des personnages aux caractéristiques variées débarquent : touristes, personnes âgées, étudiants… Tous ont un degré de patience plus ou moins élevé. Toutes ces nouveautés arrivent assez tôt dans le jeu, et c’est là que les joueurs y verront soit un point fort, soit un point faible : les habitués de jeux de gestion trouvent que c’est une bonne chose, car nous ne perdons pas de temps à blablater et entrons dans le vif du sujet rapidement, alors que les novices peuvent facilement se sentir débordés (et découragés) devant la charge de nouveautés à gérer. Heureusement pour ces derniers, la barre de satisfaction des usagers baisse de façon plutôt lente, ce qui laisse le temps au joueur d’accomplir ce qu’il doit faire en une journée de travail.
Car oui, la dimension temporelle a son importance : la station ouvre à 4h00 et ferme ses portes le soir à minuit, et chaque construction est réalisée en un temps imparti avant de pouvoir être disponible au public. C’est à la fin de cette journée que le jeu évalue le travail accompli par le joueur et le fait passer au niveau supérieur en fonction de ses performances (globalement, respecter le budget et avoir un bon taux de satisfaction). Cette progression est assez rapide, nous pouvons atteindre le niveau 6 en moins de 3h de jeu. Il nous est également donné la possibilité de contracter des prêts de montants variés. Cette option n'est pas utile au cours des premiers niveaux, mais plutôt lorsque la station a pris de l’ampleur, avec des milliers d’usagers (exigeants) par jour. Il est d’ailleurs possible de cliquer sur ces petits personnages pour savoir qui ils sont, quel est leur trajet et quels sont les problèmes qu’ils rencontrent sur leur chemin pour pouvoir y remédier.
Une jouabilité mitigée
Si le concept du jeu est prenant et nous donne envie d’aller plus loin à chaque niveau, quelques petits bugs viennent obscurcir un peu le tableau. En effet, les couloirs sont modulables presque à l’infini et c’est un très bon point, mais il peut arriver qu’ils ne soient pas bien reliés à quelques millimètres près. Au moment où nous nous en rendons compte, il est déjà trop tard, car une fois construit, impossible de le déplacer. Ces soucis de liaison peuvent bloquer la progression des usagers à leur arrivée dans le métro ou les empêcher d’accéder à une certaine partie de la station. Il faut alors construire d’autres couloirs pour contourner l’obstacle, ce qui nous fait perdre du temps et de l’argent en allongeant le trajet des passagers. Également, lorsqu’ils sont mécontents, il est parfois difficile de déchiffrer ce qui ne va pas pour certains : nous avons beau mettre tous les panneaux et services possibles près d’eux, quelques récalcitrants continuent de râler…
Si la traduction de l’interface en français est louable et très pratique, elle n’en reste pas moins parfois un peu étrange. Un exemple : pour quitter le jeu, il faut « Abandonner le bureau ». Est-ce là une volonté d’immersion totale de la part du traducteur, qui sous-entendrait que nous quittons notre poste dans un bureau de gestion fictif ? Quoique, « abandonner » serait là un terme un peu fort… Après, le développeur du jeu est japonais et pour eux, le travail, c’est sacré ! La bande-son est quant à elle remarquable. Des accents futuristes et rythmés que nous retrouvons souvent dans ce type de jeux de gestion moderne, qui aident à la concentration et nous rappellent ceux d’Aven Colony.
Globalement, malgré les légers couacs, STATIONflow est à la hauteur de nos attentes : comme tout jeu de gestion qui se respecte, son gameplay introduisant de nouveaux éléments de façon progressive nous donne envie d’aller toujours plus loin et de gravir les niveaux pour tenter de gérer la plus grande station de métro possible. Et vous, arriverez-vous à satisfaire tous vos clients ?
- Couloirs modulables presque à l'infini
- Bande-son futuriste
- Progression rapide
- Déblocage de nouvelles options assez tôt
- Didacticiel qui n'aiguille pas très bien le joueur
- Affichage des fenêtres par-dessus les panneaux
- Quelques bugs au niveau des couloirs qui bloquent parfois les personnages