La galaxie, c'est beau, mais c'est loin

Star Wars Outlaws a également la bonne idée de nous envoyer dans l’espace, à bord du Trailblazer. Non, impossible d’explorer l’intégralité de la galaxie, il faut se contenter de zones autour des planètes majeures du jeu, essentiellement pour trouver du loot dans des coffres ou s’adonner à des batailles spatiales. Le gameplay est plutôt bien conçu, le vaisseau se manie facilement, le verrouillage des cibles est généreux et les sensations de dogfight sont rapidement là. Comme le blaster et le speeder, le Trailblazer peut être amélioré et personnalisé pour affronter toujours plus de vaisseaux, mais dans l’espace comme au sol, attention à ne pas trop énerver l’Empire. Star Wars Outlaws inclut une mécanique inspirée des Grand Theft Auto et Red Dead Redemption, avec un niveau de recherche qui augmente lors des méfaits contre l’Empire, jusqu’à déclencher l’arrivée des Death Troopers sur la planète. C’est classe, mais ces soldats d’élite à l’armure noire ne sont jamais venus nous chercher.

Un joli spectacle pour la rétine.

Avec un niveau de recherche maximal, tout l’Empire veut votre peau, avec des éclaireurs en speeder qui vous traquent et des barrages sur les routes, le seul moyen de s’en débarrasser est de mourir (pas cool), de soudoyer un officier de l’Empire dans une ville ou d’aller à la base des Death Troopers pour éliminer un garde, voler sa carte d’accès et effacer notre avis de recherche. Garde évidemment protégé par des Death Troopers, seul moyen de les rencontrer, mais il aurait quand même été logique que ces derniers nous traquent, plutôt que d’attendre au chaud dans leur tente, non ? Nous avons par ailleurs subi un bug particulièrement gênant (en plus de ceux concernant les sauts, le speeder, l’IA des ennemis, etc…) : après l’achat d’un objet auprès d’un PNJ, le niveau de recherche maximal se déclenchait. À chaque fois. Impossible de s’offrir le moindre item sans avoir les Death Troopers aux fesses, et donc la moitié de l’Empire sur notre chemin et le haut-parleur de la DualSense qui hurle que « la cible se trouve dans le secteur » toutes les 15 secondes. Un vrai régal pour les nerfs et les oreilles…

Si affronter l’Empire à des conséquences sur le niveau de recherche, se battre contre les autres factions est un peu plus risqué. Star Wars Outlaws propose un système de syndicats, qui offrent des missions secondaires à Kay Vess, demandant généralement de s’introduire dans un lieu pour voler quelque chose ou de transporter un colis sans user du voyage rapide. Des objectifs classiques et déjà-vu, mais cela influe sur votre réputation auprès des syndicats, aider l’un réduit votre estime auprès de l’autre. Il est possible de filouter en donnant des informations volées pour un premier syndicat à un second, ce qui n’aide pas à votre réputation chez le premier, mais améliore la récompense, de base très faible. Tellement faible qu’à part l’intérêt du système de réputation, effectuer ces missions ne sert pas à grand-chose, dommage… Au moins, la mécanique des syndicats est originale et bien pensée, offrant une immersion encore plus accrue. Malheureusement, les choix d’aider telle ou telle faction n’influent en rien sur l’aventure, si ce n’est pour débloquer des missions exclusives ou une apparition dans une cinématique peu avant la fin du jeu, rien de palpitant, c’est vraiment dommage de ne pas avoir poussé cette mécanique pour offrir un meilleur degré de rejouabilité. Star Outlaws ne tombe pas dans le piège du light RPG habituel, ici, pas d’arbre de compétence, mais un système d’experts permettant d’obtenir des compétences en réalisant des défis, c’est bien pensé et certains bonus se révèlent bien utiles pendant l’aventure.

Même si Star Wars Outlaws est entaché de bugs techniques et de mécaniques de gameplay d’un autre âge, le titre d’Ubisoft et Massive Entertainment propose un joli spectacle pour la rétine. Artistiquement déjà, les biomes sont variés, détaillés et passionnants à regarder, les développeurs le savent et proposent des panoramas à admirer en s’appuyant contre un rebord. Et du côté de la technique, c’est globalement très bon, avec de belles textures et de jolis effets visuels, mais un éclairage un peu trop sous-exploité. Le titre est dans le haut du panier, logique pour un AAA(A ?) d’un studio majeur, mais les joueurs retiendront surtout les sublimes cinématiques en images de synthèse, pas si nombreuses dans le jeu, mais qui impressionnent par leur réalisation et leur mise en scène, à tel point que nous rêvons maintenant d’une série ou d’un film animé de cette manière avec Kay et Nix. Idem pour le sound design et les musiques, dans le pur esprit de la saga Star Wars, mais également pour le doublage français, très réussi.

Star Wars Outlaws est loin d’être un mauvais jeu, mais c’est quand même une grande déception, tant il y avait beaucoup mieux à faire avec toutes ces idées. Proposer un jeu d’action, d’aventure et d’infiltration en monde ouvert pouvait fonctionner, même avec une recette archaïque d’open world à la Ubisoft, mais le titre souffre d’un gameplay trop crispant, des mécaniques répétitives et de nombreux soucis techniques. Dommage, car l’univers est passionnant et immersif, le système de syndicat est bien pensé et l’histoire et les personnages sont très bien écrits. Une copie à revoir, mais certainement pas à jeter si vous êtes fan de la saga Star Wars.

Test réalisé sur PlayStation 5. Vous pouvez acheter Star Wars Outlaws à 64,99 € sur Amazon.

Clint008 Rédacteur - Testeur