TEST - M.O.J.O. : plus qu'une console, un centre multimédia sous Android signé Mad Catz

Les jeux du Play Store à la manette :

Même si certains constructeurs permettaient déjà le jeu à la manette via des adaptateurs à fixer sur son mobile, ou que la OUYA était déjà disponible depuis plusieurs mois, l'expérience est toujours aussi plaisante. Jouer à ses jeux Android sur un grand écran, avec certains jeux non natifs upscalés en 1080p et avec une manette, est un vrai bonheur. Cela nous permet de redécouvrir les jeux du Play Store. Malheureusement pour certains, comme Shadow Gun, la limite de gameplay se fait sentir tant sur la vitesse de rotation du personnage que par la lourdeur qui l'accompagne. 

En revanche, des jeux comme Asphalt 8, Riptide GP2 ou encore GTA - encore incompatible - prennent tout leur sens. Les graphismes sont jolis, malgré l'étirement de l'image à plus de 120 cm de diagonale. La maniabilité est sublimée et là où une partie de quelques minutes pouvait s'avérer rapidement lourde pour certains sur du tactile, il est difficile de lâcher sa manette et les parties durent facilement quelques heures. Malheureusement quelque uns peuvent souffrir de lags lors d'affichage rapide d'images.

Pour le moment, beaucoup de jeux et d'applications ne sont pas encore compatibles en raison de l'absence d'écran, qui active certains filtres du Play Store, même si la fameuse TegraZone est intégrée. Espérons que ce souci n'est que temporaire, et qu'il sera résolu dans les semaines et mois à venir autrement que par le root, déjà disponible et donnant accès à un catalogue plus conséquent. Une constatation s'impose cependant, beaucoup de développeurs de jeux pour appareils tactiles essayaient de développer un gameplay optimisé pour ces derniers. Désormais, avec ce type de console qu'est la M.O.J.O. ou même la Tron, cela va permettre aux créateurs de jeux de s'orienter vers un gameplay plus adapté à la manette, mais également vers un type de jeu où l'optique est d'approfondir l'expérience et non de jouer quelques minutes dans le métro. Le mapping des touches est d'ailleurs pour le moment assez bien géré par les jeux que nous avons pu tester et chaque touche tactile de base se voit donc attribuer une touche physique plus ou moins efficacement. De plus, des moteurs comme le Unity permettent un passage plus simple des jeux d'une plateforme à une autre, et augmenteront le nombre de chances de voir des jeux de consoles classiques, destinés donc à un gameplay à la manette, apparaitre sur Android.

Et l'émulation dans tout ça ? 

Si sur OUYA des émulateurs dédiés étaient présents de par sa boutique privée, il n'en est rien sur la M.O.J.O., si ce n'est la possibilité d'en télécharger sur le Play Store, comme le célèbre RetroArch. Celui-ci nous donnera la possibilité de jouer à des jeux de PlayStation 1, de Game Boy, de Super Nintendo ou même de PC. L'attribution des touches se fait assez naturellement. Bien sûr, pour cela il faut avoir obtenu les ROM des jeux de manière légale. C'est d'ailleurs l'un des points forts de ce type d'appareil que de pouvoir rejouer à des jeux rétro avec une manette. Ce segment est d’ailleurs très prisé par les créateurs de la OUYA, puisqu'un joueur rétro pourrait facilement trouver son bonheur en ayant accès à des titres de plusieurs anciennes consoles par l'intermédiaire d'une seule.

La manette sous Mac / Windows ? Oui, mais perfectible :

Dans ses vidéos de présentation, la société américaine vend sa manette comme permettant de jouer aussi bien sur l'OS de Microsoft que sur Mac OS X. Nous nous sommes donc empressés de tester pour vérifier ces dires. Comme expliqué précédemment, 3 modes sont disponibles pour la manette. Le mode souris permet d'émuler à la perfection le fonctionnement de la souris et reste donc agréable à utiliser, même si moins précis. Les modes PC et console de jeux semblent avoir plus ou moins le même effet, et permettent à l'intérieur d'un jeu d'avoir la même gestion que sur une console de salon. Là où cela se gâte, c'est in-game. Nous avons utilisé les jeux Assassin's Creed IV: Black Flag et Battlefield 4 pour nos tests. Et en effet, si avec une manette de PS4 ou de Xbox One l'attribution est parfaite et donne l'impression d'être sur console de salon, quelques problèmes de gestion de la caméra ou encore d'une mauvaise attribution des touches de combat viennent taquiner la manette de la M.O.J.O. sur AC IV. En revanche, le fonctionnement sur BF4 était correct.

Le concept est bon, les moyens sont là, mais le tout reste perfectible. Il sera plus agréable d'utiliser une des deux premières manettes citées ci-dessus, mais avec quelques mises à jour, les soucis de Mad Catz devraient pouvoir se régler.

Le plaisir d'utiliser le clavier et la souris enfin possible : 

L'un des gros points forts de cette M.O.J.O. est la reconnaissance et la gestion de manière native de différents claviers et souris. En effet, nous avons testé un clavier filaire de la marque Razer, un clavier Bluetooth de la marque Logitech et une souris filaire Razer, et tous les tous ont été reconnus et fonctionnels quasi instantanément. Cela est vraiment une bonne initiative de Mad Catz. De plus, la suite Office Pro étant disponible gratuitement sur l'appareil, il est donc possible de rédiger des documents de manière très aisée. La navigation internet sur grand écran devient également un délice.

Si le petit boîtier de la firme gère parfaitement les périphériques de saisie, il n'en est pas de même pour les jeux. Nous avons principalement essayé des FPS avec notre configuration, mais ceux-ci étaient presque injouables tant l'assignation des contrôles était aléatoire et peu intuitive. Mais ce dernier point est plutôt un souci en provenance des développeurs, qui ont pensé à l'attribution des touches pour une manette et non un duo clavier / souris. Mad Catz n'est donc pas à blâmer, à part d'être peut-être d'être trop avant-gardiste dans le domaine.