Game of Thrones: A Telltale Games Series : Après le roman et la série, voilà un jeu vidéo que les amoureux du Trône de Fer ne peuvent se permettre d'outrepasser.
Game of Thrones: A Telltale Games Series, comme tous les jeux du genre, c'est avant tout une expérience portée par son scénario. Nous suivons ici la famille Forrester, résidant du fort d'Ironrath au nord de Westeros, et connue pour son bois de haute qualité. Après l'épisode du Red Wedding, lors duquel le chef de famille Gregor Forrester trouve la mort, la fratrie doit se reconstruire, trouver des leaders, et faire face aux Bolton. Cette faction bien connue des amoureux de la franchise, veut en effet profiter de la faiblesse des Forrester pour agrandir son empire, et envoi pour cela les Whitehill pour tenter de tirer parti de la situation. Forcément, GOT oblige, tout va mal se passer.
Sans rentrer dans les détails, pas même ceux de la prémisse qu'est le premier épisode, mais qui représente tout de même un sixième du jeu, les Forrester vont devoir réunir tous les alliés qu'ils peuvent pour se défendre des Whitehill et des Bolton. Pour cela, nous incarnerons Ethan, jeune fils de la famille présent à Ironrath qui se trouve être l'homme de la famille le plus vieux sur place et qui va devoir prendre le pouvoir, Mira, valet de Margeary Tyrell à King's Landing, Gared Tuttle, un écuyer chargé par le défunt roi de retrouver et sauver le North Grove au-delà du Mur, et Asher, fils maudit de la famille exilé à Essos qui doit revenir dans sa contrée. Une belle brochette de vainqueurs en somme, avec des personnalités différentes, et une mission qui les dépassent. Tous se montrent (ou peuvent se montrer, suivant nos choix) arrogants, ostensiblement malins et moqueurs, pour une tonalité parfois plus légère (parfois seulement) que dans la toujours très sérieuse série : un peu de légèreté ne fait pas de mal.
Très vite, ces quelques héros, et même les nombreux autres personnages originaux qui les entourent, vont se montrer très charismatiques, avec des scènes marquantes installant leur personnalité, puis d'autres qui viennent les nuancer. Qu'ils soient attachants ou repoussants, tous se font vite une place dans notre esprit, ce qui n'est pas mince affaire à la vue de la richesse du casting. D'ailleurs, nous croiserons la route de quelques protagonistes bien connus des fans, de Jon Snow à Cersei Lannister en passant par Daenerys Targaryen. La force de ce scénario, c'est avant tout de s'imbriquer parfaitement dans l'univers de la série, sans incohérence aucune, ce qui est très fort à la vue de la puissance et de la portée de certaines de nos actions et rencontres sur l'univers de la franchise.
L'autre puissance du récit, c'est de mettre en scène une aventure originale, avec des personnages inédits, qui respectent l'univers épique et tragique de la franchise, et surtout arrive à égaler la tension dramatique de la série. Un héros qui se relève, un leader qui impose sa prestance, une Némésis qui montre toute sa folie, un discours qui soulève les foules : les scènes qui ne manquent pas de fougue et qui restent dans les mémoires sont nombreuses. Les larmes et le sang aussi. Oui, vous aurez votre lot de têtes coupées, de corps calcinés, de plaies ouvertes, de membres éclaboussés de sang... La tension dramatique est là, malgré quelques baisses de régime et lenteurs au cours de certains chapitres (comme dans la série, en fait), qui sont rapidement compensées par des climax qui obligent à revenir.
Et le final du dernier volet, marquant, sanglant et frissonnant au possible, suffira pour être ancré dans les esprits et forcer le joueur à revenir pour une suite. C'est là que tous nos choix prennent leur sens, et les regrets qui vont avec aussi. Eh oui, il fallait s'y préparer, mais il y aura une suite. L'arc est néanmoins bien bouclé, et nous n'avons en aucun cas un goût de mal fini, seulement la sensation d'une page qui se referme et qui nous a tenus en haleine suffisamment longtemps, avant une pause bien méritée entre deux jeux. Pour vous donner une idée de la durée de vie, comptez environ une dizaine d'heures pour boucler l'aventure, avec bien évidemment l'envie, pour certains, de rejouer pour explorer les possibilités narratives offertes par le système de choix.
Avec une telle violence, certes justifiée et visuellement "adoucie" par le style graphique, nous regretterons que l'autre composante adulte de la franchise, à savoir le sexe (appelons un chat un chat), ne soit pas davantage mise en avant. Pas un téton à l'écran, presque une hérésie pour la licence, mais cela, il faut le mettre sur le dos du jeu vidéo, média encore très frileux à l'idée de mettre en avant la nudité.
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