TEST - Crazy Taxi: City Rush - Attendre un taxi, cela devient vite frustrant

Comme vous l'avez lu à la page précédente, le jeu nous semble réellement avoir le potentiel pour plaire et amuser les fans comme les nouveaux venus dans le métier de conducteur de taxi. Mais voilà, SEGA a opté pour la diffusion de son jeu en free to play. Si Kenji Kanno nous avait expliqué le choix de la gratuité par l'envie de faire connaître la licence au plus grand nombre, ce modèle économique est ce que nous pourrions appeler un « tue-l'amour » dans un autre domaine. Voyons cela de plus près.

Pour rappel, il y a plusieurs façons de rentabiliser des jeux au format free to play, mais la clé de base est toujours la même : il faut plus d'un million de joueurs régulier et motiver au moins 3% d'entre eux à mettre la main au porte-monnaie. Pour cela, il y a les vrais free to play qui peuvent être joués et terminés sans trop de contraintes et dont les achats proposés en jeu (in-app pour les puristes, NDLR) sont gratifiants et touchent, par exemple, la personnalisation et les équipements. Et puis, il y a les autres, plus souvent péjorativement appelés pay to win ou encore pay to play. Avec Crazy Taxi: City Rush, ne cherchez pas, nous sommes dans le troisième cas. Le jeu a été conçu de manière à bloquer les joueurs à intervalle régulier afin de les inciter à sortir la carte bleue. Soyons clairs, faire plus de cinq ou six parties d'affilée (soit moins de dix minutes de jeu effectif) est impossible sans finir par devoir payer. Il faut donc apprendre à être patient, car poireauter le temps que le compteur nous laisse rejouer est incroyablement frustrant et l'iPad de la rédaction a (mal) fini contre un mur lors de l'un de ces blocages.

Le pire c'est que le jeu est très sympa et même très addictif, alors quel est le problème ? Dans Crazy Taxi: City Rush, il y a deux types de ressources : les gems et les dollars. Pour en récolter, il faut gagner des courses, réussir des challenges, bref, il faut jouer. Et là c'est le drame, car la voiture n'a que quatre pleins d'essence, soit quatre courses disponibles de base. Une fois ces quatre parties jouées, il est possible de regarder des pubs (en entier) pour en gagner une. Malheureusement, cette option est limitée à quatre utilisationsv par 24 heures, c'est peu, très peu.  Pour développer la viralité du côté des réseaux sociaux, il est possible d'inviter des amis à jouer à Crazy Taxi: City Rush. Cela fait gagner des dollars virtuels  mais surtout permet, une fois toutes les 24 heures, de jouer avec son taxi « gratuitement », c'est-à-dire sans consommer un plein. En prime, cela fait gagner des dollars à son ami. Sympa, mais encore faut-il avoir des amis qui veuillent bien y jouer. Pour la petite histoire, il semble qu'une fois connecté à Facebook, le jeu vous accorde un ami imaginaire et donc une partie gratuite par jour. Merci monseigneur SEGA… ah, il y a aussi les deux missions bonus, celle avec le tank où il faut détruire le maximum de véhicules et celle où il faut passer un maximum de points de contrôle. Les deux permettant de gagner des dollars, pas des gems. Pas fou le hérisson.

Une fois ce quota épuisé, les deux seules options pour continuer sont d'attendre (de deux minutes à des heures) que le réservoir se remplisse à nouveau ou lâcher 25 gems pour quatre parties. Évidemment, ces derniers se gagnent au compte-goutte et en les utilisant pour rouler, les super véhicules ou les super bonus disponibles uniquement en paiement par gems resteront inaccessibles. Pour vous donner une idée, votre serviteur joue, quand il peut, depuis le jour du lancement et ne possède « que » 370 gems, ce qui équivaut à peine à quinze pleins complets.  À noter, en parlant de plein, qu'il faut penser à aller dans le menu pour désactiver les notifications, car elles ne respectent pas les heures de nuit et se faire réveiller à trois heures du matin par un message annonçant que le plein de son taxi est fait ne plaira pas à tout le monde.

Comme ceci ne semblait pas suffisant pour obliger le joueur à banquer, le niveau max des améliorations du taxi, payables en dollars durement acquis, est soumis à un délai de plus de cinq minutes entre l'achat et l'installation. À moins de lâcher des gems, bien sûr. Bref, vous l'avez compris ; une fois le jeu passé en vitesse de croisière, il n'est possible que de jouer entre quatre (pour les non connectés) ou six parties avant d'être bloqué et devoir attendre ou payer. C'est frustrant et particulièrement énervant (l'iPad et le mur s'en souviennent encore).

Après avoir lu, par curiosité, certains tests de Crazy taxi: City Rush, nous avons eu un doute sur notre vision du jeu, mais une simple lecture des commentaires sur le store nous a suffi pour savoir qu'elle était légitime.