TEST - Resident Evil 6 : quatre histoires pour autant de plaisir ?

Nous avons connu des pitchs peu entraînant depuis le début de la saga mais aucun n'avait jusqu'à présent pris une telle envergure. Rendez-vous compte : Resident Evil 6 nous propose de vivre une aventure étalée sur six mois vécus par le biais de trois héros et d'une observatrice (bon c'est censé être une surprise mais Capcom a oublié de le dire lorsqu'il a parlé "d'elle" durant les différentes apparitions du jeu cette année) qui vont être chacun (à l'exception de "qui-vous-savez") accompagné par un coéquipier différent.

Dès lors, Capcom aurait pu s'y prendre très mal en essayant de proposer un gameplay différent pour chaque équipe mais les développeurs ont clairement eu une idée de génie. En effet, tous les personnages que nous allons incarner vont se partager exactement le même gameplay resucé depuis Resident Evil 4, quelque peu amélioré (nous allons y revenir), mais la mise en scène, l'ambiance et l'objectif de ces héros sera radicalement différente. Commençons par l'ordre proposé par Capcom dans la sélection des campagnes avec Leon. Le beau gosse à la coupe au bol est littéralement plongé dans un Resident Evil 2 d'antan : zombies, lumières extrêmement faibles, zones d'ombre en veux-tu en voilà et objets qui bougent pour un rien sauf pour nous faire réagir à blanc. La campagne de ce membre de l'agence militaire secrète américaine dégage donc un délicieux parfum de nostalgie jusqu'à ce que le nombre de zombies devienne un peu trop important, devenant ainsi un hommage relativement bref au second épisode de la série avant de devenir un titre plus orienté vers Resident Evil 4. Néanmoins, le gémissement constant des zombies, la mise en scène de certains passages qui fera sourire les amateurs du film 28 jours plus tard et l'ambiance pesante jouant beaucoup sur un noir profond et éclairé à la petite lampe torche réussi tout de même à nous imposer, ce que plus aucun opus n'avait réellement réussi depuis le fameux twist du quatre, un sentiment de stress constant. Rassurez-vous : c'est du bon stress qu'il s'agit là. Malheureusement chers amis adeptes de la trilogie originelle qui vous avait fait peur : cette époque est désormais bel et bien révolue.

Au tour de Chris Redfield qui se retrouve, bizarrement, dans le rôle de l'exterminateur un peu raciste sur les bords. En effet, après les noirs africains de Kijuju, voici venu le temps de casser du chinois... Revenons donc à ce qui constitue la seconde "ambiance" du titre puisque, nous vous le rappelons : la différence entre chacun des héros se joue principalement sur la mise en scène et l'intéret que dégagent leurs scénarios respectifs. Du coup, Chris se retrouve confronté à un style de jeu beaucoup plus axé sur l'action directe et sans chichis. Resident Evil 6 montre, du coup, qu'il peut devenir un vrai TPS à grand spectacle avec des attaques kamikazes dans des immeubles de huit étages infestés de terroristes sous virus-C, de grosses fusillades sur les toits d'un quartier entier pour finir par des explosions par paquets de douze manquant presque de faire s'écrouler un bâtiment. Le Chris a gagné en grade et en matos dans le slip depuis son excursion en charmante compagnie du cinquième Resident Evil.

Pour finir, Jake, le "petit" nouveau de la bande, s'offre une campagne à mi-chemin entre les deux précédents. Vu comme un sauveur de l'Humanité par Sherry Birkin, sa coéquipière, Jake ne s'encombre pas vraiment de sentiments et laisse plus souvent parler ses poings que son arme à feu. Anti-héros, râleur et vénal au possible, Jake insuffle un petit air frais à l'ambiance pas très rose du scénario global mais son gameplay orienté corps-à-corps lasse très vite à cause d'une maniabilité relativement mal exploitée pour cet aspect en particulier et une faible diversité des combos. Nous en revenons alors à réserver nos attaques percutantes aux phases de réapprovisionnement en munitions sur les corps de nos victimes avant de repartir à l'assaut des montagnes enneigées et des méchants terroristes infectés.