PREVIEW Metro Awakening : passage à la VR réussi ? Nous y avons joué sur PSVR 2
par Frederic Monnom , Frederic MonnomEn cette fin d’année où la VR fait la part belle aux licences en tout genre, comics, cinéma, jeux vidéo, Vertigo Games s’attaque à une des références du jeu d’horreur post apo, la saga Metro.
Sous terre, rien n'a changé
Récemment sous les feux des projecteurs pour le remake de son titre phare, Arizona Sunshine premier du nom, c’est pour une toute autre licence que Vertigo Games était attendu par les gamers VR en cette fin d’année. En effet, le studio néerlandais s’est vu confier la lourde tâche de réaliser un nouvel opus de la franchise à succès : Metro. Adaptée des romans de l’auteur russe Dmitry Gloukhovski, la trilogie vidéoludique suivait les aventures d’Artyom, un jeune homme qui se bat pour survivre dans une Moscou ravagée par une apocalypse nucléaire où se mélangent éléments fantastiques et science-fiction. La réalité virtuelle ayant le don de sublimer le genre survival-horror à la première personne par son immersion, Metro Awakening a tous les atouts pour être une réussite. Lors de notre passage à la gamescom 2024, nous avons fait partie des chanceux à pouvoir tester en avant-première les premières minutes du jeu sur PSVR 2, voici nos premières impressions.
Metro Awakening est bien le digne successeur de ses grands frères sur écran plat, le genre de jeu AAA que nous sommes en droit d’attendre plus souvent dans nos casques.
Ces nouvelles aventures au sein des souterrains moscovites ne sont en rien une adaptation en VR d’un des épisodes précédents ou encore une suite mais bien un préquelle se déroulant cinq ans avant le tout premier récit. Comme nous vous en avions fait part durant l’été, le jeu a été réalisé en collaboration directe avec Dmitry Gloukhovski qui, pour l’occasion, a rédigé une histoire originale plus centrée sur les personnages. Nous voici donc en 2028, une quinzaine d’années après le conflit nucléaire qui a presqu’entièrement décimé la vie sur Terre. Les tunnels et autres stations du chemin de fer enfouis sous la capitale russe représentent le dernier refuge pour les survivants à cet holocauste. La misère et la désolation poussent les rescapés à s’affronter pour récupérer les dernières ressources, nourritures et médicaments tout en combattant des créatures monstrueuses vivants également dans les sous-sols. Exit le jeune Artyom, personnage emblématique du triptyque original. Nous incarnons désormais Serdar, un médecin devant braver l’obscurité et se mesurer à des hordes de malfrats et autres bêtes cauchemardesques afin de retrouver son épouse et le traitement qui pourra lui sauver la vie.
Si Metro Awakening est également prévu pour une sortie sur Meta Quest (2 et 3) et PCVR, c’est bien évidemment sur PSVR 2 que nous l’avons testé. En effet, étant donné les environnements où la luminosité est très faible voire même inexistante, le choix du studio d’utiliser un casque équipé d’écrans OLED permettant des noirs très profonds nous a paru logique. Notons aussi qu’afin de nous mettre dans les meilleures conditions possibles, Vertigo Games a délaissé son moteur graphique habituel, Unity, au profit de l’Unreal Engine qui permet une meilleure gestion de l’éclairage ainsi qu’un rendu beaucoup plus détaillé et réaliste.
Ce choix était-il judicieux ? Eh bien oui car l’enjeu était de nous plonger dans un monde souterrain à l’abandon ou presque depuis plus d’une décennie et c’est une réussite. Les éléments principaux du décor sont tous marqués par l’usure, la saleté ou la rouille. Le rendu visuel est très propre, et même lorsque nous nous approchons pour examiner un détail, la qualité des textures reste très bonne. Les murs paraissent défraîchis par le temps, le sol est crasseux et recouvert de débris en tout genre et les éléments métalliques comme les wagons, les tonneaux ou les portes sont rongés par la corrosion. L’atmosphère chargée de poussières permet de splendides jeux de lumière qui exacerbent le sentiment d’être dans un endroit scellé depuis des années.
À tout cela, rajoutez des toiles d’araignée et des cadavres à même le sol et vous obtenez un environnement lugubre à souhait. En ce qui concerne les créatures hideuses qui peuplent ce monde des profondeurs, nous en avons croisé quelques-unes. Parmi celles-ci, des araignées monstrueuses et des espèces de rongeurs énormes et dépourvus de fourrure rappelant vaguement des rats et des taupes qui auraient mutés par un excès de radiation. Nous avons par moment trouvé ces bêtes un peu lisses pour des êtres brulés par la radioactivité et leur intégration manquait parfois de justesse. Nos antagonistes humains sont quant à eux très bien modélisés et ne manquent pas de réalisme. Dernier petit détail, il n’est pas rare de tomber sur des journaux en écriture cyrillique ou sur des peintures orthodoxes pour nous rappeler que nous sommes bien dans les tréfonds de la capitale russe.
Une expérience pensée pour la VR
Pour parfaire des visuels de qualité, il fallait une trame sonore de la même trempe et c’est bien évidemment le cas. Cette dernière se calquant sur l’action en cours se veut tantôt calme, tantôt rythmée. Lors des passages d’exploration ou de furtivité, l'absence totale d’instrumentation cède la place aux sons ambiants. Un bruit sourd de ventilation résonne sans cesse dans ces couloirs comme pour nous rappeler que nous sommes piégés à des dizaines de mètres sous terre. Comme si cela ne suffisait pas, un florilège de sons composé entre autres de bruits de pas, de crissements, de courants d’airs, ou encore de grognements nous accompagne. Dès que la situation devient plus tendue, le silence se voit interrompu par des sons métalliques entrecoupés de brèves notes de piano et de courts grincements de violons assez désagréables et parfaits pour faire monter le stress d’un cran supplémentaire.
Metro Awakening possède toutes les qualités nécessaires pour être un bon jeu.
Enfin, lorsque nous approchons d’une zone ou l’action va se faire plus intense, une petite musique douce se fait entendre avant de laisser place à des partitions plus orchestrales proches de celles des films d’action. À tout cela nous pouvons également ajouter quelques éléments notables. Tout d’abord les voix des personnages qui présentent un fort accent russe, histoire de nous rappeler où se déroulent nos aventures. Les cris réalistes et distincts des différentes créatures selon leur race. Et pour terminer, les déflagrations des armes à feu sont puissantes et leur réverbération renforcent le sentiment de se trouver dans un dédale de tunnels sans fin. Malheureusement, il nous a été confirmé que le jeu ne bénéficierait pas de doublage en français, il faudra donc se contenter de sous-titres comme c'est trop souvent le cas.
Le studio avait annoncé un jeu pensé pour la réalité virtuelle et c’est exactement ce qu’ils ont fait. Nous sommes ici face à un mélange d’exploration, de furtivité et d’action pure. Lors des phases d’exploration, le but est simple, examiner les alentours à la recherche d’armes, de munitions, de cartouches pour notre masque à gaz ainsi que de fioles de sérum de soin. Ce sont bien évidemment des moments de stress intense car souvent éclairés par notre seule lampe de poche et vécus arme à la main en espérant qu’aucun animal monstrueux ne nous attaque par surprise. Quand se profilent des malfrats, plutôt que l’affrontement direct, la discrétion est parfois plus efficace. Il est dès lors profitable d’utiliser l’obscurité pour s’enfuir, se cacher ou se rapprocher de ces ennemis afin de les assommer et ainsi éviter d’ameuter leurs comparses. Dans les espaces plus lumineux ou à découvert, il n’est d’autre choix que de vendre chèrement sa peau à l’aide d’armes conventionnelles ou artisanales. Il en va bien évidemment de même quand nous tombons nez à nez avec l’un ou l’autre monstre féroce.
Les interactions se font toutes manuellement, ce qui augmente notre immersion mais demandent parfois un peu d’entrainement pour être maîtrisées. Ainsi, si le rechargement des armes est assez habituel et rapide, il faut parfois s’y reprendre à plusieurs reprises pour appréhender l’utilisation du sac à dos et de son matériel. Par exemple, notre paquetage ayant deux parties distinctes, il n’est pas rare de l’attraper du mauvais côté, ou encore, il peut nous arriver de ranger notre masque à gaz au lieu de le placer sur notre visage. En ce qui concerne notre équipement, outre les différentes armes de poing, nous aurons plusieurs objets à notre disposition : des grenades artisanales, une lampe de poche, un briquet pouvant nous débarrasser des toiles d’araignée ou servir d’éclairage de fortune, des cartouches pour le masque et enfin une espèce de dynamo. Cette dernière nous sera très utile car nous permettant de recharger notre lampe de poche mais surtout de débloquer des mécanismes nécessitant du courant tels que des portes automatiques. Au rayon des bonnes idées, un petit détail intéressant : lors d’échanges de coups de feu, la trajectoire des balles est représentée par une fine trainée de fumée qui permet d’ajuster les tirs suivants. Enfin, notons que de nombreux éléments du décor, comme des bouteilles ou des boites de conserve, peuvent être utilisés ou comme arme ou pour faire diversion.
Nos premières impressions : Vivement !
De prime abord, Metro Awakening possède toutes les qualités nécessaires pour être un bon jeu. Alliant graphismes de qualité, bande-son immersive ainsi qu’un gameplay varié et bien adapté à la réalité virtuelle, il ne devrait décevoir ni les fans de la trilogie sur PC et console, ni les nouveaux venus dans cet univers. Grâce à la VR, il se pourrait bien que ce nouvel épisode atteigne un niveau de stress jamais atteint dans la franchise. Attention, ce n'est qu'une preview, mais ces quelques minutes ont su nous convaincre et, de ce que nous pouvons en dire pour le moment, Metro Awakening est bien le digne successeur de ses grands frères sur écran plat, le genre de jeu AAA que nous sommes en droit d’attendre plus souvent dans nos casques.
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