PREVIEW - Gran Turismo Sport : un premier jet encore en rodage ?

Après toutes ces promesses et explications, l'envie de se lancer dans la course était à son paroxysme et, malheureusement, la déception a été, globalement, de mise. Dès les premières minutes, il a été clair que techniquement, Gran Turismo Sport est en dessous de la concurrence et c'est bien dommage. Il y a même la panoplie complète avec de la baisse de framerate (plus ou moins forte selon les circuits), du tearing, du clipping et de l'aliasing. Il est vrai que, sur PS4, entre Project Cars, Assetto Corsa voire DriveClub, la barre graphique est placée très haut et nous aurions aimé que GTS soit au niveau. La vue intérieure – cette fois existante pour toutes les voitures – est jolie, mais une possibilité de réglage de siège serait appréciée et une vue sans volant aussi. Soyons clair, le jeu n'est pas laid, loin de là, et le comparatif entre Gran Turismo 6 et Gran Turismo Sport est clairement là pour montrer qu'il y a eu une très belle évolution entre les deux opus, mais le moteur ne semble pas encore optimisé et va demander encore pas mal de travail à Polyphony Digital. Cela dit, même s'il ne reste que six mois avant la sortie du jeu, il y a quand même l'espoir de voir tout cela être corrigé.

Gran Turismo Sport repose sur de vraies bonnes idées, mais, pour l'instant en tous les cas, il bute sur une réalisation technique datée qui doit absolument être revue d'ici la sortie.

Côté sonore, le jeu n'est pas à la fête non plus avec des bruits de moteur loin d'être réalistes selon les modèles de voitures choisis et des crissements de pneus qui, s'ils interviennent au bon moment, se ressemblent tous sans s'adapter réellement à ce qui se passe réellement sur la piste. Cela aussi devrait être amélioré.

À noter que le mode photo du jeu est absolument incroyable et il est clair que les réseaux sociaux seront inondés de clichés tous aussi beaux les uns que les autres. Le principe est bête comme choux, mais très efficace : il existe plein de spots différents où il est possible de placer une ou plusieurs voitures avant de choisir un effet et d'en faire un cliché. Un must dont Kazunori Yamauchi semble très fier et, sur ce coup-là, il peut. 

Reste le comportement routier et là, il y a de gros changements par rapport aux précédents opus de Gran Turismo. Clairement, cela ne va pas plaire à tous les habitués de la licence, car le jeu est vraiment plus abordable et beaucoup moins technique que les précédents opus. Avec, ou sans aides, il est très facile de rouler et les temps réalisés sur circuits, dès les premiers essais, sont étonnamment bas. Du côté des choses positives, l'IA semble avoir progressé et posséder une certaine autonomie. Lors de nos essais, il n'a pas été rare de voir nos adversaires virtuels sortir de la route, voire carrément provoquer un carambolage. Petit détail, sympa, un nuage de fumée vient obscurcir la vue lors d'un tel évènement et cela peut donner lieu à un beau sur-accident. Par contre, l'absence de dégâts visuels ou structurels, de cycle jour/nuit, d'éléments climatiques et la gestion « fer à repasser » des collisions nous ramènent quelques années en arrière, mais Kazunori Yamauchi a fait savoir depuis que tout cela serait réglé d'ici la sortie. Wait and see, so.  

Gran Turismo Sport, même si nos critiques sont nombreuses, n'est pas un mauvais jeu de course et il repose même sur de vraies bonnes idées, mais, pour l'instant en tous les cas, il bute sur une réalisation technique datée qui doit absolument être revue d'ici la sortie. La question qui se pose donc est de savoir si ce sont de mauvais ajustements ou si la simplification est un choix délibéré de la part du studio afin de rendre le jeu plus grand public pour vendre plus ? (Ce qui serait compréhensible commercialement parlant). Quel que soit sont positionnement, à ce que nous avons pu tester, le jeu n'est pas assez arcade pour détrôner DriveClub, pas assez simulation pure pour aller titiller la gomme de Project Cars et d'Assetto Corsa. Cela dit, il lui reste un nom prestigieux et surtout, nous ne pouvons pas imaginer que Kazunori Yamauchi n'ait pas entendu la vague de déception générée par ces premiers essais pour laisser les choses en l'état.