BLACKSAD: Under the Skin : John Blacksad s'est laissé prendre en main, l'occasion de découvrir le début de l'aventure.
À la rentrée, l'œuvre de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido va prendre vie dans nos consoles et PC avec BLACKSAD: Under the Skin, une enquête entièrement inédite dans l'univers de la célèbre bande dessinée, qui ne nécessite cependant pas de l'avoir lue. Développé conjointement par Pendulo Studios et YS Interactive, il est bon de noter que le projet a en partie été financé par le programme Europe Créative – MEDIA de l’Union européenne et le FAJV. Nous avons été invités à le tester durant une bonne heure et demie dans les locaux de Microïds, afin de découvrir le tout début de l'aventure et de l'enquête, et en sommes ressortis plutôt convaincus.
Lecteurs avertis et novices devraient prendre plaisir à mener l'enquête dans la peau de John Blacksad.
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Autant mettre les choses au clair de suite, BLACKSAD: Under the Skin est loin d'être une claque visuelle. Les textures piquent par moment un peu les yeux et certaines animations mériteraient surement d'être peaufinées, notamment la démarche assez raide et lente du détective. Ce n'est de toute manière pas dans la technique qu'il faut chercher de l'intérêt à un tel jeu d'aventure façon point'n click, mais bien dans sa narration et sa mise en scène. Ainsi, la direction artistique proche du style de la BD nous immerge comme il se doit dans ce polar virtuel se déroulant dans les années 50, notamment grâce à sa bande-son discrète.
Pour en venir au scénario, sans trop en dévoiler, l'histoire commence dans le bureau de John, alors qu'il reçoit la visite d'Eugene Colbert (le rhinocéros), visiblement bien mécontent de l'enquête menée par le chat détective au sujet de sa liaison extraconjugale. D'entrée de jeu, nous sommes mis en face de QTE à réaliser alors que notre invité nous attaque, que ce soit appuyer de manière répétée sur une touche ou au bon moment. Le moindre faux pas mène inévitablement à la mort, et donc à rejouer la scène du début, pourquoi pas l'occasion d'effectuer un choix différent lorsque la possibilité est donnée. Ces décisions à prendre, qu'elles soient en temps limité ou non, ont toutes des conséquences (voire peuvent mener sur une totale impasse) et permettent d'orienter la conversation vers ce qui nous semble le plus utile à notre progression, en plus de définir la personnalité de notre Blacksad façon karma selon plusieurs paramètres. Nous avons pu en voir certaines sur le fait de dévoiler ou non à la femme de Colbert les aventures de son mari à l'occasion de la scène de l'appartement qui nous avait été montrée lors de notre précédente preview. D'ailleurs, si cette entrée en matière nous a de prime abord semblée déconnectée du reste de l'intrigue, il n'en était finalement rien, de quoi imaginer bien des rebondissements liés au moindre détail.
Cette dernière nous entraîne dans le milieu de la boxe, alors que Joe Dunn, le propriétaire d'un club de boxe, a été retrouvé pendu sur le ring, que son boxeur vedette Robert Yale a mystérieusement disparu et que son forfait lors du prochain match ruinerait le club. Sa fille Sonia, accompagnée du gorille Jake bien connu des lecteurs, demande alors à Blacksad de mener l'enquête, qui pourrait bien le conduire vers une machination d'envergure. Le jeu se déroulant à New York dans les années 50, plusieurs thématiques sérieuses de l'époque sont abordées au fil de nos découvertes, comme avec ce bouc SDF aveugle ayant subi les affres de la guerre ou bien la question du racisme qui pourrait bien être centrale à la résolution de l'affaire. Et pour ceux qui s'en inquiéteraient, alcool et cigarette allumée sont bien dépeints, le jeu visant un public adulte après tout !
Aller interroger divers témoins et récolter un maximum d'indices dans les lieux disponibles fait donc partie intégrante du gameplay, le choix nous étant laissé sur où aller. Durant notre session, nous avons ainsi pu visiter le gymnase servant de scène de crime, le Sam's Dinner (un restaurant situé non loin) pour y interroger sa serveuse, le fameux appartement d'un boxeur et le bureau de John à la recherche de son rossignol (un outil de crochetage), l'occasion de découvrir des collectibles prenant la forme de stickers sportifs à coller dans un album. Autre élément fort utile lié au fait que notre héros est un chat, ses sens affutés (vision, ouïe et odorat) permettent par moment de « figer le temps » pour observer une scène et y déceler des indices en zoomant sur certaines zones. Nous avons également constaté lors d'un interrogatoire que notre témoin pouvait avoir certains tics possiblement dus au fait de mentir (lever les yeux au ciel ici), il est donc nécessaire d'être actif en tant que joueur pour ne rien rater des pistes laissées.
Une fois assez d'éléments en notre possession, le système de déduction permet de les relier entre eux via un menu, créant ainsi de nouvelles pistes à explorer pour faire progresser notre investigation. Ceux non utilisés restent présents et pourront se révéler utiles par la suite. Un carnet sert lui à lister les différents personnages rencontrés, le casting étant visiblement assez haut en couleur, que ce soit du côté des nouveaux venus ou des visages familiers comme la fouine Weekly. Et que ce soit en anglais ou en français (le choix est même plus vaste), interchangeable à tout moment, la qualité des doublages est au rendez-vous pour donner vie à tout ce beau monde.
Les seuls points nous ayant vraiment dérangés lors de cet essai sont la relative lenteur du gameplay, déjà soulignée, sauf lorsqu'il faut effectuer un choix ou prise de décision sur le vif, et la sélection parfois difficile d'un élément à inspecter, nous obligeant à déplacer notre personnage jusqu'à trouver le bon angle...
Nos nouvelles impressions : bon !
Le scénario de BLACKSAD: Under the Skin a su capter notre attention, et c'est bien là le plus important pour une telle production. Lecteurs avertis et novices devraient prendre plaisir à mener l'enquête dans la peau de John Blacksad et il nous tarde donc de découvrir le jeu dans son intégralité, de quoi en partie faire oublier les défauts relevés. Les développeurs promettent en plus pas moins de six dénouements différents selon nos choix tout au long de l'aventure, assurant une rejouabilité certaine.
 Alexandre Samson (Omega Law)Responsable Correcteur - Rédacteur - Testeur |
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| Fan d'Assassin's Creed, amateur de RPG et passionné d'expériences vidéoludiques en général. Lecteur de comics (DC) et de divers mangas (One Piece !). Chimiste et Whovian dans l'âme. | ||
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