PREVIEW - 2Dark : ultime aperçu avant le test du jeu du créateur d'Alone in the Dark et Little Big Adventure
par Eric de Brocart2Dark : Frédérick Raynal veut offrir une nouvelle approche du jeu qui fait peur. Voici notre avis sur les deux premiers niveaux de sa production au style très (trop?) années 80.
2Dark est donc le denier bébé du développeur français Frédérick Reynal, qui a créé pas moins de deux jeux qui ont marqué leur temps, Alone in the Dark et Little Big Adventure. Considéré comme le père du genre survival-horror, son dernier projet en date se veut être une nouvelle approche du genre. Là où un Resident Evil VII: Biohazard va jouer la carte de la réalisation cinématographique afin de plonger le joueur dans l'horreur grâce à une ambiance hyper glauque et réaliste, 2Dark offre une réalisation technique volontairement datée qui, soyons clairs, ne peut engendrer aucune frayeur.
Dans 2Dark le joueur incarne monsieur Smith, ancien détective privé dont la femme a été assassinée et les enfants enlevés par un dangereux psychopathe. Notre prise en mains du héros commence sept ans après ce dramatique incident et, alors qu'il continue à enquêter pour retrouver ses enfants, il découvre que de nombreux autres se font enlever dans la région. Notre mission est donc de trouver, au travers de six niveaux, tous les disparus.
Prendre un objet, ou l'utiliser d'ailleurs, nécessite d'être devant celui-ci et pas quelques pixels trop à droite ou à gauche. Vous avez dit old-school ? Vous êtes servi !
Vue de dessus, en pure 2D, l'univers est très sombre (quelle surprise !) et le manque de lumière est une constante dans le jeu. Pour se déplacer, il faut pointer notre destination et appuyer sur le clic droit de la souris. Pour interagir avec le décor, c'est parfois le clic gauche, parfois le droit selon les circonstances. Pour s'éclairer, le joueur pourra utiliser son briquet, des objets collectés au cours de ses pérégrinations (bougies, torches...) ou encore, quand il y en a, des lampes. Chaque objet existe en quantité très limitée et sa durée de vie dépend toujours de ressources à trouver (piles et fusibles, par exemple). Ce manque de clarté continuel associé à la nécessité de ne pas gaspiller ses acquis est la base de la mécanique du jeu. La deuxième composante est sans doute la plus agaçante. Mourir en butant sur un piège, ou encore en tombant dans un trou, est monnaie courante. Certes, en étant équipé d'une torche, cela permet de voir un peu plus loin et ainsi éviter de se faire occire par un pâté de pixel censé être un piège. Pour autant, ce concept est très punitif sans autre acquis que de devoir recommencer en n'oubliant pas d'éviter de repasser par cet endroit ou de toucher cet objet dangereux. Ce côté die and retry, qui oblige à repartir au début du niveau après chaque échec, ne plaira vraiment pas à tout le monde, c'est une évidence.
La démo du jeu que nous avons pu tester offre les deux niveaux du début du jeu (il y en a six en tout). Le premier permet une mise dans l'ambiance grâce à une cinématique (avec le moteur du jeu en 2D) qui nous place au moment de l'enlèvement, puis nous transporte sept ans plus tard. Il faut donc fouiller, trouver des clés, de quoi ouvrir un passage secret, récolter des objets (piles, bonbons, ampoules, armes, fusibles...), découvrir que des enfants sont enlevés et comment partir à leur recherche. Vous l'avez saisi, c'est une mise en bouche qui permet de découvrir l'histoire, mais surtout le gameplay. À noter, dans ce niveau, la mort n'est pas au rendez-vous, l'auteur ayant eu la bonne idée de ne pas nous agresser de suite. Par contre, il ne faut pas longtemps pour trouver la jouabilité parfois un peu lourde. Cliquer sur un interrupteur de trois pixels de large n'est vraiment pas toujours chose aisée. Utiliser ou récupérer un objet, comme une clé pour ouvrir une porte, nécessite de la sélectionner dans l'inventaire avant de tenter son ouverture. Prendre un objet, ou l'utiliser d'ailleurs, nécessite d'être devant celui-ci et pas quelques pixels trop à droite ou à gauche. Essayer de tuer, par exemple, un rat avec son pistolet reste aussi très aléatoire. Parfois, cela tue à tous les coups, d'autres non. Tout cela peut être agaçant, mais semble voulu pour coller au côté « style des années 80 » que le jeu arbore. Et puis, sincèrement, à la longue, le coup de main se prend et les choses se passent mieux.
Dès le second niveau, les choses se gâtent pour le joueur. Il faut aller sauver les enfants dans un parc d'attractions. Il faut donc explorer en cliquant pour déplacer son personnage, passer le curseur un peu partout pour trouver d'éventuels objets utiles et enfin découvrir une entrée improbable chez une foraine qui retient pas moins de deux petits enfants. Arrive là un point intéressant du jeu, les enfants sont bien des enfants et ils ne sont donc pas toujours très obéissants ni disciplinés. Pour les évacuer, il faut donc d'abord leur dire de nous suivre, mais parfois, pour les plus volages, il faudra les attirer avec des bonbons pour les ramener sur notre droit chemin. De plus, la furtivité étant dans ce jeu une mère de sureté, il faut savoir que les bambins s'en moquent bien et sont souvent trop bruyants. Mais, et c'est là que 2Dark démarre vraiment, il faut aussi rentrer dans une maison qui regorge de pièges. Chute dans des trous, décapitations et autres joyeusetés sont au programme et, comme dit plus haut, la solution passera par de nombreuses morts et l'apprentissage - par cœur - de là où il ne faut pas aller.
Pour conclure cette ultime preview de 2Dark avant le test définitif, il semble clair que ce jeu, vu sa paternité, sera adulé par les fans du monsieur, mais détestés par ceux qui n'apprécient pas les graphismes old-school et les jeux ultra-punitifs. Pour autant, même si le PC a manqué de peu un vol au travers de la pièce à la dixième mort subite, il y a un petit quelque chose qui donne envie de continuer. Allez donc savoir... Cela dit, il faudra attendre la version finale pour voir si le jeu n'est pas trop répétitif, trop court ou encore trop dur pour être bien noté. À noter, le jeu est édité par BigBen et la date de sortie n'est pas encore fixée, mais il est probable qu'il sorte en mars prochain.