TEST - Mirror's Edge Catalyst : la même chose, ou presque

Plébiscité à sa sortie, Mirror's Edge n'aura jamais connu les suites promises à l'époque par Electronic Arts. À la place, neuf ans plus tard, c'est un reboot intitulé Mirror's Edge Catalyst qui se présente devant nous, avec l'espoir de retrouver Faith plus en forme que jamais.

DICE a donc décidé de redonner un bon coup de fouet à sa licence ayant enfanté le genre parkour en vue à la première personne (décliné avec des zombies grâce à Dying Light). Les années ayant passé, il est grand temps de vérifier si ce Mirror's Edge Catalyst a toujours sa place dans le paysage vidéoludique, qui plus est sur les consoles nouvelle génération. Nul doute qu'Electronic Arts souhaite affirmer sa licence et l'installer, ce qu'il n'avait pas su/pu faire à l'époque.

Prêts pour un nouveau grand saut ?

Achat chez notre partenaire

De loin, la cité de Glass ressemble à un véritable paradis futuriste. De près, elle cache une liberté bafouée par une surveillance accrue. Dans ce contexte délétère, Faith sort de prison avec une dette et la volonté de bousculer l'ordre établi grâce à ses talents de Messagère. Aidée par Noah, Icarus et d'anciens amis, elle est prête à renverser KrugerSec, responsable de la société hypercontrôlée dans laquelle les habitants sont plongés. Cela étant, son combat va indubitablement la replonger dans un passé cachant des vérités et des secrets dont elle se serait bien passée...

Graphiquement, Mirror's Edge Catalyst souffle le chaud et le froid.

Grande faiblesse de Mirror's Edge, la donnée scénario se rattrape quelque peu dans Mirror's Edge Catalyst, sorte de reboot hyper référencé où tout prend de l'épaisseur, Faith en tête. L'héroïne, toujours aussi charismatique – et jolie –, a beau être trimballée de droite à gauche, ses attitudes de rebelle l'empêchent de la faire tomber dans la case du simple pion dans un échiquier qui la dépasse. Pour autant, les enjeux dramatiques sont d'un classicisme certain tandis que le twist est tellement prévisible qu'il en devient ridicule. Le titre se prend au sérieux de bout en bout, mais manque d'un poil de dramaturgie et de surprise pour vraiment accrocher. Mention passable en somme, quand bien même l'univers dystopique ultra féminisé – voire féministe – est bien trouvé.

Graphiquement, Mirror's Edge Catalyst souffle le chaud et le froid, même si c'est surtout le blanc du froid qui prédomine à l'écran. Il y a d'abord ces magnifiques cinématiques qui donnent le ton. Puis, en face, il y a la réalité du terrain : une direction artistique clivante, car épurée pas forcément aidée par des textures baveuses et l'apparition de quelques soucis techniques (clipping notamment). Certes, il y a le parti pris propre à la franchise – celui de nous plonger dans des environnements les plus pures possible –, mais l'artistique n'a jamais été l'ennemi du beau. Ici, c'est le cas dès lors que la caméra s'éloigne pour montrer des arrière-plans à la modélisation sommaire. Neuf ans après, nous espérions mieux...

La bande-son, quant à elle, accompagne plutôt bien les prouesses physiques de Faith. Cela passe sans surprise par des musiques au rythme entraînant et montant crescendo à mesure que la belle doit aller toujours plus haut, toujours plus vite. Les voix françaises sont, elles aussi, très bien choisies.