TEST - Metal Gear Solid V: Ground Zeroes - Snake prend rendez-vous

Si la forme de Metal Gear Solid V: Ground Zeroes est assurément réussie, qu’en est-il du fond ? Comme prévu, il sert bel et bien de tutoriel géant pour The Phantom Pain, en ce sens où il est le premier MGS à lâcher Snake dans des environnements vastes, à même de fournir une tonne d’approches - bourrin, en catimini ou un mélange des deux, avec ou sans véhicule. Le socle, c’est le gameplay de Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriot, le ciment, plusieurs éléments inédits et obligatoires pour que les sensations soient à leur paroxysme et en adéquation avec ce que Kojima a construit. Paradoxe - et Dieu sait qu’il y en a dans GZ et en aura dans TPP -, Hideo Kojima nous balance dans le grand bain quasi sans aide. Cela revient à dire qu’il n’y a pas de tutoriel dans le tutoriel, pas de mise en abîme. Au début, c'est un peu déroutant : le joueur est livré à lui-même, avec pour seul indicateur une voix exposant ce qu'il faut faire. Une fois qu'une action que vous ne connaissez pas doit être utilisée, elle est simplement expliquée.

Les habitués devraient s’y retrouver très, très vite.

En somme, Hideo Kojima joue sur deux tableaux : perpétrer l'héritage de la série - le CQC pour les combats rapprochés en parfait exemple, tout en le modernisant, en le fluidifiant. C'est avec ce leitmotiv que Metal Gear Solid V: Ground Zeroes a été pensé, à savoir celui de bousculer les habitudes pour en apprendre d'autres. Comme si le créateur avait tâtonné jusqu'ici et nous livrait sa copie parfaite, ou quasi parfaite. Pour sûr, le résultat sera encore plus poussé dans Metal Gear Solid V: The Phantom Pain. GZ en est la première pierre, sa suite directe en sera l’édifice.

Pour parler un peu des nouveautés, commençons par le gros changement, et pas des moindres : l’absence de l'indispensable radar pour s’infiltrer en observant les rondes ennemies. À la place, Snake dispose de jumelles tactiques pour marquer les gardes, ainsi que d'une interface intelligente - iDroid - pour identifier les objectifs et interagir avec l'environnement (exemple : appeler un hélicoptère pour s'exfiltrer). Pour s'y retrouver, et observer les soldats estampillés, il faut donc passer par ce dispositif afin d'atteindre son objectif. Cependant, et heureusement, il est possible de poinçonner un lieu afin d’être guidé par une petite fléchette apparaissant à l’écran. Dans le même ordre d'idée, si vous vous faites repérer, un petit ralenti se déclenche pour que vous puissiez éviter l’alarme au dernier moment. De loin, cela paraît révolutionnaire. En substance, il s’agit juste d’une façon inédite d’aborder les situations. Les habitués devraient s’y retrouver très, très vite.

Concernant la conduite des engins à quatre roues - au hasard une jeep, un camion et un blindé -, ce n’est clairement pas un argument qui joue en la faveur de Metal Gear Solid V: Ground Zeroes, pour la simple et bonne raison que c’est encore un peu trop générique point de vue prise en main. En un mot comme en cent, la simulation de conduite est loin, tandis que le comportement des trois moyens de locomotion est très rigide. À dire vrai, c’est un premier essai, avec tout ce que cela implique en termes de balbutiements. Espérons que le feeling s’améliore dans le futur, histoire que les portions motorisées ne contrastent pas avec le reste.