TEST - Guacamelee! : aïe Pepito ?

Juan, simple fermier un peu paresseux sur les bords, s’attendait probablement à tout sauf à ça quand le frère Ayayay, un moine aussi croustillant qu’un Tuc, l’a réveillé. Extirpé de son sommeil pour aider à la préparation de la fête du Dia de los Muertos, il va très vite comprendre que c’est bel et bien le jour des Morts puisque la fille d’El Presidente – accessoirement éperdument amoureuse de lui – se fait enlever par Carlos Calaca, naguère gloire locale, aujourd’hui reconverti en Maître du Monde des Morts. De fait, c’est un peu la tête dans le cul le pâté – à base d’avocat, cela va sans dire – que notre cher Juan va démarrer l’aventure. Plongé dans l’outre-tombe, l’apprenti héros reçoit un mystérieux masque le transformant en luchador. Fort heureusement d’ailleurs…

Yves Camdeborde en lâcherait un «c’est bien exécuté »

Les fans de Top Chef et autres émissions culinaires vous le diront : le guacamole est une recette mélangeant une tonne d’ingrédients. Et c’est dans une optique similaire que les petits gars de chez Drinkbox Studios ont développé Guacamelee!, en mixant plusieurs éléments pour pondre un univers aussi déjanté que cohérent. Sans surprise, nous avons droit à tout le folklore hispano-mexicain, du mariachi au lutteur adepte de la lucha libre, en passant par les rites à la limite du paranormal (le culte des défunts, notamment) et les piñatas. Tout cela est agrémenté d’une bonne dose de second degré, histoire de se moquer – un peu et gentiment – des codes et des us et coutumes. En somme, il y a l’oignon pour faire pleurer (de rire), la coriandre pour donner du goût (et de la personnalité), la tomate (pour nous faire rougir de plaisir), du jus de lime (pour l’acidité), sans oublier le sel. Yves Camdeborde en lâcherait un «c’est bien exécuté ».

Graphiquement, c’est une évidence, Guacamelee! est une explosion de saveurs visuelles et de couleurs. Avec sa 2D impeccable et ses relents de 8 bits sur certains effets, il en met plein la vue dans un registre bien particulier. C’est d’autant plus vrai que Juan a la faculté de passer entre deux mondes, ce qui multiplie par deux les petits détails faisant mouche et enrichit davantage les environnements (forêt, temple, village typique,…). Les musiques sont bien évidemment au diapason, conférant une ambiance muy caliente à la quête de Juan. Il ne manquerait plus que les fajitas et ça serait soirée Old Del Paso sans souci.