FIFA 13 : À quelques mois de sa sortie, FIFA 13 a investi le Parc des Princes pour nous montrer ses améliorations. Découvrez nos impressions, corroborées par un entretien avec David Rutter, producteur du jeu.
David Rutter est le producteur attitré des FIFA depuis déjà plusieurs années (il a connu l’époque où PES régnait en maître). En passionné du football, du sport en général et de sa franchise chérie, il revient avec nous sur l’épisode qui sera disponible en fin d’année.
C’est certainement plus facile de devenir le meilleur que de rester le meilleur… Où trouvez-vous la motivation pour garder votre rang ?
En fait, nous sommes environ 18 nationalités (Brésil, Argentine, Colombie, Angleterre…) et toutes ces nationalités viennent dans un studio pour faire un jeu vidéo avec passion. Le football est quelque chose de très important dans nos vies et le sport en lui-même est une grande source d’inspiration. Nous pouvons regarder un match à la télévision et y voir des choses que nous voulons mettre dans le jeu. Nous pouvons jouer à nos jeux et voir des choses que nous voulons améliorer ou changer. Enfin, nous avons une importante communauté de fans et ils savent ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. Faire un jeu, ça a l’air difficile comme ça mais avec une team brillante et beaucoup de ressources, c’est possible.
Et quand vous développez, avez-vous peur de ne pas relever le challenge ?
Ce n’est pas quelque chose qui traverse mon esprit. Nous prenons des risques et cette année nous apportons de grosses modifications au jeu. L’année dernière, la défense tactique changeait complètement la façon de jouer. Cette année, nous avons amené plus d’intelligence sur le plan de l’attaque, nous apportons un nouveau système de dribbles, nous avons une amélioration des impacts physiques et aussi une nouvelle manière d’appréhender les coups francs. Et puis, il y a le first touch control qui amène encore plus dans la simulation et le réalisme, de part la façon dont la balle se comporte après un contrôle consécutif à une passe.
Est-ce que vous vous intéressez à tous les championnats ?
Oui, enfin, personnellement, je ne regarde pas énormément le championnat français, ce n’est pas ce que je regarde en premier même si j’ai regardé ce qui s’est passé au dernier match, avec toutes ces interruptions de plusieurs minutes (NDLR : le match entre Auxerre et Montpellier a été marqué par des débordements de supporters). Mais nous avons ces 18 nationalités qui, forcément, s’intéressent aux championnats. Nous avons aussi un énorme réseau dédié à la recherche, avec un groupe d’une dizaine de personnes qui coordonne les informations sur les équipes.
Chaque année, FIFA peut résonner comme une habitude. Avez-vous peur qu’un jour, les gens n’achètent plus vos jeux ?
Je ne pense pas. FIFA est un type de jeu que les gens achètent chaque année parce qu’il y a de la valeur ajoutée et qu'ils en ont pour leur argent. Il y a les mises à jour des équipes mais aussi toutes les modifications apportées au gameplay, aux modes de jeux et voilà pourquoi les gens l’achètent. Je n’ai pas peur de tout ça et je pense que nous travaillons pour livrer un jeu authentique, un vrai projet vidéoludique et non pas quelque chose d’opportuniste et de commercial.
Dans FIFA 12, les principales améliorations portaient sur la défense. Pour FIFA 13, sur quels leviers se sont-elles axées ?
Je dirais qu’il y eu des améliorations sur l’attaque et la défense. L’année dernière, nous n’avons pas trop travaillé sur l’attaque même si la défense tactique a forcément modifié la manière d’attaquer. Cette année, nous avons voulu donner plus d’options d’attaque aux joueurs parce que FIFA est devenu prévisible. L’année dernière, quand vous preniez la balle, il n’y avait pas toujours de soutien. Les gens aiment attaquer. Cette année, vous allez vraiment prendre du plaisir à attaquer. Mais pour arriver à ce résultat, il a fallu retravailler les défenses et nous avons amélioré les impacts physiques. Les push-and-pull, notamment, aident les défenseurs parce qu’ils peuvent influencer le contrôle de balle de l’attaquant. Il ne s’agit plus d’attendre que l’attaquant fasse une erreur, car désormais, les défenseurs peuvent pousser les attaquants à faire cette erreur.
Vous avez donc amélioré l’attaque mais aussi la défense…
Oui, c’est un équilibre.
Les matches sont désormais plus rudes. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur ce point ?
Il reste quelques mois de développement et nous avons encore quelques détails à rectifier. Mais le moteur de ce FIFA 13 est l'attaque et l’intelligence des mouvements. Quand vous avez la balle ou que quelqu’un a la balle, il y a une mécanique de dribbles puissante et pour contrebalancer ça, vous avez besoin de contacts très physiques. Quand vous voyez Messi dribbler, il est constamment chahuté et c’est ça le football. Et le fait d’avoir pu implémenter ça dans le jeu permet aux attaquants de prendre du plaisir à dribbler mais aussi aux défenseurs d’avoir la joie de les arrêter.
Est-ce que vous pris en considération la force et la morphologie des joueurs ? Par exemple, si nous avons un face-à-face Yaya Touré/ Lionel Messi ?
Oui, totalement. Nous avons fait attention aux caractéristiques de chaque joueur. Si nous avons un grand défenseur alors il peut prendre le dessus sur un petit attaquant.
Qu’apporte FIFA 13 d’un point de vue graphique ?
Chaque année, nous améliorons les graphismes et nous capturons davantage de visages. Nous annoncerons les équipes concernées dans les mois qui viennent.
Quelle est la prochaine étape pour FIFA 14 ?
Pour le moment, nous nous consacrons sur FIFA 13 afin d’être sûrs qu’il soit prêt à temps. Bien entendu, nous avons déjà quelques idées pour le futur mais je ne vous les dirai pas (rires).
Et si, demain, PES 2013 bat FIFA 13. Comment réagiriez-vous ?
Je serais forcément triste parce que FIFA est très important dans ma vie et celle de mes équipes. Mais je serais très surpris et la raison pour laquelle je le serais est que nous avons travaillé dur pour livrer un jeu proche de ce qui fait l’essence du football. Et ces changements sur l’attaque et le moteur physique font que ce serait très dur pour nous de ne pas être la simulation de football ultime.
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J’espère que ce n'est pas ce que j'ai compris dans ce dossier, car à force de vouloir devenir le plus réaliste possible, la série va devenir comme la plupart de nos matchs de Ligue 1 : extrêmement ennuyeux.