TEST - BioShock Infinite : êtes-vous prêt à atteindre le septième ciel ?

"Ramène la fille et nous effacerons la dette". Voici le thème principal du scénario de BioShock Infinite, en sachant que c'est aussi l'unique phrase qui revient sans cesse dans la tête de Booker DeWitt, détective à l'agence Pinkerton. Homme devenu dépressif, alcoolique et criblé de dettes à cause de nombreux remords, le tiraillé Booker est à deux doigts de toucher le fond et de sombrer dans le néant d'une vie rythmée par d'innombrables morts causées par ces propres mains encore pleines de sang. À première vue, le pitch du jeu est plutôt classique et n'a rien de transcendant : Booker est contraint d'accepter une mission - en guise de repentance en quelque sorte - afin de s'acquitter d'une mystérieuse dette. C'est donc plus par nécessité que par choix que Booker accepte de venir à Columbia pour trouver une jeune fille retenue prisonnière depuis son enfance puis de la livrer à l'homme qui lui a demandé.

Le synopsis se base principalement sur le couple Booker-Elizabeth.

Penser que l'intrigue s'arrête là c'est ne pas croire au talent et à l'imagination de Ken Levine. Comme pour les précédents opus, l'histoire se complexifie au fur et à mesure de votre progression. La personnalité des personnages s'étoffe petit à petit, jusqu'à les rendre à la fois attachants et intrigants. À ce titre, le mystérieux duo composé par Robert et Rosalind Lutèce s'avère drôle et troublant. C'est donc avec une attention toute particulière que nous écoutons chaque microphone trouvé dans le jeu afin d'en savoir un peu plus sur tout le mystère planant autour de Columbia. Bien évidemment, BioShock Infinite prend vraiment toute son ampleur une fois que vous aurez rencontré Elizabeth avec qui vous tissez des liens de plus en plus forts. Mais pourquoi Booker n'a-t-il plus aucun souvenir mis à part cette phrase qui résonne encore et encore dans sa tête et quelques bribes de passé tortueux ? Pourquoi le nom d'Anna lui rappelle-t-il quelqu'un sans jamais se souvenir de qui ? Quel est ce mystérieux tatouage sur sa main droite sur lequel les initiales A.D. sont gravées à même sa peau ? Toutes ces réponses vous les aurez à la toute fin. Telle une apothéose.

Si le synopsis se base principalement sur le couple Booker-Elizabeth, de nombreux thèmes, pas toujours faciles à aborder dans un jeu vidéo, se retrouvent en toile de fond : esclavagisme, racisme, culte religieux. Mais tous ces sujets n'auraient pas pu être évoqués sans la base sur laquelle repose entièrement le titre, la cité de Columbia. Construite en 1900, cette ville est maintenue en l'air grâce à des réacteurs et des ballons dirigeables. La supériorité du gouvernement américain était telle que les États-Unis ont créé cette ville dans le seul but de montrer leur domination vis-à-vis du reste du monde.

Nous avons donc là une partie scénaristique parfaitement maîtrisée, sans aucun temps mort du début à la fin et qui a le mérite de se terminer d'une manière totalement imprévisible. Du grand art. Un petit conseil cela dit, ne passez pas les crédits...