Nilin nous a ouvert la porte de son chez-soi. Suffisant pour avoir envie d'y rester ?
À un mois de son lancement sur Xbox 360 et PlayStation 3, Remember Me s’est laissé approcher pendant de longues heures. En effet, nous avons pu jouer à quatre des huit chapitres composant l’aventure de la jolie Nilin. C’est bien évidemment l’occasion pour nous de livrer un avis très réfléchi sur ce AAA portant fièrement les couleurs de la France. D’ailleurs, c’est bel et bien notre chère capitale qui a été choisie pour accueillir ce récit de science-fiction d'anticipation, sorte d’exagération flippante de l’essor des réseaux sociaux actuellement constaté. Car dans Remember Me, ce ne sont pas simplement des photos, des statuts et des vidéos que peuvent partager les protagonistes, mais des souvenirs…
Question narration, Remember Me met le paquet.
Ah Paris… ses ruelles typiques, son atmosphère romantique, ses restaurants gastronomiques… Tout ça, il faudra les oublier dans le titre développé par Dontnod Entertainment. La faute à Memorize, une société tentaculaire ayant créé le Sensen, un implant neurologique permettant de synthétiser la mémoire, les émotions et la connaissance en données à échanger/vendre. Forcément, une telle tyrannie numérique a créé d’importantes disparités entre ceux ayant accepté l’infamie, et le confort de vie qu’ils en tirent, et les autres, lobotomisés et revenus au stade primitif. Dans ce Neo-Paris, Nilin, ancienne chasseuse d’élite, se réveille, amnésique… Aidée par le mystérieux Edge, chef d’un groupe de résistants, la belle échappe à une lobotomie et doit partir en quête de son identité, quête qui pourrait changer le monde, à jamais.
Avec son histoire que ne renierait pas le réalisateur Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, The Truman Show, Time Out), Remember Me arbore un univers à l’identité très très marquée. C’est d’ailleurs sa principale force et cela plonge le joueur dans une ville divisée en strates, entre zones poisseuses, territoires des affreux Leakers, et les paradis imaginaires, lieux où les riches se voilent la face, avec le sourire. En vulgarisant un peu, nous pourrions affirmer que Neo-Paris est l’équivalent vidéoludique du Los Angeles de Blade Runner (Ridley Scott, 1982), en un peu moins sombre. Et ce constat est encore plus souligné par l’excellent travail des scénaristes, lesquels n’ont rien oublié en termes de conséquences sociales. C’était la condition sine qua non pour obtenir un résultat cohérent.
Il faut dire aussi que, question narration, Remember Me met le paquet. Cela a pour principale incidence un dirigisme inévitable, quoiqu'assumé. Nilin n’a pas trop le temps de se pavaner dans la capitale la plus appréciée du monde (l’est-elle encore en 2084 ?) et préfère s’adonner aux joies des phases de plateformes, verticales comme horizontales, et aux combats contre un bestiaire fourni (ennemis humains et robots). De fait, nous avons droit à un rythme assez soutenu, où les temps morts ne sont pas légion. Tant pis pour la durée de vie (7 à 8 heures maximum, à priori).
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