PlayStation VR : Sony brevète un système de Shadow Ban pour son casque de réalité virtuelle
par Jonathan P.Selon un brevet soumis à l'Office américain des brevets et des marques au début du mois, Sony travaille sur un nouveau système qui permettrait à l'entreprise de bannir automatiquement les joueurs incorrects de la plateforme PlayStation VR.
La réalité virtuelle crée depuis ses débuts une nouvelle façon d'interagir avec les jeux et les environnements de jeu multijoueurs. Comme tout autre type de jeu, cela peut aussi donner lieu à des comportements inappropriés ou à de l'impolitesse. Dans cette optique, il semble que Sony prenne des mesures pour breveter un système permettant de bannir les joueurs utilisant le PlayStation VR à mauvais escient ou faisant preuve de comportements toxiques.
Le shadow banning, alias stealth banning ou ghost banning (en français, cela pourrait être bannissement fantôme) est une méthode utilisée par les développeurs pour bannir immédiatement et discrètement les joueurs des communautés en ligne sans notification ni avertissement. Souvent, les joueurs concernés ne savent pas immédiatement qu'ils ont été bannis, d'où le terme shadow banning. C'est aussi une pratique prétendument courante et connue dans la communauté des YouTubeurs, même les plus célèbres comme Felix Arvid Ulf Kjellberg, connu sous le pseudo de PewDiePie, semblent y avoir eu droit. Ces derniers produisent régulièrement des vidéos pour expliquer que leurs chiffres d'audience baissent étrangement, comme si les vidéos n'étaient plus recommandées. C'est bien entendu Google dans ce cas qui est directement visé et qui masquerait certaines vidéos non favorables aux annonceurs publicitaires.
Cela se produit aussi dans de nombreux jeux comme Overwatch ou League of Legends. Une raison générale est donnée pour l'interdiction par la suite (via e-mail), mais les joueurs sont soit limités, soit complètement exclus de l'expérience de jeu. Bien que des éléments similaires existent dans le domaine de la réalité virtuelle, comme les textes inappropriés censurés, il a été difficile de les mettre en œuvre entièrement en raison de la nature de l'expérience qui nécessite un corps entier ou tout du moins les mains et le visage. Il semble que Sony ait trouvé une solution avec ce brevet.
Sony reconnaît que le fait d'ignorer ou de confronter ces joueurs ne fait qu'accroître le harcèlement et que le bannissement fantôme est la meilleure méthode pour traiter les griefers. Ces derniers sont des joueurs qui font des choses malveillantes dans un jeu vidéo dans le but de provoquer délibérément l'agacement des autres joueurs, soit pour leur propre plaisir ou pour toute autre raison. Ces joueurs sont d'une nuisance particulière dans les communautés de jeux en ligne, car ils ne peuvent souvent pas être dissuadés par des sanctions. Le terme est apparu dans les années 1990, quand s'est accrue la popularité des jeux en ligne.
Le constructeur poursuit en décrivant la manière dont la technologie traitera les délits via bannissement fantôme, en détectant différents types de mouvements et de gestes, ainsi que la proximité d'un joueur avec un autre. Différents facteurs joueront également pour les joueurs puisqu'ils obtiendront des notes en fonction d'actions telles que le langage ou les attouchements inappropriés. Pour chaque action pouvant entraîner un blocage, un score numérique sera ajouté à la note totale du joueur. Lorsque le score dépasse le seuil de sécurité, un signal de shadowban est envoyé pour retirer le joueur de l'expérience de jeu.
Le résumé du brevet indique :
Le bannissement fantôme d'un participant dans un système de VR social comprend : la réception et la transmission d'une identité du participant, qui peut être banni à son insu ; la reconnaissance et le suivi de comportements inappropriés, y compris un langage et des commentaires inappropriés, des gestes inappropriés et des mouvements inappropriés ; la réception et le traitement des comportements inappropriés reconnus et suivis du participant ; la génération d'une note de sécurité basée sur les comportements inappropriés traités ; la comparaison de la note de sécurité à une valeur de seuil ; et la sortie d'un signal pour étiqueter le participant comme un « griefer » et le bannir à son insu lorsque la note de sécurité est supérieure à la valeur de seuil.
Le brevet pour le système d'interdiction d'accès au PlayStation VR a été déposé le 4 mai, et à l'heure actuelle, rien ne permet de savoir comment et quand il sera mis en œuvre. Il reste à voir comment cela affectera l'expérience VR sur PlayStation à l'avenir.
Les shadowbans sont un sujet délicat en matière de jeu. S'il est certain qu'ils peuvent améliorer la qualité du jeu et l'ambiance générale du jeu, ils peuvent aussi être un système qui permet de bannir des personnes pour des infractions mineures ou sans gravité, voire même des faux positifs, surtout vu la qualité de tracking des PS Move. Des cas similaires dans le domaine des jeux non VR peuvent souvent être observés, par exemple dans League of Legends où quelqu'un ne fait pas nécessairement du harcèlement, mais exprime une opinion, et reçoit un avertissement ou un bannissement par un système automatique. Mais avec autant de détails sur le système de bannissement du PSVR, un score implicite permettant de minimiser les faux positifs et le type d'activité qui peut être perçu et vu en VR, il semble que Sony soit sur la bonne voie pour rendre nos espaces de réalité virtuelle plus conviviaux.
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