De belles voitures, de belles poursuites, de belles filles, cela suffit-il pour faire un bon film ?
Need For Speed est une licence à succès dont le premier jeu est sorti le 31 août 1994 sur console 3DO. Un an plus tard, il fit son apparition sur PC avant, encore une année après, de sortir sur Sega Saturn et PlayStation. Depuis, avec une vingtaine d'opus différents, la franchise connaît toujours un grand succès et il se serait vendue à plus de 135 millions d'exemplaires, tous titres confondus.
Il aura fallu attendre presque vingt ans pour que Need for Speed inspire Hollywood et suive les traces d'autres licences comme Resident Evil, Tomb Raider, Prince of Persia, etc. Il faut bien reconnaître que tous les films adaptés d'un jeu vidéo ne sont pas de grandes réussites et que celui-ci, comme l'ont été les autres, est attendu au tournant par les fans du jeu.
Peut-on être rapide, sans être furieux ?
À ce jour, si quelqu'un vous parle d'un film avec de belles et grosses voitures, de belles et pas grosses jeunes filles, et des mecs virils au volant, il y a de fortes chances que vous pensiez à "Fast and Furious". C'est donc entre la nécessité de ne pas trop y ressembler et le respect des codes du jeu que les scénaristes (George Gatins, John Gatins et George Nolfi) et le réalisateur (Scott Waugh) ont donc dû travailler. Sur le premier point, le pari est plutôt réussi avec une vision offerte qui n'est pas vraiment dans la même veine que l'autre licence : pas de tuning criard, pas de rap à outrance et un casting à quatre roues plutôt tourné vers des voitures américaines. Sur le scénario, c'est une autre histoire...
Y a-t-il une histoire au volant ?
Tobey Marshall (Aaron Paul, Breaking Bad) est un mécano spécialisé dans les muscle cars (voitures américaines avec des moteurs survitaminés) et un excellent pilote clandestin. Après avoir été trahi par l'un de ses amis (Dominic Cooper, Howard Stark dans le premier Captain America) lors d'une course clandestine et s'être retrouvé en prison pour un crime qu'il n'avait pas commis, il va vouloir se venger à sa sortie. Bien sûr, c'est en participant à une course illégale à travers tout le pays qu'il va essayer de se venger. Soyons clairs, ce n'est pas sur le scénario que les soixante-quinze millions de dollars qu'a coûté le film ont été dépensés. Need for Speed se veut un film d'action et l'histoire ne sert que de faire-valoir à celle-ci.
Need for Speed : film et jeu roue à roue ?
En revanche, du côté de l'action, il y en a et le réalisateur a choisi de proposer des cascades à l'ancienne, soit sans écran vert et avec des cascadeurs. À l'écran, cela donne du cachet et visuellement cela colle assez bien au style du jeu. Courses-poursuites, voitures qui volent dans tous les sens, police ridiculisée et malmenée, presque tout y est. Seuls les fans remarqueront, sans doute, que la police, contrairement à celle de la version vidéoludique, n'utilise que des voitures "normales" au lieu des nombreux bolides déblocables dans le jeu. De plus, le montage très dynamique - pendant les courses seulement - donne vraiment du rythme, surtout que Scott Waugh a intégré des plans avec la caméra filmant depuis la place conducteur. Cette vue "cockpit" est l'une de celles dont se servent les joueurs et cela renforce bien le lien entre le jeu et le film.
Au final, faut-il aller le voir, ou pas ?
Avant d'aller voir ce film, il faut donc déjà passer outre les opus Fast and Furious et partir la tête libre de tous préjugés. Cela permettra d'apprécier sans passer son temps à comparer. En plus de cette nécessité, le fait que ce soit un film issu d'une licence à succès, nous impose une réflexion sur la qualité de la transposition de l'univers du jeu en film. Bref, vous l'avez compris, Need for Speed (le film) part avec un handicap certain, dû à la comparaison et aux attentes des fans. Comme nous venons de le dire, côté action le film est servi et offre de quoi se faire plaisir. L'ensemble colle assez bien à l'univers du jeu, Aaron Paul est plutôt juste dans son jeu d'acteur et sans marquer les esprits pour les années à venir, ce film reste un bon moment de détente qui saura plaire, à condition de ne pas être trop exigeant.
Verdict : 3 étoiles sur 5