Metal Gear Solid V: The Phantom Pain - Retour sur 30 minutes préfigurant un jeu d'exception

Ce n’est probablement pas le titre qui a fait le plus de bruit durant l’E3 2014 - et c’est presque un paradoxe. Pourtant, Metal Gear Solid V: The Phantom Pain s’apprête à faire entrer la saga d’Hideo Kojima dans une toute nouvelle dimension. Metal Gear Solid V: Ground Zeroes, si réussi soit-il dans son genre un peu inédit (un mélange entre prologue et tutoriel, nourri par un plan-séquence à nul autre pareil), n’était véritablement qu’un avant-goût, l’avant-goût d’une expérience ambitieuse et géante. The Phantom Pain en sera l’aboutissement. La semaine dernière, à Los Angeles, il y a d’abord eu une bande-annonce poignante, laquelle était diffusée durant la conférence pré-E3 de Sony Computer Entertainment. L’endroit choisi n’est pas anodin et vient confirmer le cheval de bataille d’Hideo Kojima (la PlayStation 4). Passée l’extase, il y a eu une présentation de 30 minutes de gameplay en behind closed door. Retour sur la vidéo, entre doutes, envie, attente et enthousiasme.

The Phantom Pain sera-t-il un blockbuster story-driven perdu dans un monde ouvert ou un open-world orienté infiltration ?

Après les évènements de Metal Gear Solid V: Ground Zeroes, Big Boss est au fond du trou. Son bras gauche, désormais mécanique, lui fait horriblement mal, d’où le titre The Phantom Pain, en sachant que c’est également un clin d’œil au fantôme de Liquid Snake, prenant possession du corps d’Ocelot à cause d’un bras greffé appartenant au jumeau de Solid. D’ailleurs, Ocelot tiendra visiblement un rôle hyper important, à l’instar des autres épisodes de la franchise. Dans l’ombre ou à la lumière, l’as du revolver apparaît comme le ciment et l’indicatif chronologique d’une histoire s’étalant sur plusieurs décennies et parfois décousue en matière de narration. Big Boss, qu’il faudra appeler Venom Snake et qui arbore une espèce de corne bizarroïde sur la partie droite de son front (la facette démoniaque qui ressort), est à la recherche de Kazuhira "Kaz" Miller, son ami - et camarade - ayant également beaucoup souffert durant l’attaque de la Mother Base. En plein désert, sous un soleil de plomb, le héros déchu doit braver les tempêtes, au sens propre comme au figuré.

C’est dire si le terrain de jeu de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain s’annonce énorme et, surtout, plein de vie. Sans surprise, le FOX Engine a toutes les cartes en main pour s’exprimer à sa juste mesure, même si, comme le présageait Ground Zeroes, il souffre moins la nuit que le jour. Toutefois, entre le cycle jour/nuit, justement, et les effets climatiques aléatoires (mention spéciale aux nuages de sable troublant la vue), le moteur maison impressionne et va bien au-delà du simple confort visuel et de la surenchère esthétique. Mais il reste encore à voir ce qu’il donnera dans d’autres conditions, sous couvert qu’Hideo Kojima ait décidé de nous faire vivre plusieurs saisons.

Metal Gear Solid V: The Phantom Pain sera-t-il un blockbuster story-driven perdu dans un monde ouvert ou un open-world orienté infiltration ? Sans doute un peu des deux, même s’il est encore trop tôt pour juger la première option. Concernant la deuxième, en revanche, nous savons qu’Hideo Kojima a ajouté plein de mouvements à la palette de Venom Snake, dans l’optique d’offrir plusieurs approches au joueur. Cela passe par de nouvelles combinaisons CQC, une meilleure utilisation de la célèbre boîte ou encore à des petits détails faisant souvent office de références. Bien sûr, il y a tout le - maigre - héritage de Ground Zeroes pour justifier l’existence de ce dernier et ne pas décontenancer le joueur, à commencer par l’iDroid, l’interface permettant la planification (marquer les ennemis, créer son chemin avec des points d’intérêt). De là à tomber dans le Ground Zeroes 1.5 - voire 2.0 avec plus d’optimisme ? Pas vraiment avec l’apport de la Mother Base.