MAGIC 2015 - Viktor Kalvachev : "il ne faut pas prendre Blue Estate au premier degré !"
par Eric de BrocartMaGiXieN vous propose de découvrir un artiste au parcours international, original et dont vous avez obligatoirement vu le travail dans bon nombre de jeux vidéo, même sans le savoir.
Un câlin après une interview - Check
Bonjour tout le monde, mon nom est Viktor Kalvachev, je suis dessinateur de comic book et je travaille également dans l'industrie du jeu vidéo.
- Quel est votre programme sur le Monaco Anime Game International Conferences ?
Je suis venu au MAGIC pour parler de comics et de comment je réalise les illustrations, je vais probablement faire une démonstration live, et peut-être parler de Blue Estate. C'est ce que je suis venu faire ici, et rencontrer des personnes super.
- Vous avez beaucoup voyagé, cela vous a-t-il aidé à créer ? Les voyages ouvrent-ils vraiment l'esprit ?
Oui, c'est vraiment intéressant parce que les gens sont les mêmes partout dans le monde, mais avec un environnement local, un habitat, des règles et des lois de ces différents endroits qui les changent. C'est donc vraiment intéressant de voir qu'une bonne personne dans un pays n'est pas une bonne personne dans un autre pays, ce qui est « bon » dans un pays signifie « mauvais » dans un autre pays. Quand vous changez d'habitat, vous commencez à construire une perspective intéressante de comment les gens se comportent dans certains endroits, donc cela me donne de bonnes idées pour les visages, les personnages, les histoires, mais je pense que pour les personnages, le meilleur endroit reste selon moi Paris.
- Justement, maintenant vous vivez sur Paris ?
Eh oui, maintenant je vis à Paris, c'est incroyable, en un voyage dans le métro vous avez une histoire.
- Pouvez-vous nous parler de votre participation à des jeux pour enfants ?
Ma carrière dans l'industrie du jeu a débuté en 1993 environ. Nous faisions beaucoup de CD-ROM, et j'ai fait beaucoup, beaucoup de jeux pour les enfants, pour presque toutes les grosses licences que vous pouvez imaginer. Tous les personnages Disney, Nickelodeon, Blue's Clues, et même des jeux Mon Petit Poney. J'ai fait deux jeux pour Pixar, trois en fait, Les Indestructibles, donc oui, énormément de jeux pour enfants, énormément.
- Gardez-vous vous un bon souvenir de cette période et de ces créations ?
Oui, c'est drôle, surtout quand mes enfants ont commencé à jouer à mes jeux et à vraiment les apprécier, cela change réellement la perspective des jeux sur lesquels je n'avais pas aimé travailler. Parce que, honnêtement, c'est difficile d'être inspiré en travaillant sur Mon Petit Poney, donc vous avez juste à faire sortir le professionnel en vous et achever le projet, mais quand votre fille vous dit qu'elle s'amuse vraiment sur le jeu sur lequel vous n'avez pas aimé travailler, cela vous donne un point de vue différent sur ce que vous faite.
- Entre les jeux pour enfants et les comics, que préférez-vous ? (Rires)
Ce que je préfère ? Eh bien, laissez-moi y penser vraiment profondément... Probablement faire des comics, oui, des comics pour adultes. Vous savez, je préfère cette ambiance parce que la vie n'est pas noire ou blanche, tout le monde est gris, et j'adore quand des gens normaux se mettent dans des situations folles et deviennent imprévisibles, se comportent comme dans Mad Men. Quand ces personnes deviennent vraiment puissantes par rapport aux gens normaux, et quand je dis « normaux » je veux dire qu'ils ne sont pas des super-humains. Un parrain de la pègre n'est pas un super-humain, il est juste devenu puissant comme ça, et quand il est dans une situation ridicule, c'est très amusant. C'est ce que je recherche dans mes histoires.
- Quel est votre titre phare actuellement ?
Mon roman graphique s'intitule Blue Estate, il a été publié en Amérique par Image Comics et ici en France par Ankama. Je sais que nous avons une version en espagnol quelque part, et nous avons fait un jeu vidéo basé dessus. La version PS4 est sortie en juin, et maintenant nous avons une version Xbox One qui vient tout juste de sortir. Les tests pour la version Xbox One ont été vraiment bons, et les ventes aussi. Je pense que nous avons fait un jeu très amusant, et, à quiconque veut l'essayer, ne le prenez pas sérieusement. La cinématique d'introduction commence avec le logo du FBI, dont le slogan est Federal Bureau of Procrastination Department of Injustice. Les slogans sont absurdes, ridicules, WTF et tous les logos sont faits de pop-corn que vous regardez à l'intérieur d'un micro-ondes... Pensez-vous que nous avons fait cela sérieusement ? Donc, ne prenez pas le jeu trop sérieusement, amusez-vous, passez quelques heures sur ce rail shooter, jouez-y avec des amis, et rigolez. Amusez-vous, tout simplement.
- Quel est votre rôle dans l'adaptation vidéoludique de Blue Estate ?
Mon poste dans le studio est directeur créatif et artistique, et je ne pouvais pas être plus impliqué. Je suis vraiment impliqué dans tout. Je travaille avec presque tout le monde dans l'équipe, et ça s'est passé de la manière dont cela devait se faire.
- Laissez-vous votre enfant jouer à Blue Estate et aime-t-il le jeu ?
Mon fils y a déjà joué, il a 12 ans, et c'est difficile de le tenir éloigné d'autres jeux violents, mais je suppose qu'il joue aux jeux de son père. Le jeu n'est pas fait pour les enfants, je dirais qu'il est fait pour des joueurs de 16 ans, mais le PEGI est 18+. Il y a quelque chose de drôle à cela, je veux dire, c'est un rail shooter avec de méchants gangsters, des personnes horribles et terribles, et jamais l'un d'entre eux ne dit de gros mots. Imaginez donc cela.
- Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs, en quelques mots, pourquoi il faut absolument acheter votre jeu ?
D'abord, si vous aimez les rail shooter, si vous avez aimé jouer à Time Crisis, House of the Dead, Virtua Cop, si vous avez apprécié ces jeux, alors vous allez probablement adorer celui-ci. C'est un bon vieux retour à l'ère d'arcade, et si vous avez Kinect, c'est encore plus amusant. Vous utilisez votre main en tant que pistolet, le suivi est impressionnant, mais sinon vous pouvez aussi y jouer à la manette. C'est léger, c'est très drôle, c'est complètement fou, imprévisible et cela va vous laisser un bon sentiment. Il est aussi jouable en coopération locale, donc vous pouvez vous y amuser avec quelqu'un d'autre, il y a une grande rejouabilité avec le mode Arcade. Donc, jetez-y un coup d’œil.
Commenter 6 commentaires
Et la photo dans la retranscription...
Une photo normale avec moi cela n'existe pas ^^
Sinon, effectivement, comme toi j'ai découvert Viktor Kalvachev ce jour là et j'ai réellement été séduit par le personnage.
Petite correction : il est de nationalité amériaine, né en Bulgarie et il vit à Paris (France).
Je confirme ^^