Joy-Con Drift : la colère monte, UFC Que Choisir menace Nintendo d'une attaque en justice
par Auxance M.De plus en plus de joueurs voient leur console Switch atteinte de Joy-Con Drift, et une association de défense des consommateurs française a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Depuis quelques mois, les témoignages se multiplient quant à la présence d'un défaut récurrent sur les Joy-Con de la Nintendo Switch. Ceux-ci « glisseraient » tous seuls même en position neutre, affectant un petit mouvement de rotation ou de translation à notre curseur et donc à notre personnage, alors même que nos doigts ne sont pas sur les manettes.
Le phénomène a été baptisé Joy-Con Drift, et est loin d'être isolé, atteignant à priori même les nouvelles Nintendo Switch Lite, pourtant disponibles depuis seulement quelques semaines : sachant que les joysticks sont incrustés dans la console, le souci risque d'être bien plus difficile à corriger. Nintendo n'a pas encore officiellement reconnu un défaut de conception à grande échelle, conseillant seulement aux joueurs de s'adresser au cas par cas au SAV pour régler le problème.
Mais là encore, le constructeur déçoit. En France, si vous n'êtes plus sous garantie, vous devez envoyer votre Joy-Con défectueux au service après-vente, suite à quoi vous pouvez faire remplacer votre Joy-Con pour 45 €, vous faire renvoyer votre modèle imparfait pour 15 €, ou laisser Nintendo détruire votre produit. Autrement dit, alors qu'une paire de manettes vaut actuellement autour de 65 €, l'offre est des moins intéressantes, et vous risquez de ne pas y trouver votre compte.
La situation commence à faire gronder de nombreux joueurs, à tel point que UFC Que Choisir a décidé de se saisir de l'affaire : pour rappel, aux États-Unis, une class action a été lancée par certains clients. L'association de défense des consommateurs estime en effet que l'absence de réaction de Nintendo combinée à l'obligation de faire payer pour acheter un nouveau produit tient de l'obsolescence programmée, et menace le constructeur de l'attaquer en justice.
L’UFC-Que Choisir considère que ces pratiques, visant à réduire délibérément la durée de vie du produit pour en augmenter le taux de remplacement, relèvent de l’obsolescence programmée.
L’UFC-Que Choisir met donc en demeure formellement Nintendo de réparer gratuitement les manettes « Joy-Cons » et les Nintendo Switch Lite présentant ce défaut dans les meilleurs délais. À défaut, l’association ne manquera pas d’agir en justice.
Histoire de créer un dossier solide et de mettre la pression sur Nintendo, UFC Que Choisir a d'ailleurs lancé un appel à témoignages pour recenser les histoires de joueurs dont les consoles souffrent de Joy-Con Drift. Reste désormais à attendre une réaction de Nintendo, face à un défaut technique et une colère de la communauté qui ne cessent de se propager.