Jeu vidéo en France : Axelle Lemaire s'attaque au sexisme et aux discriminations
par Auxance M.À l'avenir, le Fond d'Aide aux Jeux Vidéo pourrait soutenir davantage les jeux promouvant l'image des femmes et des minorités et marquer le comportement des jeux « discriminatoires ».
Décidément, la secrétaire d'État chargée du Numérique est très investie dans la question du jeu vidéo en France.
Alors qu'Axelle Lemaire bataille toujours pour développer l'eSport dans notre pays, elle vient de dévoiler les prémices d'une nouvelle lutte dans un communiqué publié au journal officiel mardi. Son nouveau cheval de bataille : combattre le sexisme dans le jeu vidéo, en mettant en avant les titres avec des héroïnes fortes.
Cette initiative suit celle de la députée écologiste Catherine Coutelle, qui en novembre dernier proposait un amendement proposant de supprimer le crédit d'impôt jeux vidéo aux studios créant des jeux « dégradants à l'égard des femmes ». Plutôt que d'approcher cette question de manière négative en dévalorisant peut-être injustement certaines créations, ce sont plutôt celles « donnant une image positive de la femme » qui devraient bénéficier d'un coup de pouce supplémentaire.
Le jeu vidéo connaît depuis quelques années un mouvement de fond en faveur de la place des femmes dans les studios (...) et au sein même des jeux vidéo, en réaction notamment à des polémiques violentes sur le sujet sur les réseaux sociaux.
Elle fait ici référence à Anita Sarkeesian, dont la chronique Feminist Frequency a été à l'origine de menaces de mort et de viol envers sa présentatrice, causant l'affaire aujourd'hui connue sous le nom de Gamergate. Axelle Lemaire veut mettre en lumière les jeux avec des « personnages principaux féminins porteurs d'une image positive de la femme », citant en exemple Beyond Good and Evil, Life is Strange ou Dishonored 2, des créations françaises avec des héroïnes fortes.. Elle souhaite désormais encourager « la production de jeux vidéo qui promeuvent l'égalité entre hommes et femmes, en traitant par exemple spécifiquement et sérieusement de sujets liés au sexisme et à la violence envers les femmes ».
Pour cela, plusieurs aides et malus sont imaginés. D'un côté, un bonus financier pourrait être apporté par le Fond d'Aide aux Jeux Vidéo aux projets soutenant la diversité, avec pourquoi pas un label qui pourrait être apposé sur les boîtiers. Les femmes et minorités pourraient aussi voir leurs formations dans les métiers du jeu vidéo soutenues par des bourses d'études ou des mises en avant régulières, par exemple lors de la Paris Games Week. La tolérance serait aussi vantée via des partenariats avec des YouTubeurs connus. Enfin, les jeux « incitant au sexisme » ou à la haine vers un groupe religieux ou ethnique pourraient être marqués par le système de classification européen PEGI, avec une catégorie « discrimination » clairement identifiée et une interdiction systématique aux moins de 18 ans.
S'agit-il selon vous de bonnes méthodes pour mettre en avant les femmes dans le jeu vidéo, dans les studios comme à l'écran ?