INTERVIEW - Heather Alekson directrice dev. d'Army of Two : le Cartel du Diable
par Eric de BrocartEnvie d'en savoir un peu plus sur Army of Two : le Cartel du Diable ? Heather Alekson, directrice du développement, nous réponds
Fin janvier, nous étions conviés à une journée presse dédiée aux quatre prochains jeux EA à sortir : Dead Space 3, Crysis 3, Army of Two 3 et Fuse. Depuis, Dead Space 3 et Crysis 3 sont sortis et leurs tests se trouvent ici et là.
De cette journée chargée, nous vous avons déjà proposé les interviews de Yara Khoury, productrice associée de Dead Space 3, de Cevat Yerli, créateur de Crysis et de James Stevenson d'Insomniac Games, pour FUSE. À lire, si ce n'est pas déjà fait, pour découvrir les jeux vus par ceux qui les font.
Il ne nous restait plus qu'à mettre en ligne l'interview de Heather Alekson, directrice du développement du jeu Army of Two : le Cartel du Diable. Comme vous allez le voir, nous avons en premier lieu abordé avec elle des questions plus personnelles afin de savoir comment elle était arrivée à son poste et surtout si diriger des équipes, plutôt masculines, était facile. Puis, bien sûr, nous avons parlé du jeu.
Afin de satisfaire tout le monde, vous avez deux moyens de profiter de cette interview : avec notre vidéo, agrémentée de sous-titres, ou bien en lisant sa retranscription postée juste après.
Heather Alekson : Je m'appelle Heather Alekson, je suis la directrice du développement du jeu Army of Two: Devil's Cartel.
MEDIAGEN : Devenir directrice du développement, dans un univers aussi masculin, n'a-t-il pas été trop difficile ?
Heather Alekson : J'ai commencé dans les jeux, il y a 6 ans, et je suis arrivée dans les jeux vidéo en allant à des évènements qui ne sont pas forcément liés à cet univers. Mon entreprise a acheté une technologie de jeux, a lancé une division de jeux vidéo et Electronic Arts est devenu un client. Pour moi, ça m'a permis d'avoir un aperçu de cet univers que j'ai trouvé plus dynamique, plus excitant, qui ressemblait plus à ce que je voulais faire à la fin de mes études. Ce fut donc facile de changer. Ce n'est pas l'univers du jeu, c'est plus la dynamique du produit se retrouvant directement sur un étalage et d'être plus proche du client. C'était le changement principal pour moi.
MEDIAGEN : N'est-il pas difficile, pour une jeune femme, de diriger un groupe d'hommes ?
Heather Alekson : Ce n'est pas si difficile. Je pense que vu que le jeu vidéo est une industrie assez jeune, les gens avec qui je travaille sont de mon âge, il n'y a pas l'historique d'une culture machiste même s'il y a beaucoup de garçons qui y travaillent. Ce n'est pas vraiment un problème pour les gens de notre génération que ce soit le sexe, ou la nationalité. Ça n'a vraiment pas été une contrainte.
MEDIAGEN : Pour revenir au jeu, alors, Army of Two or Army of Three ?
Heather Alekson : C'est Army of Two: Devil's Cartel.
MEDIAGEN : Pouvez-vous nous présenter Army of Two : le Cartel du Diable ?
Heather Alekson : Army of Two, pour résumer, c'est un blockbuster d'action en coopération. Vous jouez essentiellement avec votre partenaire, et dans cet épisode vous travaillez sous contrat pour une compagnie privée offrant des services militaires. Vous êtes engagés pour protéger des hauts dignitaires à Mexico. Et dès votre arrivée, vous êtes accueillis par les ennemis, le cartel de la drogue mexicaine.
MEDIAGEN : Pourquoi avoir choisi le cartel du diable comme sujet ?
Heather Alekson : Nous avons choisi ce sujet de la drogue à Mexico, car c'est plus d'actualité que les précédents épisodes. Nous voulions que les joueurs se sentent plus concernés par des faits réels et souhaitions mettre à jour le ton du jeu, afin qu'il soit plus sérieux que ses prédécesseurs. Les deux précédents étaient plus humoristiques, kitchs, machos, nous avons voulu ramener la licence à quelque chose de plus sérieux et actuel. C'est pourquoi nous avons choisi le cartel de la drogue mexicain comme sujet. Mais nos personnages et les évènements sont fictifs et il y a énormément d'action. Même avec des faits réels, ça reste un jeu vidéo avec de l'action sur un ton humoristique.
MEDIAGEN : Quelles sont les grandes nouveautés de ce nouvel Army of Two ?
Heather Alekson : La grosse nouveauté de ce troisième épisode est "l'overkill". Par le passé, le cœur du jeu était basé sur la coopération avec toutes les fonctionnalités construites sur ce concept. Tout en restant un jeu en coopération, nous avons enlevé ce qui était superflu afin que cela soit plus naturel, et avons ajouté l'option overkill. Vous jouez à deux stratégiquement en récupérant des points remplissant la jauge d'overkill. Et une fois cette barre remplie, vous débloquez l'overkill vous rendant invincible, avec munitions illimitées, créant ainsi un véritable carnage sur votre chemin. Cela se rapproche donc d'un blockbuster bourré d'action et de scènes épiques. Et en faisant cela, vous gagnez plus de points pour acheter et améliorer votre arsenal permettant de faire plus d'overkill, c'est un cercle vertueux. Nous avons fait en sorte d'avoir une expérience plus nette. Nous avons essayé de faire quelque chose de plus sérieux avec cet épisode, mais en gardant un ton léger. Nous avons amélioré le visuel du jeu en changeant le moteur graphique, offrant des explosions encore plus spectaculaires, et il y en a beaucoup dans le jeu.
MEDIAGEN : Le jeu est-il plus orienté tactique ou action ?
Heather Alekson : Je pense que ce sont les deux. Nous n'avons pas voulu en faire un jeu de guerre sérieux et réaliste, mais plus un jeu où nous prenons plaisir à tout faire exploser. Ça amuse tout le monde et ça fait rire les joueurs.
MEDIAGEN : Le jeu reste-t-il intéressant en solo ?
Heather Alekson : Absolument. Le mode coopération a pris beaucoup de place dans le monde du jeu vidéo, c'est devenu très populaire. Mais pour les autres, c'est un mode additionnel, quelque chose qui a été ajouté en bonus. Dans la franchise Army of Two, tout le jeu a été pensé pour être joué à deux. Et nous pouvons jouer avec un ami ou avec l'intelligence artificielle, mais tout le jeu se fait à deux.
MEDIAGEN : Par rapport à la concurrence, qu'offre, de plus, le mode co-op d'Army of Two : le Cartel du Diable ?
Heather Alekson : La grande force d'Army of Two réside en deux points : premièrement, nous permettons plusieurs expériences de coopération, en écran partagé dans votre canapé, ou en ligne avec un ami ou un étranger, ou même tout seul avec l'IA. Cela offre donc trois modes distincts. La différence majeure étant la stratégie dont vous discutez avec un ami, ou alors aider les décisions de l'IA. L'autre chose, toutes les cartes et toutes les missions que nous avons créées, sont faites pour être jouées à deux, ce n'est pas un simple ajout. Vous ne jouez pas tout seul dans votre coin où chacun fait sa mission. Dans notre jeu, tout se fait à deux, vous devez compter l'un sur l'autre, vous ne pouvez pas finir le jeu sans jouer ensemble. C'est cette mentalité de camaraderie qui nous sépare des autres jeux de coopération.