Actualité Switch
Jared Leto dans Dallas Buyers Club

GamerGen étale sa culture #03 : Jared Leto, un rêve de Joker pour Suicide Squad

par

L'après Jack Nicholson et Heath Ledger.

Gamergen étale sa culture, c'est votre rendez-vous du week-end pour réagir à froid sur l'actualité "artistique" récente ou donner nos bons et mauvais points sur des œuvres marquantes. En plus de l’actualité régulière, nous vous proposerons donc régulièrement un billet culturel pour sortir un peu du monde du jeu vidéo. Chaque rédacteur participant à cette rubrique pourra apporter sa touche personnelle à celle-ci, pour balayer des sujets comme le cinéma, les séries, la littérature, la musique, le dessin… Bien évidemment, nous n’avons pas le monopole de la culture, alors libre à vous d’exprimer votre approbation ou votre aversion pour les thématiques évoquées, ou de nous partager vos coups de cœur du moment dans les commentaires.

Jared Leto dans Chapitre 27Il y a des hommes comme ça, qui énervent leur monde. Soit parce qu’ils ont une belle gueule, soit parce qu’ils savent chanter, soit parce qu’ils ont du talent devant une caméra. Jared Leto, lui, n’a pas fait les choses à moitié : il est tout cela à la fois. C’est peut-être pour cette raison que Warner Bros. lui a confié la lourde tâche d’incarner le Joker de Suicide Squad, l’un des prochains films développés sous l’égide DC Comics pour contrecarrer les plans de Marvel, qui a déjà une bonne longueur d’avance sur son rival à Hollywood. Donc oui, Jared Leto sera le nouveau Joker du cinéma, un rôle forcément exposé, à la fois ingrat (car lourd de responsabilités) et terriblement passionnant (bon sang, c’est le Joker quoi !). A-t-il la carrure pour faire ce que ses prédécesseurs ont fait avant lui ? Sans l’ombre d’un doute.

Malheureusement pour lui, Jared Leto s’avance dans les guêtres du clown du crime avec une sacrée épée de Damoclès : il passe après feu Heath Ledger et son Joker psychopathe anarchique, imprévisible, drôle et marquant. Pour autant, tomber dans le "il ne fera pas oublier Heath Ledger" est un postulat de départ aussi réducteur qu’absurde. Pour Jared Leto, l’idée n'est aucunement de remplacer Heath Ledger, tout comme Heath Ledger n’a jamais remplacé Jack Nicholson, encore moins de le faire oublier. "Passer après" ne veut pas dire "se substituer à", mais plutôt "proposer une autre incarnation", plus en phase avec la vision d’un auteur différent (le fou élégant chez Nicholson, le bouffon cradingue chez Ledger). Quand Heath Ledger avait été officialisé, il y avait déjà un scandale. Jared Leto ne peut rien y faire, c’est comme ça.

Maintenant, essayons d’imaginer quelques minutes Jared Leto dans la peau du Joker. Certes, il est sans doute un peu trop beau gosse pour la Némésis de Batman, mais il convient de rappeler que, d’une, Heath Ledger l’était aussi, de deux, il y a le maquillage qui remplira parfaitement son office. C’est d’autant plus vrai que, dans sa carrière, Jared Leto a souvent fait montre d’un certain penchant pour le transformisme, quitte à jouer avec sa santé et son poids (il a perdu une dizaine de kilos pour Requiem for a Dream et apparaît plus squelettique que jamais dans Dallas Buyers Club, ce qui lui a valu un Oscar, d’ailleurs). Surtout, il a cette faculté à ne reculer devant rien pour assumer un rôle : il a accepté de prendre énormément de poids pour prêter ses traits au tueur de John Lennon dans Chapitre 27 (2008) et il n’a pas hésité à rester grimé en femme pendant toute la durée du tournage de Dallas Buyers Club (2013) pour devenir un transsexuel parfait (il se serait même fait draguer dans un magasin à cause de ça). Pour vous donner une bonne idée de toute la passion qu’il met dans l’art de se déguiser, il suffit de regarder Mr. Nobody (2009).

Physiquement, nous pouvons alors faire confiance à Jared Leto, en espérant qu’il garde son corps frêle, mais dessiné, façon pantin. Mais, le Joker n’est pas qu’une silhouette et une dégaine reconnaissables entre mille, c’est également une personnalité torturée et complexe, qu’un acteur se doit de travailler pour en faire ressortir toute la quintessence. De ce point de vue là, il n’y a aucune raison de douter de Jared Leto, qui a toujours su se mettre en danger dans sa carrière, sans jamais tomber dans la suffisance (il pourrait vu son minois) ou la facilité. Trop beau avec ses traits et ses cheveux d'ange dans Fight Club (2000), il se fait refaire le portrait par Edward Norton, dans un pugilat d’une violence rare. Trop élégant en golden boy dans American Psycho (2000), il se fait découper par Christian Bale. C’est une preuve que son image n’est pas son credo. Et si d’aucuns se disent qu’il n’est pas homme à jouer des méchants, ce serait trop vite oublier Panic Room (2002) de David Fincher.

Enfin, d’une manière plus générale, DC Comics et Warner Bros. ont l’air de savoir ce qu’ils font en matière de casting pour leurs films de super-héros. De Henry Cavill (Superman) à Jesse Eisenberg (Lex Luthor), en passant par Gal Gadot (Wonder Woman) ou encore Jonathan Kent (Kevin Costner), les deux géants ne font pas de mauvais choix. Ils prennent d’ailleurs à contre-pied Marvel et Disney, plus prompts à faire confiance à des étoiles montantes plutôt qu’à des stars confirmées. Pour terminer, il faut s’imaginer la somptueuse Margot Robbie en Harley Quinn folle amoureuse d’un Joker interprété par Jared Leto. Il commence tellement bien ce Suicide Squad.

Jared Leto dans Fight Club

Commenter 2 commentaires

Avatar de l’utilisateur
Jaiden
La différence de ce Joker c'est qu'il ne sera pas l'antagoniste de Batman. Puisqu'il n’apparaîtra pas. Jared Letho ou un autre, tout bon acteur avec des rôles comme a pu avoir Jared Letho ferait un bon Joker. Reste à savoir qui fera Harley Quinn, ce sera LE duo "crazy" de ce film. Pour le moment l'actrice annoncé ne me parle pas plus que ça. J'aurais bien vu Elisabeth Harnois, qui peu lui ressemblé grave.
En tout cas j'attends ce film Suicide Squad avec bien plus d'impatience que Batman V Superman. Vu comment je me suis fait chié devant Man of Steel, j'attends rien du film. Alors que le Suicide Squad dans Arrow, ça envoie du lourd. Si c'est correctement retranscrit à l'écran. Je dis mille fois oui. Mais la condition est de ne pas foirer Harley Quinn et le Joker. Ce serait impardonnable.
Signaler Citer