Le quatrième opérateur s'en prend au carré rouge.
Arrivé en janvier dernier sur le marché, Free Mobile a réussi à faire changer le paysage dans le monde de la téléphonie grâce à ses offres tout compris à petit prix qui ont forcé les concurrents à s'aligner, ou tout du moins à revoir leurs tarifs à la baisse. Xavier Niel, PDG charismatique de la firme qui n'a pas sa langue dans la poche, lance une nouvelle attaque, cette fois-ci directement dirigée vers SFR en portant plainte pour concurrence déloyale.
Le patron de Free dénonce la vente de téléphones subventionnés (vendus à petit prix sous peine de prendre un forfait plus élevé), jugeant qu'il s'agit de crédits à la consommation déguisés avec « des taux d'usure de 300 à 400 % ». Le tribunal de commerce de Paris devra donc faire reconnaître « la nullité de ce type de contrat ».
Bien que SFR ne soit pas le seul à avoir recours à cette pratique, Free se refuse d'après L'Express à dire s'il compte poursuivre Orange, son partenaire qui lui "loue" son réseau, Bouygues Telecom ou même les opérateurs virtuels qui utilisent majoritairement les mêmes procédés. Toutefois, si SFR est contraint à changer sa manière de faire, ses concurrents devront suivre également, de fait que la jurisprudence permettrait à n'importe qui d'avoir facilement raison devant la Cour.
Cette attaque survient alors que les opérateurs et le gouvernement cherchent à réviser la loi Châtel visant à aider les consommateurs à se libérer de leur engagement mobile, les mêmes liens que critiquait Xavier Niel lors de sa conférence du 10 janvier durant laquelle ont été annoncés les offres de la firme.
Reste à voir si le tribunal donnera raison au petit nouveau ou si la démarche commerciale des opérateurs restera la même encore quelque temps.