L'essentiel de l'actu VR (semaine du 12 au 18 décembre 2022)

Côté software, nous avons une refonte des mots-clés VR sur Steam, des portails entre applications pour les développeurs sur Meta Quest, un court-métrage, mais surtout un gros départ chez Meta.

• Steam

Valve change les règles du jeu vis-à-vis de ses tags, après avoir supprimé la barre latérale montrant les casques VR compatibles et la taille des zones des jeux. Le besoin de clarté se fait clairement sentir, vu la tonne de casques VR qui s'annonce dans les prochains mois ou années, inutile d'être exhaustif sur cette question de compatibilité.

Valve a désormais ajouté les tags VR Supported et VR Only. Et s'ils étaient déjà présents dans les filtres, ces derniers n'apparaissaient pas dans la liste des caractéristiques des jeux. Certains risquent par contre de ne pas saisir la différence entre les deux termes, le premier signifie que le jeu peut se jouer en flat ou en VR (supporté) et le second qu'il n'est jouable qu'en VR. Voilà, vous savez tout.

• Portail entre applications

La nouvelle API de bascule d'application à application sur les Meta Quest permet aux développeurs de créer des portails entre applications.

Cette API s'appuie sur la fonction Destinations, celle qui permet d'enregistrer des niveaux, mondes et lobbies dans les applications afin que vous puissiez les rejoindre sans pour autant retourner sur le menu de votre application, soit, en d'autres termes, de manière totalement transparente et rapide.

Si le voyage entre applications apporte un confort d'utilisation indéniable, en plus d'apporter une pierre à l'édifice à la construction du métavers, ne perdons pas de vue que, contrairement aux sites web, il vous faudra télécharger la ou les applications demandées pour que celles-ci démarrent.

Il serait bien question de pouvoir mettre à jour, installer et lancer l'application en toute transparence, mais la disparité des connexions réseau ne rend pas cette solution viable. Pas de chance, le métavers devra attendre la « véritable 5G » et une connexion fibrée mondiale, ce n'est pas demain la veille !

• Behind the Dish

Les émissions culinaires ont le vent en poupe, aussi bien chez nous que chez nos amis anglo-saxons. Si les mets proposés et concoctés nous mettent l'eau à la bouche, que diriez-vous de les approcher d'un peu plus près en réalité virtuelle ?

Eh bien, c'est désormais chose disponible avec l'application Meta Quest TV. Behind the Dish (derrière le repas) est la dernière série VR à être diffusée sur les casques Meta Quest 2 et Meta Quest Pro (RIP petit Meta Quest 1). Un système de macro-caméra 3D sur mesure a été mis au point pour offrir aux téléspectateurs un aperçu alléchant d'une cuisine haut de gamme que peu d'entre nous auront la chance de goûter.

Développée par le studio VR Targo (nommé aux Emmy Awards) et en collaboration avec Meta, la série en trois parties suit trois femmes chefs qui « remodèlent une industrie dominée par les hommes », à savoir Hélène Darroze, Deborah VanTrece et Yumi Chiba. Voici ce que VR Targo décrit dans un communiqué officiel :

Hélène Darroze a eu le courage de mettre fin à un restaurant familial centenaire et est devenue la cheffe française la plus renommée. Yumi Chiba a survécu au cancer du sein en faisant de l'art de la fabrication de sushis sa source de réconfort et d'expression personnelle. Deborah VanTrece a redéfini sa vie et sa carrière en tant qu'hôtesse de l'air lesbienne afro-américaine pour devenir une cheffe Soul Food fascinée par les autres cultures.

Nous ne pouvons que vous recommander la série ou d'y jeter un œil ou deux. Bien que non traduite (une sale habitude en VR), regarder les chefs découper et concocter leurs plats en 3D au ralenti est une expérience à faire une fois dans sa vie.

• John Carmack

Jusque-là consultant exécutif depuis 2013 dans le domaine de la réalité virtuelle pour Facebook et ensuite Meta, voici que le papa de Doom quitte son poste. Celui s'est exprimé à travers une note de départ que nous vous laissons consulté ici :

J'ai des sentiments mitigés :

Le Meta Quest 2 est presque la réalisation parfaite de ce que je souhaitais voir depuis le début : un matériel mobile, un suivi de l'intérieur vers l'extérieur, le streaming PC, un écran s'approchant de la 4K et un produit rentable. Malgré toutes les plaintes que j'ai à l'égard de notre produit, des millions de personnes en tirent toujours profit. Nous avons construit un bon casque. Il a du succès et les produits qui ont du succès rendent le monde meilleur. Tout aurait pu aller un peu plus vite et mieux se passer si des décisions différentes avaient été prises, mais nous avons construit quelque chose d'assez proche de la perfection.

Le problème est notre efficacité :

Certains me demanderont pourquoi je me préoccupe de la manière dont les progrès sont réalisés, du moment qu'ils le sont [...]. En tant que spécialiste de l'optimisation des systèmes, je me soucie profondément de l'efficacité. Lorsque vous travaillez dur à l'optimisation pendant la majeure partie de votre vie, voir quelque chose qui est grossièrement inefficace vous fait mal au cœur.

Nous disposons d'une quantité ridicule de personnes et de ressources, et nous trouvons le peu de temps disponible pour nous auto-saboter et gaspiller constamment nos efforts. Nul besoin d'édulcorer, je pense que notre organisation fonctionne à 50 % et il m'en faudrait le double pour me sentir heureux. Certains peuvent se moquer et prétendre que nous nous en sortons très bien, mais d'autres riront et diront « Moitié ? Ha ! Je suis au quart de l'efficacité ! »

Cela a été une lutte pour moi. J'ai une voix au plus haut niveau ici, alors il me semble que je devrais être capable de faire bouger les choses, mais je ne suis manifestement pas assez persuasif. Une bonne partie des choses dont je me plains finissent par tourner à mon avantage après un an ou deux et après que les preuves se soient accumulées, mais je n'ai jamais été capable de tuer dans l'œuf les choses stupides avant qu'elles ne causent de dommages, ou de maintenir un cap et de faire en sorte qu'une équipe s'y tienne. Je pense que mon influence, aussi positive soit-elle, s'est portée à la marge, je n'ai jamais été considéré comme étant le moteur essentiel de l'entreprise.

J'aurais pu déménager à Menlo Park après l'acquisition d'Oculus et essayer de me battre avec des générations de dirigeants, mais j'étais occupé à programmer et j'ai supposé que je détesterais ça, que je serais mauvais et que je perdrais probablement de toute façon.

Assez de plaintes. Je me suis lassé du combat et j'ai ma propre startup à gérer, mais le combat peut encore être gagné ! La VR peut apporter de la valeur à la plupart des gens dans le monde, et aucune entreprise n'est mieux placée pour le faire que Meta. Il est peut-être possible d'y arriver en continuant à appliquer les pratiques actuelles, mais il y a beaucoup de place pour l'amélioration.

Vous l'aurez compris, le CTO de Meta a quitté le navire à cause de l'organisation catastrophique et inefficace que beaucoup se sont empressés de communiquer de part et d'autre.

John Carmack a joué des rôles décisifs au cours de la dernière décennie pour faire avancer la VR et la démocratiser. Directeur technique d'Oculus puis CTO chez Facebook et plus tard Meta, ses conférences annuelles ont offert au grand public et aux professionnels des analyses techniques profondes, qui permettront d'améliorer les points faibles de la réalité virtuelle sur les décennies à venir.

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