Catherine trop vulgaire ? Pas pour le Jury de Déontologie Populaire !
Dès son annonce, le jeu vidéo Catherine a suscité beaucoup de débats en raison de son caractère à haute teneur en sexe, en libertinage et en rêve érotique, néanmoins tout en suggestion. Ainsi, à sa sortie en France le 9 février dernier, le titre d'Atlus a logiquement bénéficié d'une promotion olé-olé (et non, nous ne parlons pas de corrida) gérée par Koch Media, qui a publié le jeu en France. Dans certains magazines, le public français a ainsi pu découvrir une affiche nous dépeignant une Katherine sobre mais une Catherine aux jambes écartées qui nous laisse suggérer beaucoup de choses, choses cachées par un Vincent au regard très évasif, le tout accompagné par la phrase aguicheuse : "Elle sera disponible le 9 février. Le serez-vous ?".
Un particulier bien de chez nous a ainsi déposé une plainte en début d'année, choqué par cette mise en scène que des Français de tout âge ont pu apercevoir, qu'il juge "inadmissible, sexiste et insultante pour les femmes en les montrant comme des objets sexuels", véhiculant "une image pernicieuse que les jeunes hommes se font des femmes". À cela, le groupe Koch Media a répondu, lors de son audience auprès du Jury de Déontologie Populaire, que "la publicité est conforme à la signalétique PEGI" et qu'elle vise "spécifiquement les joueurs approchant la trentaine", comprenez par là que ceux-ci sont théoriquement assez adultes pour avoir une vision plus réaliste de la gent féminine.
Le 6 juillet dernier, le JDP a donné son jugement, qui a été transmis aux différents partis et qui a été rendu public il y a quelques jours, et voici ce qui en ressort :
Si la formulation « Elle sera disponible le 9 février. Le serez-vous ? », qui laisse penser que le verbe « disponible », se rapporte à la jeune fille Catherine, est particulièrement regrettable, le Jury constate toutefois que la date correspond à celle de sortie du jeu et que l’affirmation est en rapport direct avec l’objet de celui-ci, qui, ainsi qu’il a été précisé en séance, constitue un jeu de rôle où le joueur doit choisir entre rester avec son amie pour conserver une vie banale ou la quitter pour retrouver Catherine, aux mœurs plus libertines.
Par ailleurs, la représentation graphique de la jeune fille, qui est reprise du jeu lui-même, correspond à celle des mangas japonais que le public est habitué à décrypter. Elle est certes suggestive, mais ne comporte pas de nudité et son caractère indécent est suggéré sans être montré.
Il n’entre pas dans les compétences du Jury de Déontologie Publicitaire d’apprécier le caractère licite ou conforme aux bonnes mœurs d’un jeu vidéo, mais simplement de s’assurer que la publicité qui y correspond est conforme aux règles déontologiques.
En outre, il n’a pas été établi que cette publicité avait été diffusée devant un large public, et notamment de jeunes enfants, puisque la revue IG s’adresse à un public de grands adolescents et de jeunes adultes.
Vous l'aurez compris, pour le Jury de Déontologie Populaire, la publicité pour Catherine n'est pas illicite et ne véhicule pas une image trop sexuelle de la femme, malgré son caractère suggestif. Et vous, estimez-vous que cette affiche conçue par Koch Media est choquante ?