CINEMA - Batman v Superman : L'Aube de la Justice - La daube de la justice plutôt (critique)
par Maxime ClaudelLe choc entre les deux super-héros les plus populaires de chez DC Comics est là. Gare au pétard mouillé...
Alors que Marvel va entamer la énième phase de son plan de domination au cinéma, plan qui lui rapporte des millions/milliards à chaque film, DC Comics, pourtant précurseur en la matière, a plusieurs wagons de retard. Mais, sous la cape - ou plutôt la casquette - de Zack Snyder, la maison d'édition entend refaire son retard. Il y a d'abord eu Man of Steel, première pierre mal aimée, et puis il y aura Justice League, l'équivalent des Avengers, accompagné de tous ses mignons petits spin-offs (Wonder Woman, Aquaman...). Entre les deux ? Batman v Superman : L'Aube de la Justice. Le fantasme né. Ou le cauchemar éveillé...
Dans ce spectacle pas loin d'être raté de A à Z, il y a quand même le B de Ben Affleck.
Car, oui, n'y allons pas par quatre chemins : Batman v Superman : L'Aube de la Justice est une bien cruelle déception. Presque annoncée en réalité. La faute, surtout, à un script maladroitement dense à la The Dark Knight, parsemé de très mauvaises idées et de sous-exploitations en veux-tu en voilà. Nous retiendrons surtout trois personnages mal écrits. Wonder Woman (Gal Gadot) est belle comme un cœur, mais elle ne sert à rien. Superman (Henry Cavill) est beau comme un camion, mais il est devenu le toutou de Lois Lane (Amy Adams). Lex Luthor est laid comme un pou, mais il est devenu un scientifique autiste maniéré qui ne s'exprime que par des métaphores (Jesse Eisenberg est resté Mark Zuckerberg). Si tout ce beau monde participait au Maillon Faible, alors Laurence Boccolini aurait du pain sur la planche...
Ce problème d'écriture - et non pas de casting cinq étoiles - vient aussi plomber le rythme de Batman v Superman : L'Aube de la Justice (plus de 2h à se farcir...). Censé s'envoler vers les cimes épiques, le blockbuster, coûtant plus cher que le bras du Soldat de l'Hiver, ne décolle jamais. Le récit, très dark et trop sérieux (« Why So Serious ? » comme dirait l'autre...) accouche de scènes bavardes pour pas grand-chose, quand elles ne sont pas totalement gratuites, juste pour remplir. Pire, Zack Snyder ne tire pas son épingle du jeu avec sa mise en scène. La portion Batman est souvent très mal filmée dès lors que l'action s'emballe (comme chez Nolan d'ailleurs...). Celle sur Superman, elle, ne tire jamais son super-héros vers le haut, préférant l'installer dans le fauteuil du paria fragile ayant droit à toutes les séquences émotion. Triste. Le choc des deux mondes ? Nous ne gâcherons même pas la surprise.
Dans ce spectacle pas loin d'être raté de A à Z, il y a quand même le B de Ben Affleck qui s'en sort avec les honneurs. Impeccable dans ses deux costumes (Bruce Wayne/Batman) et associé à un Alfred impeccablement caractérisé et incarné (Jeremy Irons <3), il peut préfigurer une excellente nouvelle adaptation de Batman sur nos écrans. Mais il ne faudra surtout pas que Zack Snyder s'en charge... Qu'il aille plutôt s'éclater à réunir tous ses freaks dans un futur naufrage annoncé. N'est pas Noé qui veut.
Note : 1,5 sur 5.