PREVIEW - What Remains of Edith Finch : le jeu qui te fait incarner un chat, un requin, un monstre...
par Maxime ClaudelWhat Remains of Edith Finch : Le studio derrière The Unfinished Swan revient avec un jeu hyper narratif. Nous l'avons approché.
Giant Sparrow avait quelque peu bousculé nos habitudes avec The Unfinished Swan, OVNI dans lequel nous étions plongés dans un monde blanc immaculé à découvrir en balançant des bulles de peinture. Pour son prochain jeu, le studio va continuer d'explorer la sphère vidéoludique avec une expérience hyper narrative baptisée What Remains of Edith Finch. Le pitch est simple : nous incarnons la dernière survivante d'une famille maudite de Washington. L'aventure s'annonce déjà plus compliquée : elle va revivre les derniers instants de certains de ses ancêtres, à travers les époques. Nous y avons joué.
Une fois encore, Giant Sparrow mise davantage sur la narration.
What Remains of Edith Finch s'impose d'abord comme un titre contemplatif, basé sur une ambiance brillamment travaillée. Passée la lecture d'une page d'un journal intime, nous voilà propulsés dans une forêt où le silence et la solitude transpirent à chacun de nos pas. Puis, c'est une maison dont la porte principale est fermée qui se dresse devant nous. Après avoir traversé la chatière, Edith Finch fait face à son destin : à l'étage se trouvent plusieurs portes arborant les épitaphes de certains membres de sa famille et elle devra toutes les emprunter. La première nous/la mettra dans la peau d'une petite fille affamée. Obsédée par sa faim, elle va tour à tour devenir un chat, un oiseau, un requin, un monstre... Tous ayant le point commun d'être un chasseur en quête d'une proie.
Vu comme ça, de l'extérieur, cette nouvelle production signée Giant Sparrow apparaît des plus bizarres. Mais il y a quelque chose qui ressort de ces quelques minutes nous ayant fait passer par plusieurs états, bien au-delà de la transition d'un animal à l'autre. Oeuvre sans aucun doute dépressive et torturée, What Remains of Edith Finch mise avant tout sur la narration pour nous faire digérer tous ces éléments fantastiques. En termes de gameplay, ce mélange de tout ne marquera pas les esprits. Comme dans The Unfinished Swan, une touche suffit pour découvrir et interagir avec les rares éléments autorisés par le game design. Certains passages se complexifient un tantinet et deviennent lourdingues quand, par exemple, il est demandé de manger une loutre ou d'attraper un lapin. Mais l'intérêt est ailleurs.
Ces quelques minutes en compagnie de What Remains of Edith Finch, difficilement descriptibles sans gâcher la surprise, nous auront au moins confirmé, une fois encore, que Giant Sparrow mise davantage sur la narration. C'est notamment visible par ces petits commentaires d'Edith Finch noyant l'écran quand l'héroïne s'enfonce dans l'inconnu, partageant ses doutes et les mélangeant avec ceux du joueur. Car, au final, cet énième OVNI ne pourra être jugé que dans son ensemble, dans la puissance - ou non - de ce qu'il raconte et transmet. Pour le moment, nous pouvons juste affirmer qu'aucun jeu ne nous a fait passer d'une petite fille à un chat, un oiseau, un requin puis un monstre, avec à chaque fois une prise en main adaptée en dix minutes. Le reste préfère se vivre plutôt que de s'expliquer...