Until Dawn : Sexy et flippant ?
D'entrée, comme ça, sans crier gare, Until Dawn nous balance un argument droit dans la face : il ressuscite l'actrice Hayden Panettiere, qui s'est perdue en même temps que la série Heroes, avec laquelle elle faisait rêver la gent masculine ("save the cheerlader, save the world…"). Pour son come-back, vidéoludique à défaut d'être cinématographique, la belle blonde commence par prendre un bon bain chaud dans un manoir géant, avec sa musique classique sur les oreilles (ambiance…). Mais ses "amis" ont décidé de lui faire une mauvaise blague en lui piquant ses affaires, ne lui laissant qu'une chaussette histoire d'être un peu sympa quand même. Visiblement un peu chafouin sur le coup, Sam de son nom décide de sortir de son moment relaxant pour aller passer un savon à ses amis. Sauf que…
L'ambiance d'Until Dawn est plutôt réussie.
Sauf que, voilà, il y a un boogeyman ressemblant à un membre du groupe Slipknot qui rode, et il n'est pas vraiment là pour enfiler des perles, disons plutôt des demoiselles en détresse. Voilà donc Hayden Panettiere qui, serviette sur le dos, déambule dans des pièces effrayantes, avec les poncifs du pire du pire des films censés faire peur (exemple : l'horloge qui se déclenche d'un seul coup et qui fait sursauter les poules mouillées). Qu'on se le dise, l'ambiance d'Until Dawn est plutôt réussie, mais n'a rien de vraiment original. À vrai dire, si vous connaissez le sketch de Bigard par cœur (deux groupes de deux, etc.), vous l'imaginerez dans le moindre recoin des environnements. À cela, il faut ajouter une réalisation trop limite pour de la PlayStation 4. Modélisation qui manque de précision, défauts techniques (aliasing, ombres crénelées), animations rigides… L'habillage fait, sans jeu de mots aucun, peur à voir et n'est sauvé que par des angles de caméra très immersifs.
En termes de gameplay, Until Dawn est un titre à la Quantic Dream, à savoir une expérience plus cinématographique que vidéoludique (l'inverse du retour d'Hayden Panettiere pour ceux qui ont suivi), avec des interactions pauvres ou superfétatoires quand il y en a. Lors de la course-poursuite avec le méchant, il s'agit de faire un choix - rapide - entre tel ou tel embranchement (fuir ou se cacher ?) qui, à priori, aboutira toujours plus ou moins à la même chose : la vie ou la mort. En l'état, il serait malhonnête de juger réellement cet Until Dawn tant le postulat de départ (tout décès d'un personnage est définitif) impose que l'aventure soit vécue complètement. Est-ce que nos choix ont vraiment des conséquences ? Difficile à affirmer, voire même à illustrer. Sur la démo que nous avons essayée, il y a eu un bug de script qui a transformé intégralement, à notre avantage d'ailleurs, la séquence en cours.
Derrière le fantasme de jouer une "bombe" en serviette, Until Dawn cache sans doute un film d'horreur interactif qui pourrait bel et bien animer une soirée Halloween entre amis, à un âge où demander des bonbons aux voisins devient illégitime et ennuyeux. Ce n'est pas suffisant pour faire un excellent jeu, mais ça l'est assez pour ceux qui ne jurent que par David Cage et ses productions misant tout sur la narration. Et puis, il y a Hayden Panettiere en petite tenue...