TEST - The Witcher 3: Wild Hunt - Faut-il craquer pour l'extension Hearts of Stone ?

Geralt a appris à ses dépens qu'une dette pouvait être aussi indélébile qu'une marque sur le visage. Pourtant, à l'origine, il n'avait accepté qu'une mission de routine : un contrat fourni par Olgierd von Everec et consistant à se débarrasser d'un vil crapaud. Sauf que le monstre en question était en réalité un prince. Emprisonné pour ce crime, Geralt est sauvé par une vieille connaissance, Gaunter O'Dimm, qui l'avait remis sur la piste de Yennefer, sans contrepartie... jusqu'à aujourd'hui. Désormais redevable à celui également connu sous le nom de Maître Miroir, Geralt n'a plus le choix et doit désormais l'aider à exaucer les trois vœux du même Olgierd von Everec, être soi-disant immortel. Beaucoup de questions sur ce triolisme dangereux, peu de réponses.

Hearts of Stone est une excellente extension.

N'y allons pas par quatre chemins, c’est encore avec une immense générosité, doublée d’une finesse d’écriture inouïe, que CD Projekt Red excelle face à nombre de productions sorties ces derniers temps. Ce nouvel arc scénaristique est une franche réussite, entre complexité narrative, vérités tragiques, secrets touchants et PNJ plus creusés qu'il n'y paraît, car sans cesse tiraillés entre le Bien et le Mal (avec beaucoup de nuance). Il y a surtout la variété des situations amenant à la conclusion : un mariage pour distraire un défunt, un cambriolage pour récupérer un hôtel et, surtout, la reconstitution d'une histoire d'amour se fanant de scène en scène. En parlant d'histoire d'amour, Hearts of Stone permet à Geralt de recroiser la route de Shani, médecin aperçu dans le premier épisode de la franchise, à laquelle notre héros avec son appétence pour les rousses n'est pas insensible. Comme c'est réciproque...

À dire vrai, l'extension vaut plus pour son intrigue que pour le reste, à commencer par un gameplay n'ayant pas bougé d'un iota. Il y a bien les nouveaux (super) enchantements (mots runiques et mots glyphiques) pour contredire ce constat, mais ils ne participent en rien à l'expérience principale et se voient cantonnés à un simple rôle de récompense dans une quête secondaire assez coûteuse en argent. Les adeptes de la personnalisation s'y jetteront probablement corps et âme, ne serait-ce que pour les pouvoirs qu'ils détiennent, moyennant trois emplacements de runes sur une pièce d'équipement. Mais il est tout aussi possible de s'en passer. En termes de contenu, il y a de quoi faire, avec une bonne grosse dizaine d'heures en ligne droite, challenge compris (la difficulté est parfois mal gérée à cause des boss, certains étant des sacs à PV).

À noter, par ailleurs, qu'il est possible de démarrer Hearts of Stone sans avoir terminé The Witcher 3: Wild Hunt au préalable. Ainsi, vous pourrez reprendre depuis un point de sauvegarde, tout refaire depuis le début (la quête sera active, mais il est conseillé d'attendre le niveau 30 pour la faire) ou opter pour un personnage préétabli (niveau 32, avec points de compétence à distribuer soi-même). C'est bien que CD Projekt Red ait pensé à tout. Une habitude de la maison.

En conclusion, Hearts of Stone est une excellente extension, en bâtissant son excellence sur les qualités de The Witcher 3: Wild Hunt (variété, richesse d'écriture, contenu généreux, charisme du casting), beaucoup moins sur les nouveautés (les enchantements restent anecdotiques). En plus d'être une leçon de DLC, elle demeure un moyen de se (re)plonger dans un formidable voyage périlleux, surprenant et ébouriffant, en compagnie d'un Geralt plus passionné que jamais et n'ayant pas encore dit son dernier mot. Pourvu qu'il ne le prononce jamais. Ou le plus tard possible.

TEST - The Witcher 3: Wild Hunt - Grandiose, avec un G comme dans Geralt