Test
Zenith bann

TEST de Zenith: The Last City sur Oculus Quest 2, le MMORPG de la déception ?

par

Si les expériences sur Meta Quest sont nombreuses, les MMORPG de qualité se font plus rares et sont de saveurs inégales. Zenith: The Last City débarque et rabat les cartes. Pari réussi ?

Historique d'une réussite

Zenith: The Last City, c'est à l'origine un pari fou du petit studio composé de neuf personnes, Ramen VR, qui nous propose un MMORPG sauce action en monde ouvert, le tout en cross-platform PC VR, Meta Quest 2 et PSVR. Une annonce qui rendit dingue la scène de la réalité virtuelle, propulsant le titre sous la lumière des projecteurs. Fort de son succès, après deux phases d'alpha, deux bêtas privées et une levée de fond record de dix millions de dollars, il a été annoncé à la surprise générale pour une sortie sur toutes les plateformes le 27 janvier dernier.

Pour les non-anglophones, nous avons le regret de vous annoncer que le jeu est uniquement disponible dans la langue de Shakespeare.

Zenith (2)Zenith: The Last City nous plonge dans un univers heroic fantasy chatoyant et coloré où nous incarnons la police locale de la ville de Zenith, hub central et principal de ce MMORPG. Bien sûr, la ville de Zenith n'est pas le seul terrain de jeu et c'est à travers un vaste monde que le joueur peut s'essayer aux diverses activités proposées, comme les quêtes ou l’artisanat. Passé le menu puis le choix du serveur (plusieurs serveurs européens sont disponibles), et comme dans tout MMORPG qui se respecte, vient le passage par la création et personnalisation de son personnage, l’un de nos moments préférés, celui où nous forgeons notre propre style et identité. Mais voilà, c’est la douche froide, avant d’imaginer la reproduction fidèle de votre avatar préféré, nous préférons vous avertir que la création du personnage est plutôt... sommaire pour un MMORPG. Tout juste pouvons-nous choisir le sexe ou la coupe de cheveux de notre héros, et c’est à peu près tout. En effet, la gestion de la taille et de la corpulence est aux abonnés absents, tout comme les barbes, tatouages ou autres éléments cosmétiques. C’est le strict minimum que nous propose le studio Ramen VR pour ce lancement surprise, alors forcément, il y aura des déçus. Cela ne va pas en s’arrangeant côté archétype, puisqu’après notre passage chez le coiffeur vient le choix de la classe du personnage.

Au nombre de deux seulement, celles-ci définissent les habilités que nous aurons à disposition par la suite. Nous retrouvons ainsi le Blade master (l'Épéiste dans la langue de Molière) qui est le combattant au corps-à-corps, ou l'Essence mage (le Magicien donc) qui œuvre à distance à l'aide de plusieurs sorts. Chacune de ces classes propose ensuite une spécialisation qui définit la prise en main par la suite : le Tank (celui qui encaisse les dégâts et attire les montres), le DPS (son rôle est d'infliger le maximum de dégâts) et le Support (qui assure les arrières de l'équipe). Notez cependant qu’il est possible de posséder plusieurs personnages et qu'ils ne sont pas attitrés au serveur, ce qui est un très bon point.

Zenith (5)Comme dans la plupart des MMORPG il est possible de looter de l’équipement, ayant à peu de chose près tous la même tête, permettant de changer son apparence et de se différencier des autres joueurs. Et de ce côté-là, le studio a pensé à apporter un ajout intéressant. En effet, si vous trouvez un meilleur équipement, mais qu’il jure un peu avec votre garde-robe, il est possible de conserver l’esthétique d’un équipement déjà acquis. Il suffit pour cela de le glisser dans la case cosmétique de votre inventaire. Maintenant que nous sommes tous beaux, il est temps de s'attaquer au gameplay. Pour les non-anglophones, nous avons le regret de vous annoncer que le jeu est uniquement disponible dans la langue de Shakespeare. Si vous n'avez pas quelques notions, vous serez probablement un peu perdu. Heureusement, la communauté est très active et vous trouverez rapidement des aides sur Internet auprès des différentes guildes.

Gameplay, mon beau gameplay

 

Une fois les choix de personnalisation terminés, nous sommes directement propulsés dans une zone spécifique nous permettant d'appréhender rapidement les contrôles. L'interface du joueur est sommaire, mais concise, avec une carte sur la main gauche (activable ou non) et l'équipement en ceinture. La gestion de l'inventaire passe quant à elle par un menu plat assez clair à l'aide d'iconographie. Cependant, ne cherchez pas d'interface propre à la VR ici. L'écran est fixe et disparaît si nous nous en éloignons, la sélection se fait avec un pointeur laser et cela manque d’ergonomie et d’interactions. Dommage, il existe plus immersif aujourd’hui. Assez instinctive, la gestion du combat se fait naturellement, nous frappons avec notre épée, nous tirons avec des gants magiques, le combat en VR est bien retranscrit. Au fur et à mesure du développement du personnage, nous acquérons de nouvelles compétences liées à notre classe ainsi qu'à notre spécialité. En effet, si le choix de la classe oriente le gameplay de manière générale, c'est la spécialisation qui nous permet de développer de nouveaux talents. L'Essence mage tank obtient par exemple un sort de bouclier pour tanker de manière plus efficace les assauts ennemis, alors que le Support reçoit des soins de zone. Le DPS quant à lui se voit attribuer des sorts de zone de plus en plus destructeurs pour faire du contrôle de foule.

Très rapidement, le joueur aguerri comprend que c'est la synergie des classes et des personnages qui lui permet d'avancer dans le jeu.

Zenith (6)Lors des combats, nous pouvons viser les points faibles de nos ennemis qui sont symbolisés par un point rouge brillant, nous obligeant à viser un minimum pour faire plus de dégâts. Le guerrier peut (et doit) parer les coups des ennemis là ou le Magicien se base plus sur l'esquive et le combat à distance (sauf pour les spécialisations tank, bien évidemment). Impossible de spammer les attaques sans un petit peu de rigueur, au rythme des cooldowns et de la barre d'endurance. Le secret, comme dans beaucoup de MMORPG, est d'alterner habilement entre l'arme principale et les différentes techniques débloquées. Nous regrettons malheureusement que les emplacements des armes dans la ceinture soient trop proches des poches de raccourci d'objet, que nous aurons tendance à attraper par erreur dans l'urgence du combat.

Chaque spécialisation se voit affubler de différents pouvoirs, appelés Godstone, qui se débloquent au fur et à mesure de la progression du joueur. Chacun d'eux est associé à un mouvement de la main, ce qui a pour effet de renforcer l'immersion et l’implication du joueur. Le Mage peut ainsi tirer à l'aide de ses brassards pour les lâcher ensuite afin d'utiliser l'un de ses sorts à l'aide d'un mouvement de la main. Par exemple, serrer le poing avec un mouvement vers le bas permet à un Mage DPS d'utiliser un sort de foudre assez puissant.

Polyvalence

Si la classe du joueur est bloquée après la création du personnage, ce n'est pas le cas de la spécialisation. Nous pouvons donc en changer directement depuis le menu du personnage pour passer de l'une à l'autre selon la situation ou l'équipe. Afin d’éviter les changements intempestifs, un court cooldown est cependant appliqué. La progression étant propre à chaque spécialisation, le joueur doit les faire progresser régulièrement sous peine de devoir retourner en arrière pour reprendre son développement. Le joueur loote également des éléments liés aux compétences ajoutant encore un peu de personnalisation. Chaque élément s'améliore à force d'utilisation et permet de toucher à certains aspects du sort comme la réduction de son cooldown. La mécanique de progression est finalement très classique, jusque dans les quêtes.

Nous retrouvons ici tous les décors habituels d'un MMORPG classique, avec des villes, des ports, en passant par des forêts ou de grandes plaines, où sont éparpillés moult coffres et collectibles.

zenith (8)Le système de quête de Zenith: The Last City ne dépayse pas les joueurs de MMORPG en général. Même s’il est possible d'enchaîner les monstres dans les différentes zones, seul ou en groupe, c'est bien la résolution des diverses quêtes qui nous permet de progresser rapidement dans le gain d'XP. Celles-ci sont données par des PNJ disséminés sur la map que vous n’aurez aucun mal à reconnaître, puisque dans la majorité des cas, c'est toujours la même personne selon la zone. Rien de transcendant dans les quêtes qui sont proposées, alternant le nettoyage d'une zone, la collecte de différents objets ou l'exploration. Gros point noir pour un MMORPG, le titre manque pour l'instant singulièrement de quêtes liées au lore. Nous trouvons éparpillés dans chaque zone des objets contenant des morceaux d'histoire du monde de Zenith sous forme de journaux vocaux, dans l'ensemble bien doublés. Cependant, cela reste assez maigre. Pour en trouver, il faut donc partir en exploration.

Liberté, douce liberté

La première chose que nous remarquons, c’est le soin apporté à l'univers dépeint par Ramen VR. Le monde de Zenith: The Last City est vaste et peut se visiter sans limitation assez rapidement dès le début de notre périple. Plutôt grandes et relativement variées, les différentes zones invitent à l’exploration et à la découverte. Nous retrouvons ici tous les décors habituels d'un MMORPG classique, avec des villes, des ports, en passant par des forêts ou de grandes plaines, où sont éparpillés moult coffres et collectibles. La seule limitation imposée aux joueurs correspond au level cap de chaque zone, à savoir le niveau des monstres. Avec un monde aussi vaste à parcourir, les développeurs de Zenith: The Last City ont mis à notre disposition de nombreux moyens de locomotion pour faciliter notre progression.

Nous regrettons cependant l'absence de job ou d'une économie entre joueurs qui aurait pu donner vie aux différents points de ralliement.

Zenith (3)Si vous êtes sujet à la cinétose, vous pouvez adapter les réglages en conséquence dans le menu spécialement dédié à cela. Le joueur peut ainsi marcher, courir, sauter, mais aussi escalader la majorité des décors, ou encore planer sur de longues distances sous réserve de disposer d'assez d'endurance. Cette dernière peut être améliorée à l'aide d'une quête de collecte spécifique. VR oblige, l'activation de ces modes de déplacement se fait à l'aide de mouvements qui plongent directement le joueur dans l'ambiance. Il faut ainsi écarter les bras pour activer l'action de voler, ou saisir à pleine main le décor afin de pouvoir grimper. Autant dire qu'en les combinant, tous les recoins du monde de Zenith: The Last City sont accessibles ! Malheureusement, tout n'est pas parfait. L'escalade, notamment, aurait besoin d'une mise à jour, la faute à une accroche hasardeuse des mains sur les textures. L’exploration c’est bien, mais pour cela, faut-il encore rester en vie. Cela tombe bien, car nous sommes capables d'améliorer notre équipement ou d'en fabriquer via les options de craft.

S’il y a bien un élément récurrent dans les MMORPGc'est la possibilité de fabriquer de l'équipement ou des objets, et Zenith: The Last City ne déroge pas à la règle. En effet, deux postes spécifiques de fabrication sont disponibles à travers le monde. Le poste d'amélioration permet, en échange de poussières glanées sur les corps de vos ennemis ou lors du recyclage d'équipements inutiles, d'améliorer les statistiques de notre équipement. L’atelier de fabrication, vous l'aurez deviné, nous permet quant à lui de fabriquer de l'équipement tout neuf du niveau de la zone. Nous aurions aimé un système de craft plus axé sur la VR, avec des manipulations à faire nous-mêmes, c'est regrettable. Chaque zone dispose de ses équipements, habituellement placés vers les donneurs de quêtes. À l’aide de nombreuses recettes données par le cuisinier de la ville de Zenith moyennant quelques quêtes, nous pouvons également cuisiner pour nous constituer une réserve de nourriture apportant divers bonus (hausse de la vie maximum, amélioration de l’endurance…). Chose intéressante, si les établis d'amélioration et de fabrication sont fixes, l'atelier de cuisine est en revanche transportable et peut donc être utilisé n'importe où par le joueur, idéal si vous prévoyez de parti en pique-nique. Son utilisation intuitive met à contribution la VR au travers de mouvements de préparation réels et agréables. Fabriquer de la nourriture n'est pas de trop pour se soigner ou aider nos amis. Nous regrettons cependant l'absence de job ou d'une économie entre joueurs qui aurait pu donner vie aux différents points de ralliement.

Mes amis et moi

MMORPG oblige, le multijoueur est au cœur du gameplay, nous pouvons ainsi nous regrouper entre amis et nous réunir sous l’écusson d’une guilde commune qu’il est possible de créer directement depuis l'interface utilisateur. Les classes étant complémentaires, la constitution d'une bonne équipe est obligatoire pour pouvoir progresser sereinement dans ce monde. Certaines interactions renforcent l’immersion, comme la possibilité de rendre de la vie à vos alliés en leur mettant de la nourriture dans leur bouche, ou encore le fait de pouvoir relever un coéquipier mort au combat en touchant le lien reliant son esprit à son cadavre (lui évitant de retourner au dernier point de réapparition). Malgré tout, les interactions entre les joueurs sont finalement assez limitées. Ne cherchez pas à donner de l'équipement à un allié en le sortant de votre sac à dos, les interactions se limitent à l'utilisation d'interface d'inventaire.

Nous regrettons pour l'heure qu'il n'y ait pas plus d'interactions sociales, mais le jeu n'en est qu'à ses balbutiements. Même regret concernant le côté donjon. Ici pas de quêtes instanciées ou de boss gigantesques à faire à plusieurs, c'est bien dommage.

Une de ses grandes forces est son côté cross-platform entre Meta Quest 2, PC VR (Oculus et Steam) et PSVR, ce qui est assez rare pour être signalé. Le titre est cross-buy sur les stores Oculus, ce qui est également un bon point. Le studio Ramen VR annonce de nombreuses mises à jour dans le temps, une très bonne nouvelle évidemment.

Graphiquement, Zenith: The Last City est plutôt beau pour de la VR autonome. Si vous avez déjà joué à A Township Tales (que nous avons testé), les graphismes sont bien plus jolis. La distance d'affichage est très correcte et nous n'avons constaté aucun problème particulier (artefact, bug de textures, etc.) ce qui est plutôt un bon point alors qu'il vient seulement de sortir. Évidemment, il n'est pas magnifique sur sa version Meta Quest 2 en raison des limitations de la machine, cependant, certains paysages flattent la rétine et les environnements sont variés et colorés. De l'aliasing et du clipping sont présents, mais nous finissons vite par en faire abstraction. Envie d'optimiser les graphismes ? Retrouvez ici notre application Quest Games Optimizer. Les PNJ sont plutôt bien modélisés, les personnages des joueurs également. Enfin, le bestiaire est assez étendu et a lui aussi reçu un travail soigné. Niveau son, les thèmes sont plutôt discrets, mais collent bien à l'esthétique du jeu. Les sons de combat sont quant à eux un peu moins convaincants, mais vous ne trouverez rien de gênant malgré tout.

Zenith bann

En conclusion, Zenith: The Last City est une bonne surprise, mais qui manque de finition. Sur Meta Quest 2, il est beau, jouable en multijoueur et dispose d'atouts vraiment intéressants pour un MMORPG en réalité virtuelle dont il reprend tous les codes. Malheureusement, les quêtes manquent encore de profondeur et mériteraient d'être plus étoffées en termes de lore. Si vous n'êtes pas adepte de farm et de quêtes secondaires, cette production n'est définitivement pas pour vous. À l’inverse, si vous êtes fan de MMORPG, de ses mécaniques de gameplay et que vous cherchez une équivalence en VR, il est celui qu’il vous faut.

Vous pouvez acheter un Oculus Quest 2 à 349,99 € sur Amazon.

Les plus
  • Un MMORPG en réalité virtuelle, nous en avons tous rêvé
  • Enfin un jeu multijoueur où nous pouvons être nombreux
  • De nombreux moyens de locomotions
  • Une prise en main correcte…
Les moins
  • ... mais pas forcément intuitive au premier abord
  • Un manque d'interaction entre les joueurs
  • Le système de fabrication assez peu développé
  • L'absence d'un système de job
Notation
Graphisme
14
20
Bande son
14
20
Jouabilité
15
20
Durée de vie
18
20
Scénario
8
20
Verdict
14
20

Commenter 0 commentaire

Soyez le premier à commenter ce contenu !