Super Cloudbuilt : Des séquences de plateformes sous tension dans un univers crayonné à la bande-son léchée, voilà le programme de ce Super Cloudbuilt.
Pour justifier ces explorations dans les niveaux , il y a un scénario qui vient apporter du liant. Très vite, nous comprenons que l'héroïne Demi a connu un accident, et est actuellement dans le coma. Ces environnements sont des manifestations de son esprit, qu'elle doit surmonter pour se réveiller. À chaque sortie de niveau, Demi y va de ses petites phrases métaphysiques, qui sont sensées dresser une ambiance mystique et poétique, presque digne de l'au-delà. Tout cela sent malgré tout le réchauffé, la thématique ayant déjà été explorée bien mieux ailleurs, les propos étant mièvres et simplistes, la conclusion sans surprise, et la mise en scène très rigide, nous laissant ainsi très distants de ce personnage, certes en détresse, mais qui n'a rien d'attachant.
L'idée aurait été parfaite si ces effets visuels ne rendaient pas certains endroits peu lisibles et légèrement brouillons.
Le hub reliant les zones est ainsi un hôpital visuellement froid, qui s'agrandit au fil de l'aventure, avec d'ailleurs la possibilité de visiter les ailes dans l'ordre que nous désirons, et d'atteindre la fin du scénario de la manière que nous désirons. En revanche, les niveaux sont eux de couleurs éclatantes, avec un style crayonné absolument sublime. Les couleurs pétillent, les environnements prennent du relief devant nos yeux, pour de véritables tableaux dessinés à la pointe du crayon, qui évitent les écueils techniques des productions à moindre coût, avec même plusieurs filtres pour changer un peu l'ambiance. L'idée aurait été parfaite si, parfois, ces effets visuels ne rendaient pas certains endroits peu lisibles et légèrement brouillons, à de rares occasions, heureusement. Autre point dérangeant, le peu d'animations dans les décors, qui auraient de toute manière rajouté à cette confusion, et les mouvements de l'héroïne, un peu rigides.
La direction artistique a été soignée, ça c'est sûr, et cela se ressent dans la bande-son. Les thèmes musicaux sont magistraux, mélangeant envolées lyriques au violon, coups de guitare violents et mélopées électroniques envoûtantes. Des dizaines de musiques toutes très réussies pavent ainsi l'expérience, et nous aurions aimé qu'elles soient encore plus nombreuses. Seule peut-être la musique de l'hôpital manque d'intérêt, et c'est dommage, c'est celle qui revient le plus souvent.
Super Cloudbuilt n'est malheureusement pas l'indispensable des jeux de plateformes et de parkour que nous aurions aimé vous conseiller, la faute à un gameplay mal pensé sur certains points. Une caméra parfois capricieuse, des propulsions et accrochages aux éléments du décor trop souvent fouillis, et des entremêlements entre phases de tir et de plateformes gênants rendent les déplacements imparfaits et parfois frustrants. Néanmoins, il y a tout de même énormément de plaisir à retirer du jeu, de ses passages survoltés totalement grisants, à ceux plus compliqués (pas toujours malgré eux) et si satisfaisants à compléter. Et que dire de la direction artistique, si mémorable, de la bande-son entre techno et classique à ces graphismes crayonnés idéaux pour cacher un compréhensible retard technique. Amateurs de vitesse, de plateformes et de die & retry, il y a tout de même de quoi faire.
- Du régal pour les yeux et les oreilles
- Certaines portions de niveaux totalement grisantes
- Un level design varié, avec des sensations et rythmes différents d'un niveau à l'autre
- La satisfaction de réussir des passages compliqués
- La richesse du style visuel parfois gênante pour lire l'action
- Les séquences de tir, ennuyantes
- Un gameplay trop imprécis qui accouche de niveaux trop exigeants, peut-être involontairement
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