TEST - Pokémon Rubis Oméga et Saphir Alpha : dans quels Zêta sont les remakes ?

Reste alors le nerf de la guerre, le gameplay. La recette Pokémon est tellement codée, riche et inimitable qu'il est impossible de la résumer dans les moindres détails, mais après tout, à quoi bon, quand tous les joueurs la connaissent ? Comme toujours, il s'agit d'attraper des Pokémon, de les faire monter en expérience voire évoluer vers une nouvelle forme lors de combats en milieu sauvage ou contre des dresseurs adverses, avec la possibilité d'attraper d'autres monstres dans la nature. Lors des affrontements, omniprésents, le type de notre attaque rentre clairement en compte dans la balance, les affinités entre les éléments pouvant infliger plus ou moins de dégâts. Chaque capacité peut également infliger bonus ou malus, comme des altérations d'état ou des pertes régulières de point de vie. L'aspect tactique est encore très présent, avec des attaques de dernière génération renouvelées sur la forme, mais pas sur le fond, pour le plus grand plaisir des amateurs de PvP.

Des dizaines voire quelques centaines heures de jeu.

Parce que oui, ceux qui ont la fibre stratégique passeront vite sur la difficulté du jeu, encore une fois beaucoup trop légère, une fois les affinités entre types maîtrisées. Même en faisant le scénario en ligne droite, il est possible de gagner suffisamment d'expérience pour remporter tous les affrontements clés sans forcer, en dehors de quelques accidents de parcours. Pour que les joueurs puissent s'affronter entre eux, il existe encore un réseau bien réalisé pour trouver des adversaires à notre taille ou nos amis, échanger des créatures, et plus encore. Mais pour les plus futés, il est carrément possible de créer ses propres arènes, grâce à des Planques Secrètes revisitées qui fonctionnent beaucoup plus facilement que sur GBA en raison des technologies de connexion modernes. Une vraie bonne idée, qui pousse clairement à visiter les planques d'inconnus, en plus de les affronter.

L'exploration se fait toujours de manière naturelle, avec des menus dynamisés et homogénéisés grâce au Multi-Nav, un nouvel outil ludique et complet. Il apporte ainsi une carte rapidement accessible, un flux d'informations fictives permanent, un accès à des mini-jeux d'entraînement, et surtout des informations sur les créatures du coin. Il est désormais possible de détecter des monstres rares, et de les approcher à pas de loup pour les prendre par surprise. Mais il faut aussi compter sur une toute nouvelle mécanique, le Grand Envol, pour nous envoler dans les cieux. Là, nous pouvons non seulement accéder librement à toutes les zones déjà visitées, des villes aux routes en passant par les chenaux, mais aussi rencontrer des créatures aériennes, et surtout accéder à des zones exclusives. Dans celles-ci, nous retrouvons une flopée de Pokémon légendaires. Vraiment beaucoup. Cet amas de créatures rares et uniques a autant de vertus positives que négatives, car elle nous permet d'assouvir notre soif de Pokéfan avide de ce genre de monstres, tout en désacralisant un peu le caractère "légendaire" de ces Pokémon accessibles à la pelle. Tant pis, cela fait encore du contenu en plus.

À part ces quelques créatures rares, il y a bien évidemment une immense gamme de Pokémon classiques, qui s'étoffe même à plusieurs reprises dans le jeu, et qu'il faudra faire évoluer ou échanger pour compléter notre Pokédex. Les collectionneurs ont ainsi devant eux des dizaines voire quelques centaines heures de jeu, alors que ceux qui se contentent d'explorer le monde sans se soucier des monstres qu'il contient n'auront eux qu'une trentaine ou quarantaine d'heures de plaisir pour approcher tout ce que propose Hoenn, sans pour autant pousser les possibilités jusqu'au bout.

Toutes celles des épisodes originaux sont d'ailleurs de retour, de la pension pour faire grandir des Pokémon contre de l'argent et du temps, aux œufs pour avoir des bébés, en passant par la Maison des Pièges, les phases de plongée améliorées, les vélos de course et de cross offrant des accès à des zones différentes, la météo influant sur les combats... Mais il faut aussi compter sur le renouveau des Concours, qui permettent de développer nos Pokémon d'une autre manière qu'avec de l'expérience. Là, il s'agit d'être le plus beau, le plus classe, avec les meilleures attaques. Il est impossible d'influer sur le cours du jeu avec des Baies et des Pokéblocs, mais ces séquences font aussi appel à de l'intelligence de jeu, et surtout de la chance, trop de chance... Les Concours dépendent trop souvent de nos adversaires, dirigés par l'ordinateur, que de notre prestation personnelle, et perdent donc un peu de leur utilité, tout en restant sympathiques et ludiques.