Une immersion au poil ?

DOOM 3 est un jeu de tir à la première personne qui est sorti en 2004 et a connu bien des portages au cours du temps, dont l'un des derniers en date, plutôt réussi d'ailleurs, est celui sur Nintendo Switch. Aujourd'hui, c'est une version en réalité virtuelle incluant les deux extensions Resurrection of Evil et The Lost Mission que nous propose Bethesda, et c'est sur le PlayStation VR - jouable sur PS4 (et PS5 donc) - que le bébé vient de sortir. Nous avons enfilé notre casque pour nous lancer dans un test que nous avions hâte de rédiger.

Le jeu est jouable avec la manette et l'Aim Controller, mais pas les PlayStation Move, ce qui exclut l'utilisation des deux mains de façon naturelle.

Réalité virtuelle oblige, même si cette adaptation reste identique en contenu, le studio en charge du portage a dû faire des choix artistiques et pratiques. Pour commencer, le jeu est jouable avec la manette et l'Aim Controller, mais pas les PlayStation Move ce qui exclut l'utilisation des deux mains de façon naturelle. L'absence de joysticks sur ces derniers en est clairement la raison, mais c'est dommage, car ce n'est pas totalement intuitif et il faut donc s'habituer, même si cela se fait assez rapidement, à gérer tout cela avec les boutons des contrôleurs. Autre choix marquant, quand il y a des cinématiques, la caméra recule et nous fait quitter l'immersion en VR pour se laisser voir sur un écran « plat » virtuel. Même si c'est bien réalisé, une vision de celles-ci en restant en VR pure et dure aurait été appréciée.

Graphiquement, DOOM 3: VR Edition est malheureusement un peu faiblard et ce n'est pas la faute des textures un peu vieillottes ou des personnages un peu angulaires et raides. Comme toujours avec le PSVR, cela pèche surtout par le manque de définition du casque - surtout sur les vues de loin - et, sur le coup, le résultat global pique un peu les yeux et nous a semblé tout juste satisfaisant même si l'ambiance est bien rendue. Les déplacements sont libres (pas de téléportation) et peuvent générer de la cinétose (mal au cœur) pour ceux qui y sont sensibles. La fluidité est au rendez-vous et seules les sauvegardes automatiques viennent casser le rythme avec l'affichage d'une page de menu qui aurait dû être évité. Côté son, l'immersion est bien là et nous ne pouvons que vous conseiller l'utilisation d'un casque audio bien isolant pour ne rien en perdre. Notez que le jeu est en français. Sachant que de nombreux indices se trouvent dans des cassettes ou fichiers audio, c'est un point appréciable.

Limité par le PSVR, mais c'est « mortel »

Côté gameplay, cette production reste fidèle à son modèle original et, que ce soit à la manette ou avec l'Aim Controller, les joueurs « console » ne seront pas perdus longtemps. Si vous avez connu DOOM 3 sur PC, par contre, il faudra un temps d'adaptation, car ici point de clavier ni de souris. Comme dit plus haut, le plus gênant pour ceux qui sont habitués aux FPS en VR récents, c'est le fait de ne pas contrôler ses mains, mais de devoir les gérer avec des boutons pour les ouvertures de porte, les codes à taper, etc. Le titre est bien plus fun à prendre en main avec l'AIM Controller (ne serait-ce que pour la visée), mais il faut faire l'impasse sur la position des mains en tenue de fusil, même lorsque nous avons un pistolet, voire rien du tout. La durée globale de cette aventure et de ses deux extensions est d'environ une quinzaine d'heures. Du côté des mécaniques, vues de nos jours, elles sont simplistes à souhait avec des codes à trouver pour ouvrir des placards ou encore trouver des PDA afin d'utiliser leur contenu pour débloquer des portes, mais cela fonctionne toujours très bien. Notez quand même que si l'ambiance est vraiment très sombre et fait parfois sursauter, au début du moins, la répétitivité des choses à faire peut vite lasser un joueur peu habitué à ce genre de FPS old-school. Pour autant, ces défauts ne sont pas inhérents à la version VR, mais au jeu lui-même. 

Au final, DOOM 3: VR Edition, malgré tous ses défauts, nous a vraiment donné du plaisir et il reste, pour nous, un titre qui mérite d'être joué tant il offre une ambiance flippante à souhait et de l'action bien brute de pomme comme il était de mise en ce temps-là. Cette version PSVR méritera d'être retestée sur le futur PSVR 2 qui lui permettra d'avoir un meilleur rendu, mais en attendant, si vous êtes nostalgique du FPS d'id Software et passionné de réalité virtuelle, vous pouvez toujours vous laisser tenter et succomber à la bête...

Eric de Brocart Fondateur - Directeur de publication
Magicien professionnel, quand je ne suis pas derrière mon PC, photographe amateur, quand j'ai le temps et surtout un grand passionné de réalité virtuelle.
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