TEST - Atelier Escha & Logy ~Alchemists of the Dusk Sky~ : l'alchimie du jeu de rôle à son paroxysme

Graphiquement, la technique n'est clairement pas à la hauteur des pointures du jeu de rôle, mais l'esthétique manga offre clairement une patte artistique qui compense ce retard. Couleurs vives, traits appuyés, animations volontairement simples pour rappeler l'esprit old-school du genre, animations de combats riches en effets explosifs, bref, le plaisir visuel n'est pas absent. Dommage que les cut-scenes où les personnages interagissent, pour une rixe ou un câlin par exemple, soient remplacées par des dessins fixes, ou que les décors, eux aussi esthétiquement réussis, manquent de variété et d'interaction.

Bien utilisée, l'alchimie peut permettre de surmonter tous les défis au combat.

Pour la musique en revanche, rien à redire, des petites mélopées simples, au bon sens du terme, des thèmes légers propres à chaque personnage, la variété et la qualité sont au rendez-vous. Du côté des dialogues, même son de cloche, un doublage anglais ou japonais, au choix, de bonne facture. Ce qui fâche en revanche, c'est non seulement l'absence de traduction des textes en français, qui sont disponibles en anglais, avec des termes techniques qui perdront même les initiés, probablement à plusieurs reprises. Et à la vue des fautes d'orthographe et de frappes, des termes parfois traduits différemment suivant les lignes de texte et qui peuvent facilement porter à confusion, surtout quand il s'agit d'un objet précis à synthétiser, difficile de se satisfaire de cette localisation. Et, au fait, messieurs les traducteurs, vous avez oublié de changer le texte des trophées, restés en japonais...

Mais quoi qu'il en soit, dans tout bon Atelier qui se respecte, le nerf de la guerre, c'est le système de jeu. Le titre possède ainsi un système de temps très présent, qui demande à chaque fois d'effectuer une mission principale en trois mois. Une fois celle-ci réalisée, le temps restant pour le trimestre peut être mis à contribution pour réaliser une palanquée de missions annexes, ou pour retourner au combat et faire gagner de l'expérience aux personnages. Cette contrainte temporelle au départ très embarrassante le devient de moins en moins au fil des "chapitres", car des améliorations à acheter au laboratoire, utiles pour booster notre efficacité à de nombreux niveaux, permet de diminuer le temps nécessaire à différentes tâches.

Depuis Colseit, nous avons accès à de nombreux magasins pour acheter ingrédients et livres de recettes, nécessaires pour les séquences d'alchimie, élément central du gameplay. Avec Escha, nous sommes donc amenés à synthétiser objets et accessoires, utiles pour subvenir aux besoins d'une mission ou pour nous soutenir offensivement ou défensivement durant les affrontements. Avec Logi, nous pouvons concevoir des armes et armures, qui augmenteront logiquement les points de caractéristiques des personnages. En apparence très simple, ce système de synthèse se complexifie au fil de nos expérimentations, nous demandant ainsi d'associer au mieux les ingrédients, liés à un élément, pour exploiter toute la puissance de notre création, ou d'utiliser des techniques d'alchimie pour rééquilibrer le pouvoir de celle-ci. Bien utilisée, l'alchimie peut permettre de surmonter tous les défis au combat, et de devenir rapidement surpuissant : la difficulté du jeu se perd ainsi, mais la joie d'y être pour quelque chose dans cette facilité en est d'autant plus grande.