Xenoblade Chronicles 3 : Après avoir déjà passé un bon moment en compagnie de Noah et ses compagnons Ouroboros, voici nos premières impressions.
L'arc de Noah
Suite à son annonce en début d'année et un lancement avancé, nous ne sommes plus qu'à quelques semaines de la sortie de Xenoblade Chronicles 3, le nouvel Action-RPG de MonolithSoft qui réunit les mondes des deux autres épisodes numérotés disponibles sur Switch (désolé XCX, une autre fois peut-être). Nintendo l'a présenté comme il se doit dans un Direct dédié et en attendant notre verdict définitif, voici à présent nos premières impressions puisque nous avons la chance d'avoir déjà pu parcourir le début de l'aventure. Pour que ce soit clair, nous nous contenterons pour le moment d'évoquer uniquement le Chapitre 1 concernant le scénario, qui fait office de long prologue, avec également quelques éléments de gameplay dont certains introduits ensuite au cours du Chapitre 2. Et avant toute chose, sachez qu'il est possible de choisir le doublage entre le japonais et l'anglais depuis les paramètres avant de démarrer, sans besoin de télécharger un quelconque patch, la langue de Mishima nous régalant comme il se doit jusqu'à présent.
Le début d'une belle aventure ? Assurément.
Ce qui frappe rapidement, c'est le ton de ce Xenoblade Chronicles 3, qui est d'emblée assez grave et mature, ne laissant pas une certaine quiétude s'installer comme dans les précédents. À la suite d'une cinématique faisant en quelque sorte le lien avec le contenu Future Connected de Xenoblade Chronicles Definitive Edition, tout en se suffisant parfaitement à elle-même, nous sommes directement catapultés sur un champ de bataille dans ce « nouveau » monde qu'est Aionios où les deux nations rivales de Keves (noir) et Agnus (blanc) se livrent un conflit sans fin. La nature même de cette lutte interpelle forcément, puisque chaque camp s'entretue avec pour unique raison de remplir un Cadran vital et donc de voler la vie de l'ennemi. De plus, l'existence de ces soldats est régie dès leur « naissance » par l'art du combat. Ils viennent au monde artificiellement sous la forme d'enfant d'un certain âge et n'ont ensuite que 10 périodes (années) à vivre avant d'être récompensés pour leur service auprès d'une reine masquée à l'apparence familière lors de la cérémonie du Grand Retour et de disparaître à jamais, un mérite qui n'est pas donné à tout le monde. Un sentiment de malaise est donc rapidement palpable devant un tel destin.
L'introduction est aussi efficace voire plus que celle de Xenoblade Chronicles 1 en nous faisant vite combattre nos premiers adversaires de la Colonie Sigma, qu'il s'agisse des troupes humanoïdes agniennes ou de l'un des mechas qui les accompagne, le tout sans transition visible entre cinématique et gameplay grâce à une subtile utilisation de la caméra. Ce n'est pas forcément tout le temps le cas par la suite, mais l'immersion n'en est que renforcée pour nos débuts. Nous incarnons alors Noah (Homs), le personnage principal maniant une Lame rouge, comparable à Shulk et Rex, accompagné par les deux autres protagonistes de Keves que sont Eunie (Hayenthe) et Lanz (Machina), ainsi que Mwamba en tant qu'invité et Riku (Nopon) qui ne participe pas à l'action. Ce trio fait partie des forces spéciales de la Colonie 9, Noah étant en plus un Passeur d'âmes, capable de jouer un air de flute auprès des défunts pour qu'ils reposent en paix. Le Chapitre 1 nous fait donc suivre ce beau monde tout en nous introduisant divers éléments de gameplay de manière progressive au sein d'une vaste zone qui témoigne déjà de l'immensité à laquelle nous allons devoir faire face, avec ponctuellement des flashbacks se déroulant durant leur « enfance », riches en émotions. Le world building est pour le coup excellent, donnant envie d'en voir plus.
Vient ensuite le moment clé lançant concrètement l'intrigue du jeu au cours d'une mission ayant pour but de récupérer une étrange source d'énergie, où notre trio de Keves va finir par être opposé à trois soldats d'Agnus de la Colonie Gamma, tout aussi redoutables qu'eux, à savoir les protagonistes restants du futur groupe, Mio (Gormottoise), Taion (« Humain ») et Sena (« Lame »), eux aussi accompagnés d'un Nopon, Manana. Alors qu'aucun des deux côtés ne parvient à prendre l'avantage sur l'autre, un troisième camp en la personne de Guernica Vandham va alors tenter de leur faire comprendre la stupidité de la situation avant que le véritable ennemi n'apparaisse. Un être mystérieux à l'allure démoniaque se définissant comme un Moebius va ainsi entrer en scène, forçant la collaboration, mais devant son incommensurable puissance, Guernica va finir par faire le pari d'activer l'étrange appareil qu'il transportait.
Nos six protagonistes vont ainsi devenir des Ouroboros, les débarrassant alors de l'influence du Cadran vital et leur permettant de s'interlier, une transformation qui va survenir pour Noah et Mio, au cours de laquelle chacun voit en un instant les souvenirs de l'autre. Autant dire qu'il n'y a pas meilleur moyen pour comprendre son ennemi de toujours, laissant présager d'une belle alchimie fusionnelle par la suite. Devant la puissance de la créature née de leur fusion temporaire, le Moebius va finir par battre en retraite, mais pas avant d'avoir projeté un signal en forme de lemniscate (l'infini) dans les cieux, faisant d'eux les ennemis du monde entier. En effet, après leur séparation, les deux groupes sont attaqués par leurs anciens camarades des colonies et vont à nouveau se retrouver, décidant alors de faire cause commune. Plein de questions en tête, comme le fait que Guernica était âgé de 60 ans (ils n'avaient jamais vu de « vieux » avant), leur destination est alors la Cité apparemment située dans la zone connue sous le nom de Marche de l'Épée. Le début d'une belle aventure ? Assurément et nous avons hâte d'en découvrir toutes les ramifications.
Introduction à l'Art du combat
En termes de gameplay, nous sommes globalement en terrain connu, avec de vastes zones dans lesquelles nous déplacer librement en contrôlant au choix l'un des six protagonistes (pas dès le début évidemment et cela s'applique aussi en combat) avec la possibilité de sauter (attention aux dégâts de chute potentiellement mortels, de quoi surprendre la première fois), tout un tas d'objets à ramasser et bien sûr des ennemis vagabondant, certains étant d'un niveau bien supérieur au nôtre. Parmi les nouveautés, notons la possibilité de se battre tout en nageant, aussi étrange que cela puisse paraître, et celle d'activer ou non une ligne directrice à l'écran servant de GPS vers l'objectif. Prenez tout de même garde, car elle ne tient pas compte du dénivelé ni du niveau ou de la dangerosité des ennemis sur notre route. Des touches de raccourcis dont nous pouvons gérer le mapping sont également présentes pour accéder à certaines fonctionnalités du menu plus aisément.
Nous sommes globalement en terrain connu.
En plus de rares quêtes normales (pour ce début de jeu du moins), nous pouvons aider les autres membres de la Colonie 9 en leur livrant à distance des objets ramassés ou lootés sur les créatures par l'intermédiaire de Cartes d'encyclopédie, avec de premières récompenses uniques, car ces requêtes sont répétables pour la plupart. Ces à-côtés octroient de l'EXP Bonus, à utiliser pour faire monter notre niveau aux points de repos, un bon moyen de gérer la courbe de progression selon nos envies. En plus de ça, des cadavres de soldats tombés au combat sont présents par endroit sur la map, l'occasion pour Noah de jouer de la flute pour leur apporter un repos éternel. Oui, l'ambiance est bien pesante, mais c'est là le quotidien de la bande.
Les affrontements se font sans aucune transition en temps réel à base d'auto-attaques lorsque nous sommes à portée, notre rôle en tant que joueur étant de gérer le positionnement, l'utilisation des Arts ou encore les stratégies à faire appliquer à l'ensemble de l'équipe. Alors, oui, avec les multiples indications de l'interface, les lignes de ciblage et zones au sol, l'écran devient vite très chargé sans toutefois gêner la lisibilité générale de l'action, même s'il faut bien avouer que le passage d'un groupe restreint de personnages à la présence des six en même temps nécessite un temps d'adaptation, tout en réduisant drastiquement la durée des combats de base. Si vous êtes un habitué des précédents épisodes ou des MMORPG tels que FFXIV, il n'y a pas spécialement de raison d'être perdu devant ces quelques détails. La caméra peut de plus être reculée pour visualiser au mieux l'action et diverses indications servent à accéder en un instant aux informations essentielles, comme le fait que nous soyons en face, de côté ou derrière l'ennemi visé.
Décortiquons à présent les bases de ce système de combat, sur lesquelles nous ne reviendrons pas dans les détails lors de notre verdict si ce n'est pas nécessaire. Vous l'aviez sans doute déjà compris, chacun des deux trios composant notre équipe a respectivement des spécificités propres à XC1 et XC2, qui s'étendent également à la manière dont les Arts fonctionnent. Ainsi, les Arts kévésiens (rond) de Noah, Eunie et Lanz se rechargent avec le temps, tandis que les Arts agniens (losange) de Mio, Sena et Taion nécessitent d'effectuer des auto-attaques. Bref, le meilleur des deux mondes ! Aux trois Arts normaux affectés à X, Y et B sur les cinq disponibles s'ajoute un Art signature lié par défaut à la classe, qui se recharge en effectuant des actions propres à notre rôle. Ainsi, nous avons les Combattants (Épéiste et Ogre) aux attaques liées au placement et qui servent à DPS, les Soigneurs (Artilleur soigneur et Tacticien) évidemment portés sur la restauration des PV et le soutien, et les Protecteurs (Gardien lourd et Zéphyr) faisant office de tank avec leur bonne défense ou esquive et attirant l'hostilité des ennemis. Un code couleur (rouge, vert, bleu) permet de les identifier, que ce soit au niveau des Arts ou dans les menus.
Par ailleurs, ces classes disposant d'un rang montant au fil des batailles (bloqué à 10 au départ) ne sont pas fixes, puisque nous débloquons ensuite la possibilité d'en changer, le personnage obtenant alors les vêtements et la Lame de son camarade. Avec ce choix viennent les Arts Maître, ceux que nous avons maîtrisés avec une autre classe et qui peuvent être équipés dans trois nouveaux emplacements assignés aux flèches haut, droite et bas, un seul étant débloqué avant le niveau 20. La subtilité vient du fait qu'ils ne peuvent être que du type opposé à ceux de la classe équipée : Mio en Épéiste dispose donc des Arts kévésiens auparavant utilisés par Noah sur les touches précédemment citées et d'Arts agniens sur la croix directionnelle. Cela ouvre alors la voie à la Fusion d'Arts, à activer lorsque l'un de chaque catégorie est prêt à l'emploi afin de déclencher une offensive plus puissante et aux effets jumelés, notamment en ce qui concerne les combos. Certains Arts ont ainsi des fonctions bien précises qui enchaînées empêchent temporairement la cible d'agir. Après un Déséquilibre et une Chute, nous pouvons alors poursuivre par une Hébétude et une Explosion ou une Éjection et une Commotion. Un travail d'équipe pour lequel l'IA est particulièrement douée ! Des compétences passives peuvent également être sélectionnées, jusqu'à 4 dites de Classe et 3 de Maîtres.
Au-delà du simple aspect purement gameplay, cette synergie en dit également long sur la coopération entre ces êtres dont les nations s'entretuent et qui deviennent plus forts en unissant leur force. Et ça ne s'arrête pas là. La flèche de gauche permet par la suite de s'interlier en devenant un Ouroboros, une sorte de mecha humanoïde rappelant entre autres les Eva de Neon Genesis Evangelion et né de la « fusion » temporaire de deux membres du groupe, Noah et Mio par exemple. Nous ne rentrerons pas dans les détails ici pour en parler sans contrainte lors du test. Notons aussi le fait qu'un 7e personnage appelé Héros peut nous accompagner au combat et qu'il est possible de feinter un Art durant une attaque automatique pour annuler l'animation de cette dernière, ou une Fusion d'Arts en Art, entre autres, modifiant la cadence du combat. Toutes ces bases et bien plus sont par ailleurs expliquées à l'aide de tutoriels très bien réalisés et, si après-coup une mécanique n'est pas assez claire, ils peuvent être consultés à tout moment. Le jeu nous laisse également du temps pour nous familiariser avec ces différents aspects du combat avant d'en rajouter une couche. Toute une liste d'entraînements optionnels à effectuer est aussi accessible pour apprendre à maîtriser le jeu, c'est à saluer.
Les prémices d'une belle aventure ?
Avant de conclure, parlons rapidement des graphismes. Nous avons commencé l'aventure en mode Portable et, franchement, le jeu ne s'en tire pas trop mal malgré des textures en basse qualité provoquant une sorte de flou qui se voie surtout lors des interactions avec nos personnages en gros plan, contrastant avec les cinématiques bien plus propres. Et, forcément, de l'aliasing est présent. Bon, nous avions survécu et pleinement apprécié Xenoblade Chronicles 3D sur les écrans de la New 3DS XL à l'époque, il en faudra donc bien plus pour nous traumatiser. Au moins, la fluidité semble bien présente lors des phases d'action, à revérifier lors de plus longues sessions, et la lisibilité n'en souffre pas. Nous sommes ensuite allés voir ce que ça donnait en mode TV et n'avons pas franchement eu envie de revenir en arrière, le plaisir de parcourir ces immenses zones sur un grand écran avec une qualité un poil meilleure nous ayant forcément conquis, quand bien même nous sommes particulièrement devenus friands du jeu nomade depuis l'arrivée du modèle OLED de la console. Notez également que toutes les cinématiques peuvent être revues depuis l'écran principal, dont nous pourrions écouter la mélopée jouée au piano pendant des heures sans nous lasser.
Nos premières impressions : vivement !
Ce Xenoblade Chronicles 3 est bien parti pour nous mettre une sacrée claque avec son scénario et son univers accrocheurs, en plus d'un chara design plaisant et d'une bande-son qui nous régale déjà. Évolution naturelle de ses prédécesseurs, il propose un gameplay simple d'approche, mais à la profondeur certaine dont nous n'avons ici effleuré que la surface. Bref, un futur hit en puissance de la Switch qui devrait régaler les amateurs de JRPG, mais qui en doutait vraiment ?
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