PREVIEW de Microsoft Flight Simulator (2020) : I believe, I can fly comme jamais auparavant !
par Eric de BrocartMicrosoft Flight Simulator : Avec cette nouvelle mouture de Flight Simulator, Microsoft veut proposer la plateforme de simulation aérienne la plus aboutie du marché et Asobo Studio a pris les commandes du projet. Notre avis après quelques heures de vol...
Flight Simulator is back !
Il aura fallu attendre presque quatorze ans pour que Microsoft Flight Simulator X, sorti en octobre 2006, trouve un successeur et c'est chose faite avec Microsoft Flight Simulator (2020) qui est un reboot du titre original. Pour la petite histoire, c'est au studio français Asobo que Microsoft a confié la difficile tache de créer ce qui doit être LA plateforme de simulation de vol ultime. Après quatre ans de développement, ce nouvel opus a pris forme et sera disponible le 18 août prochain sur le Windows Store, mais aussi, Steam. Nous avons pu jouer voler plusieurs heures autour du monde et voici nos premières impressions.
Microsoft Flight Simulator n'est pas un jeu vidéo, mais bel et bien une plateforme de simulation de vol et pourtant...
Pour rappel, afin de faire tourner Microsoft Flight Simulator, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir un ordinateur haut de gamme, mais une connexion Internet est obligatoire. Pour nos essais, nous avons fait principalement tourner le jeu sur un PC Omen Obelisk (i7-9700F + 16 Go de RAM) dans lequel nous avons remplacé la GeForce HP RTX 2060 par une EVGA GeForce RTX 2080 Ti Black Edition Gaming et avec trois écrans HP Full HD 60 fps (résolution in-game de 5760x1080p). Nous l'avons aussi installé sur notre laptop Omen by HP 15 qui lui est équipé d'un i5-9300H, 16 Go de RAM, d'une RTX 2060 et d'un écran Full HD en 144 Hz. Pour une immersion maximum, nous avons pu profiter d'accessoires dédiés : Honeycomb Alpha Yoke (commande), Thrustmaster Pendular Rudder (palonnier) et du Logitech Flight Yoke System (combo commande plus manettes des gaz). Nous avons aussi testé la bête avec une manette Xbox One (couplée avec le clavier et la souris) et c'était parfait. Enfin, nous sommes reliés à Internet par une connexion 4G à 10 Mb/s en débit montant et 120 Mb/s en download, et nous n'avons rencontré aucun problème pendant toutes nos sessions de vol que ce soit en Ultra sur la tour ou en Élevé sur le portable.
Un bel avion est un avion qui vole bien (Marcel Dassault) !
Microsoft Flight Simulator n'est pas un jeu vidéo, mais bel et bien une plateforme de simulation de vol. Pour autant, cette nouvelle mouture, contrairement aux anciennes, est beaucoup plus abordable par tout un chacun grâce à son interface d'accueil très agréable, très visuelle et, contre toute attente, très vidéoludique par son contenu. En effet, dans la version que nous avons testée, en plus de la possibilité de voler librement ou de suivre des plans de vol personnalisés ou existants, il était possible de participer à vingt-quatre challenges d'atterrissage dans autant de lieux classés comme Fameux, Épiques ou encore Très venteux. Au programme, des monomoteurs, des gros porteurs en passant par des jets qu'il faut poser au millimètre, en douceur et sans rebondir sur la piste pour essayer de récolter le plus gros score possible. Franchement, nous avons adoré ces landing challenges, car en plus d'être formateurs, ils ont été ludiques au possible.
Dans les airs une machine cesse d'être un assemblage mécanique ; elle s'anime et exprime le tempérament du pilote (Ross Smith).
Plus complexes à réaliser, il y avait trois épreuves de vols d'orientation où il fallait aller d'un point A à un point B selon un chemin tout sauf en ligne droite. Sans GPS et uniquement en vol à vue, il fallait se diriger en repérant les points d'intérêt (POI) indiqués sur notre NAVLOG (carnet avec toutes les indications utiles : code des aéroports de départ et d'arrivée, la distance jusqu'au prochain point de passage et le temps estimé pour y arriver...). La durée de vol totale de ces trois Brush Trips variait entre 7 et 9 heures (temps réel) et ils étaient segmentés entre 14 et 25 points de passages obligatoires. Ici, en plus de la maîtrise du décollage et de l'atterrissage, il faut avoir de l'endurance et surtout la capacité à se repérer dans l'espace sur une carte. Eh bien, croyez-le, ce n'est pas si simple que cela sans GPS, sans pilotage automatique, même si la VFR Map (carte de pilotage à vue) nous a aidés fortement. Loin d'être choisis au hasard, ces trois fligh trips nous ont fait découvrir des endroits magnifiques du côté des Balkans, du Nevada et de la Patagonie. À faire absolument pour le plaisir des yeux.
Quittons la partie vidéoludique pour revenir au simulateur de vol pur et dur. Dans Microsoft Flight Simulator le réalisme est de rigueur que ce soit pour la modélisation des avions, intérieure comme extérieure, la physique, le trafic aérien, la représentation du monde et même la météo. Pour satisfaire tout le monde, pros et amateurs, Asobo Studio a opté pour une assistance virtuelle et non une simplification des procédures et des modèles de vol en fonction de son niveau.
En clair, c'est un copilote virtuel qui va se charger de vous dire quoi faire ou gérer ce que vous ne maîtrisez pas. Il pourra ainsi s'occuper des checklists d'atterrissage et de décollage, se charger des communications avec la tour de contrôle et même prendre le manche pour vous assister si besoin est. Nous avons trouvé ce système très agréable, car en tant que néophyte, il nous a permis de nous concentrer sur ce dont nous avions envie, voler ! Pour y arriver au mieux, nous avons d'ailleurs suivi scrupuleusement les huit tutoriels d'apprentissage du pilotage. Avec ces derniers, toutes les notions de base du pilotage et de la navigation sont expliquées et mises en pratique. Pas toujours évidents à suivre - il y a parfois quelques moments de solitude face à certaines actions à accomplir -, il n'empêche qu'après avoir réussis les différents exercices proposés, la maîtrise est là et il ne reste plus qu'à la peaufiner avec de nombreuses heures de vol et surtout de plus gros avions.
L'oiseau qui vole n'a pas de maître !
L'aire de jeu - disons-le ainsi - n'est rien de moins qu'un monde ouvert de la taille de la terre alimenté par Bing Map et sublimé en 3D avec des textures 4K. Certes, seuls des POI (points d'intérêts) importants ou des villes plus connues bénéficient d'un traitement exceptionnel permettant d'en prendre plein les yeux même en volant au ras des pâquerettes, mais la technologie utilisée nous a bluffés où que nous ayons volé dans le monde. Immeubles en 3D, lumières, circulation active, routes, étendues d'eau, fleuves, forêts, montagnes... Tout est sublime vu du ciel. C'est tellement bon de pouvoir voyager librement et s'aérer l'esprit en cette période de COVID-19, que Microsoft Flight Simulator devrait être remboursé par la sécurité sociale. Autre petit détail vraiment bien pensé, le menu « World Map » est le globe terrestre et il suffit de cliquer sur un endroit (prédéfini, ou non) pour pouvoir aller y voler. Le concept du doigt sur la mappemonde qui tourne pour décider où aller a trouvé sa version moderne. Techniquement, il est possible de déterminer un point de départ, un autre d'arrivée et de régler tous les paramètres du vol en quelques clics de souris. Cela part de la météo, au choix d'une piste en particulier en passant par le plein de kérosène... et tellement plus encore. Il est aussi possible de simplement voler pour le plaisir, sans but, ou de pratiquer des décollages ou des atterrissages. Le champ des possibilités est très large.
L'aire de jeu - disons-le ainsi - n'est rien de moins qu'un monde ouvert de la taille de la terre alimenté par Bing Map et sublimé en 3D avec des textures 4K.
Il sera difficile de faire un tour exhaustif de Microsoft Flight Simulator tant le contenu est déjà vaste et sera mis à jour en permanence. Effectivement, en plus des améliorations officielles qui sont déjà prévues, pas moins de quatre cents sociétés ont déjà obtenu une autorisation pour développer du contenu tiers qui sera disponible dans le market place. Cela promet du rêve aux passionnés et Asobo se félicite d'un tel engouement qui ne peut que faire plaisir à la communauté, qu'elle soit professionnelle ou non. Grâce à ce système modulaire, le studio français espère bien une durée de vie d'au moins dix ans pour son bébé et cela semble tout à fait jouable.
Premières impressions : Vivement !
Avec cette nouvelle mouture de Flight Simulator, même s'il elle n'est pas encore finalisée, Microsoft et Asobo Studio proposent une plateforme de simulation de vol vraiment très réaliste qui ouvre ses ailes aux professionnels comme aux débutants. Graphiquement impressionnant à tous niveaux (avions, cockpits, décors extérieurs, effets météo, villes...), MFS offre, à ce jour, une expérience sans égal dans son domaine. Grâce à une aide bien pensée - via un copilote virtuel et des check-lists qui peuvent être automatisées - jamais apprendre à devenir un pilote virtuel ne nous a semblé aussi accessible. De plus, la possibilité de voler à vue (VFR) et les challenges le rendent encore plus ludique. Avec son arrivée dans le Xbox Game Pass, ces choix graphiques et d'assistance sont les bienvenus pour accueillir un nouveau public issu du monde de la console et du jeu vidéo de façon plus large. Pour autant, Flight Simulator reste une simulation de vol qui nécessite de nombreuses heures de pratiques pour arriver à piloter avec panache, mais qui par son habillage et ses défis a vraiment su nous amuser.