Thief : Nous avons pu tester Thief dans sa version console next-gen.
Si nous avions déjà eu la chance d'apercevoir Thief dans le cadre d'une démonstration, c'est à l'E3 2013 que nous avons été pour la première fois autorisés à prendre nous-mêmes le contrôle de Garrett. Dans la version PS4 du jeu next-gen, nous avons donc été invités à poser nos mimines sur la DualShock 4, qui sera d'ailleurs utilisée de manière spécifique par le titre : la barre lumineuse changera en effet de nuance de blanc en fonction de notre visibilité, un indicateur ludique, mais qui s'est vite fait oublier dans nos conditions de jeu.
Après un tutoriel pour maîtriser les bases du gameplay mêlant exploration, discrétion, réflexion et combat, nous sommes plongés dans le grand bain avec une mission nous demandant d'infiltrer un manoir. Sans surprise, comme dans tous les jeux du genre, nous avons le choix de la manière, l'idéal étant bien sûr de s'infiltrer sans faire naître le moindre soupçon, comme le demandent les objectifs secondaires de chaque mission. Nous avons pour nous aider un arsenal assez restreint, composé d'un arc et de ses multiples types de flèches - autant offensives qu'utile pour distraire ou créer de nouveaux passages -, d'une masse et d'objets divers à récolter pour détourner l'attention ou frapper nos adversaires. Tous peuvent être sélectionnés à partir d'une roue dédiée, un mécanisme simple, mais qui a fait ses preuves.
Grâce à nos talents et notre discrétion de kleptomane, nous pouvons analyser la situation directement ou en usant du focus, un atout limité qui pourra aussi être utilisé pour accroître notre puissance au combat ou encore faciliter les crochetages, basés sur un système de ressenti et assez ardus. Après avoir progressé dans les abords du manoir en regardant les rondes des gardiens - comme toujours trop dirigées et donc nécessairement prévisibles - ou en les ayant détournés du droit chemin à coup de sons et de perturbations visuelles, nous pénétrons dans le lieu par une entrée dérobée pour nous diriger vers le joyau que nous convoitons.
En passant par une bibliothèque puis une salle au trésor, nous pouvons découvrir une verticalité des niveaux importante, même en intérieur, des systèmes originaux comme la recherche de mécanismes cachés ou l'utilisation de trous dans les cloisons, qui redonnent un peu de vigueur au genre que Dishonored avait sublimé. Celui qui s'inspire des premiers Thief semble ainsi se faire dépasser par l'original de tous les côtés, que ce soit pour le système de jeu plus varié et forçant davantage l'infiltration ; au niveau des phases de combat, physiques et chorégraphiées jusqu'à l'exécution ; mais aussi du côté graphique, next-gen oblige. Cependant, l'Unreal Engine 3 bride clairement les ambitions esthétiques du titre, qui dépassent de peu celles du projet d'Arkane.
La seconde mission s'oriente elle davantage vers l'action, ou plutôt la précipitation, car il s'agit d'une fuite d'un bâtiment enflammé qui va tomber en ruines sous nos pieds. L'avancée des flammes est dynamique, ce qui fait que nous devrons parfois sacrifier des coffres très intéressants pour assurer notre survie en raison d'un timing trop serré. La séquence se termine par la chute du bâtiment ruiné par le feu, une belle manière de montrer la puissance de calcul des futures consoles, qui peuvent donc afficher beaucoup de choses en mouvement en même temps, sans pour autant que le détail soit excessivement impressionnant, comme nous vous l'avons dit précédemment.
Il faut donc retenir du jeu une véritable expérience tournée vers l'infiltration, où la force ne doit enfin plus être considérée comme un chemin alternatif, mais une manière ponctuelle d'éviter un passage difficile, et où l'ambiance sombre est assurée par la partie sonore - très immersive par ses silences ou ses effets - et des décors de qualité. La présence quasi permanente des mains de notre personnage renforce cette sensation de jeu de discrétion à la première personne, tout comme les bonnes volontés allant de la régénération manuelle de la vie aux respects des codes du jeu d'origine, un tout qui devrait assurément tirer le genre vers le haut à sa sortie en 2014.