Cyberpunk 2077 : Nous n'étions vraiment pas prêts pour retrouver V à Night City, manette en main, toute une après-midi.
Ce n'est que le début...
Très attendu par des millions de joueurs, Cyberpunk 2077 reste encore bien mystérieux. CD Projekt n'a partagé que de rares vidéos de gameplay, la première datant déjà d'il y a deux ans, et n'est plus vraiment d'actualité. Les aperçus réalisés jusqu'ici ont été faits à partir de vidéos montrées par les développeurs, mais en marge du Night City Wire de ce soir, le studio polonais nous a invités à jouer toute une après-midi à son jeu de rôle à la première personne, via Parsec. Une expérience intense et totalement folle.
Cyberpunk 2077 nous a mis de vraies claques, le titre de CD Projekt est un vrai jeu de rôle ultra complet.
La partie débute donc par l'inévitable outil de création du personnage, qui est ultra complet. Pas question ici de genre ou de sexe, le titre propose quelques archétypes, mais le joueur est totalement libre de créer le V qu'il souhaite, avec un tas d'options pour modifier le visage, les cheveux, la barbe, la corpulence et les modifications corporelles, uniquement visuelles. Mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg, Cyberpunk 2077 est un vrai jeu de rôle inspiré du jeu de plateau Cyberpunk 2020, le joueur a donc le choix entre trois origines, que ce soit un Nomad, un Street Kid ou un Corporat, cela influe sur le début du jeu et sur quelques lignes de dialogues par la suite.
Viennent ensuite les points caractéristiques de V, impactant ici un tas de paramètres comme la force physique, la santé, la capacité à pirater des objets, la discrétion, le taux de coups critiques, bref, un tas d'éléments répartis en cinq grandes familles (Corps, Réflexe, Intelligence, Habilité technique et Cool), que le joueur pourra évidemment compléter au fil de l'aventure en montant des niveaux. Oui, Cyberpunk 2077 n'oublie pas d'où il vient, la complexité du jeu de rôle papier Cyberpunk 2020 est bien présente, le joueur doit passer de longues minutes pour tout lire au début, mais grâce à cela, le gameplay est totalement ouvert, que V soit un assassin discret, un bourrin ou un expert en technologies. Ce qui promet également une sacrée rejouabilité.
Une fois cela fait, il est temps de se plonger dans le jeu en lui-même, qui débute dans un bar sordide de Night City. Première claque, le jeu est très beau, avec un tas d'effets de lumière (merci le RTX, et il s'agit d'une version toujours en cours de développement), mais ce qui frappe le plus, ce sont les innombrables détails des décors. Détritus au sol, tags sur les murs, le lieu est vivant et totalement crédible, de quoi nous plonger directement dans l'ambiance d'une ville, ou du moins un quartier cyberpunk sale et poisseux. Pas de cinématique à l'horizon, les dialogues sont in-game, avec la possibilité de regarder autour de soi, mais les options de phrases nous ont semblé un peu limitées. C'est du classique pour un FPS/RPG, avec un dialogue faisant avancer l'action et des échanges additionnels complémentaires pour en apprendre davantage sur la situation, même si à certains moments, les dialogues peuvent visiblement influer sur le déroulé de la mission. Comprenez par là qu'en quatre heures, nous n'avons pu que gratter la surface de Cyberpunk 2077, difficile de comprendre tout le potentiel du titre en si peu de temps, d'autant qu'il s'agit là d'une sorte de démo se focalisant surtout sur l'aspect tutoriel, et donc assez dirigiste pour expliquer les bases du gameplay. Ainsi, certains échanges peuvent froisser un personnage, ce qui aura sans doute des répercussions plus tard dans l'aventure de V, et si des capacités sont suffisamment évoluées, il est même possible d'effectuer des actions précises pouvant, par exemple, éliminer un ennemi et ainsi éviter un combat de boss plus tard dans la quête.
Welcome to Night City!
Après une mission nous introduisant Jackie Welles, déjà bien connu des joueurs, car présent sur un tas de visuels et dans des bandes-annonces, ça y est, nous voilà enfin à Night City, totalement libre de nos mouvements. Et là, c'est la seconde baffe, histoire d'équilibrer les deux joues, lorsque le joueur sort de son appartement et découvre la ville futuriste. Un monde ouvert immense, encore une fois ultra détaillé, avec des ambiances qui changent à chaque coin de rue. Night City est vivante, les PNJ évoluent de manière naturelle et crédible dans les rues et les quartiers, les décors sentent le cyberpunk à plein nez avec des publicités à foison vendant des armes, des produits addictifs et du sexe, le design des véhicules est réussi et varié, et surtout, il ne faut pas oublier de lever les yeux au ciel pour y voir encore plus de publicités, des voitures volantes et donc d'immenses immeubles, parfois étouffants. Le jeu propose d'ailleurs régulièrement des points de vue pour admirer tout cela, que ce soit dans des ascenseurs ou simplement via la fenêtre de l'appartement de V, de quoi émerveiller les fans de Blade Runner, le film de Ridley Scott étant sans aucun doute une grosse inspiration pour CD Projekt de ce côté-là.
L'ambiance cyberpunk est bien là.
Il est donc temps de faire une petite balade, Jackie nous offre pour l'occasion la fameuse Quadra V-Tech (qui n'a, mais alors, rien à voir avec les jouets électroniques pour enfants), une voiture que V peut appeler quand bon lui semble afin de se déplacer à Night City. Et c'est d'ailleurs une bonne chose, car le véhicule est plutôt rapide et surtout bien maniable, contrairement à d'autres comme les camionnettes. Le gameplay en voiture nous a semblé un poil rigide, le pilotage demande un peu de doigté, car les rues de Night City ne sont pas bien grandes, il y a des piétons partout et un accident est si vite arrivé. Mais cela reste le meilleur moyen de se déplacer dans la grande ville, du moins au début de l'aventure, car le joueur débloque peu à peu des points permettant de se déplacer rapidement à Night City, afin d'éviter de barbants trajets après de longues heures de jeu.
Nous voici donc désormais, toujours en compagnie de Jackie, dans un immeuble pour effectuer notre première vraie quête, retrouver une personne enlever par un gang. Ils sont nombreux à Night City, évoluent dans des quartiers différents et sont rarement sympas avec les intrus. Nous aurions pu nous focaliser sur le piratage, très poussé et permettant de prendre le contrôle de caméras, d'ouvrir des portes à distance et même d'influer sur le déplacement d'ennemis pour tendre des pièges, mais nous avions personnalisé V pour favoriser la discrétion. Cependant, après quelques éliminations furtives (avec la possibilité de cacher les corps dans des endroits précis, comme des boîtes), la situation a dégénéré en gunfight. Cyberpunk 2077 est un RPG, mais c'est également bien un jeu de tir, avec la possibilité de faire des glissades, de se cacher derrière les obstacles, de sortir légèrement de sa couverture en visant de manière dynamique et d'enchaîner les headshots pour un maximum d'efficacité. L'ATH de base affiche les dégâts infligés à l'écran, ainsi que la barre de vie et le niveau des ennemis, de quoi rapidement voir si un combat est perdu d'avance. Pas ici, nous ne sommes qu'au début du jeu, les ennemis ne font donc pas long feu, et l'affrontement est intense, malgré un feeling des armes assez plat, sans doute lié au faible niveau de nos armes, très basiques.
Rassurez-vous, ce n'est pas mou comme dans un Deus Ex, V passe d'un abri à l'autre avec des glissades, peut prendre les adversaires à revers grâce à un level design intelligent, les balles fusent, les corps tombent, les nombreux éléments du décor explosent dans tous les sens, l'étage de l'immeuble devient pendant quelque minute le théâtre d'une guerre sans merci. Quand la tension retombe, place au loot, car le décor et les cadavres regorgent d'objets à récolter, que ce soit des armes, des vêtements, des mods pour améliorer son équipement, des consommables ou simplement des déchets qu'il faut revendre pour gagner quelques crédits. La mission se termine avec l'arrivée d'une Trauma Team, équipe d'ambulanciers du futur, armés et vérifiant d'abord que la victime a bien une assurance avant de la prendre en charge. Oui, l'ambiance cyberpunk est bien là.
Nous avons continué à jouer à Cyberpunk 2077 pendant quelques heures supplémentaires, effectuant d'autres quêtes principales qui nous introduisent de nouveaux personnages hauts en couleur, tout en commençant doucement à poser les bases de l'histoire du jeu. Pas de Johnny Silverhand (incarné par Keanu Reeves) à l'horizon pour le moment, dommage, mais V se faire rapidement un carnet de contacts varié, à l'instar de Dexter, imposant Fixer chargé par une certaine Evelyn Park de récupérer une relique très bien gardée. Celle-ci essaye d'ailleurs de doubler Dex, libre au joueur de la suivre ou de rester fidèle au Fixer, ce qui a évidemment des répercussions, à court et sans doute à moyen terme sur la mission. Evelyn, nous introduit d'ailleurs à Judy Alvarez, experte en Braindance, un élément majeur du cyberpunk dédié aux loisirs virtuels. D'abord présenté comme un outil de sexe numérique, le Braindance permet également de se plonger dans les souvenirs d'une personne, équipée d'une puce cérébrale ayant enregistré un tas d'éléments. Ce qui donne lieu à des séquences d'enquête dans cet univers virtuel, le but étant de trouver des indices en se déplaçant dans la zone (limitée par les mouvements de la personne équipée de la puce), en rembobinant ou en accélérant l'action, et surtout en appliquant certains filtres pour se focaliser sur des sources sonores ou de chaleur par exemple. Des moments lents, mais qui font varier le gameplay et qui restent intéressants et bien pensés.
Déjà une grosse envie d'y retourner !
La session de jeu arrivant bientôt à sa fin, nous avons passé les dernières minutes à déambuler dans Night City, notamment pour tenter d'effectuer une quête secondaire demandant de se battre avec diverses personnes en ville, pour impressionner un coach de boxe. Car oui, Cyberpunk 2077 propose également des affrontements sans armes à feu, avec par exemple des katanas ou simplement nos poings, comme c'est le cas ici. Le gameplay est assez classique, mais bien pensé, V peut effectuer des combos, des attaques rapides ou lourdes, des esquives, des parades et des contres, mais tout cela consomme de la stamina (qui sert aussi à courir), il faut donc gérer son endurance pour mettre à terre ses adversaires, les combats sont un poil stratégiques, mais très satisfaisants. Ce fut également l'occasion de s'aventurer dans un bâtiment sombre, qui nous avait attirés par la présence d'un point d'interrogation sur la carte. Eh oui, Night City regorge d'objectifs additionnels, mais malheureusement pour nous, les ennemis étaient ici à un niveau bien plus élevé et V est rapidement mort sous les balles, une quête secondaire qu'il faut garder dans un coin de son journal pour y revenir plus tard.
Nos nouvelles impressions : Vivement !
Et... c'est déjà fini. Les quatre heures de jeu sur Cyberpunk 2077 sont passées à la vitesse de l'éclair, Night City nous a complètement happés pendant toute une après-midi, et il était particulièrement frustrant de devoir lâcher la manette et dire adieu à V, jusqu'à la sortie du jeu en fin d'année. Vous l'aurez compris, Cyberpunk 2077 nous a mis de vraies claques, le titre de CD Projekt est un vrai jeu de rôle ultra complet, permettant de créer son V comme bon vous semble afin de jouer comme vous l'entendez. De plus, le titre est très riche en informations dans les menus. Mais surtout, la ville de Night City est vivante, donnant l'impression de réellement évoluer dans un monde futuriste, et non pas de jouer à un jeu vidéo à l'ambiance futuriste, une sensation bluffante rendue crédible par les innombrables détails présents partout dans la ville. Et si ce n'était que ça... les possibilités de gameplay sont nombreuses, et même les gunfights sont réussis, car explosifs et là encore immersifs à souhait grâce aux décors qui explosent et au système de couverture dynamique. Le monde de Cyberpunk 2077 est, comme le rappelait Mike Pondsmith, un avertissement, il est sombre, violent et ne donne vraiment pas envie d'y vivre réellement, mais tout de même, vivement le 19 novembre prochain pour y passer des dizaines d'heures, de manière virtuelle.
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Clint008 Rédacteur - Testeur |