TEST - Murasaki Baby : écoute, maman est près de toi

Murasaki Baby, c'est l'histoire d'une fillette à la tête plus que bizarre - sa bouche est sur son front - et, surtout, à la recherche de sa maman. Dans un monde étrange où les tableaux défilent à l'envi, elle va rencontrer différents personnages aussi étranges qu'elle, poussée par la main et accompagnée d'un ballon en forme de cœur qu'elle ne veut surtout pas quitter. Comme s'il y avait un peu de sa maman dans cet objet empli d'air à défaut d'amour. L'héroïne a besoin d'être rassurée et c'est donc à nous de tout faire pour qu'elle remplace ses cris et ses pleurs par des sourires éternels.

Côté gameplay, Murasaki Baby joue également dans la carte de l'exotisme.

En somme, Murasaki Baby est une sorte de conte mignon sur le fond (la quête de l'inconnu, le besoin d'être aimé), mais dont la forme étonne autant qu'elle détonne. À la simple lecture des images, vous aurez vite reconnu du Burton dans le bébé d'Ovosonico. Le studio a repris les principaux codes du réalisateur le plus goth d'Hollywood, entre noir et blanc omniprésent, personnages gris pour signifier leur tristesse et rares touches de couleurs pour symboliser l'espoir (le ballon violet qui ressort de l'écran). Si l'hommage était le leitmotiv des développeurs, alors il est réussi tant l'habillage, qui crépite, invite à vivre cette expérience à nulle autre pareille et qui touche les peurs des enfants (le noir, forcément, les monstres, également). À cela, il faut ajouter un sound design d'orfèvre, le chérubin ne cessant de faire passer des messages avec sa voix, sans même utiliser des mots pour retranscrire ses maux. Poétique.

Côté gameplay, Murasaki Baby joue également dans la carte de l'exotisme, profitant alors des fonctionnalités du support pour offrir des sensations nouvelles. Concrètement, vous ne contrôlez pas le bébé, mais le prenez par la main pour (le faire) bouger malgré ses craintes et ses doutes. Seulement, il faut faire attention aux nombreux pièges nichés dans les environnements, sachant que de viles bestioles ne manqueront pas d'apeurer celle avec qui vous faites du baby-sitting. En parallèle, vous avez la possibilité de changer l'arrière-plan - via le pavé tactile - pour résoudre des mécanismes ô combien variés et basés sur moult idées, eu égard aux différents chapitres (nous ne gâcherons pas les surprises tant le gameplay ne cesse de renaître à chaque niveau, grâce aux spécificités de la PSVita). L'idée est alors de jongler entre vos doigts pour avancer et vous n'êtes pas au bout de vos peines, puisque le ballon ne doit jamais quitter la fillette, encore moins exploser (il s'apparente à la barre de vie, ndlr). Sinon, c'est game over et retour au checkpoint. Néanmoins, n'allez pas croire que le défi s'annonce insurmontable et nous avons moins l'impression d'être en face d'un puzzle géant à même de casser la tête que d'une ballade enivrante et touchant en plein cœur.

Vu comme ça, Murasaki Baby constitue un rafraîchissement bienvenu dans le catalogue de la PSVita. C'est à moitié vrai, car la prise en main demande parfois une gymnastique peu évidente, quand ce ne sont pas des soucis d'imprécision qui pointent le bout de leur nez et font perdre la partie, non sans l'ire qui va avec. L'autre bât qui blesse beaucoup trop est la durée de vie. En 1h30 - 2h grand maximum -, le tour, de magie, sera joué. Magique, mais terriblement court.