Voici le second chapitre de notre grand dossier concocté par kikou180 sur notre plombier préféré.
Alors, comment ça va?
Donkey Kong fut un succès. Il s’est vendu non pas 3000 bornes d’arcade mais bel et bien 60000 unités. Cependant, Miyamoto ne voyait pas Mario comme le personnage d‘un jeu, et il avait de grands projets pour lui. Pour sa prochaine apparition en 1982 dans Donkey Kong Jr, Mario prend le fouet et c’est à son tour qu’il séquestre Donkey Kong. Notre héros avait cette fois le vilain rôle, puisque c’était à Donkey Junior de venir sauver son « Pauvre » Papa.
Cependant, Miyamoto ne voyait pas Mario comme le personnage d‘un jeu, et il avait de grands projets pour lui. Un avenir de Héros. Mario était destiné à faire une grande carrière, si bien que l’équipe de Miyamoto eut pour projet d’insérer notre héros dans de nombreux jeux. En conséquence, notre petit charpentier eut une réalisation graphique des plus simples. Afin de résoudre les petits problèmes que l’on peut rencontrer sur 8 bits, une salopette bleue et un pull rouge furent ses vêtements. Cela permettrait de bien différencier les bras du reste du corps. De plus, notre héros porterait la moustache et une casquette qui sont, vous vous en doutez, bien plus pratique à modéliser qu’une bouche et des cheveux… Tout le temps gagné sur le character design de Mario permit d’approfondir le travail des décors et des animations externes.
Mario les bons tuyaux.
Le nouveau look de notre héros fit naître de nombreuses idées dans la tête de Miyamoto et son équipe. Mario ne ressemblait plus vraiment à un charpentier mais plutôt à un plombier. En conséquence, pour sa troisième apparition Arcade en 1983, ce petit bonhomme se retrouva dans les égouts de Brooklyn infestés de crabes, tortues et autres lucioles. A noter, que ce bestiaire reste à ce jour quasi inchangé. D’autres idées virent également le jour… Ainsi, ce jeu apporta la possibilité de jouer à deux, l’un contre l’autre ou en coopératif. Pour le second joueur, un nouveau personnage fut donc créé.
Un double de Mario avec une palette de couleurs différentes. Une salopette verte et un pull blanc… Mario avait un frère. Le titre du jeu était tout trouvé, ce serait: Mario "Bros" (diminutif de Brother). De nombreuses histoires existent sur la façon dont Luigi eut son nom: d’une pièce de théâtre, en passant par le mot japonais qui signifie "analogue" à une pizzeria près du bureau d’Arakawa appelée Mario & Luigi’s. Pour ma part, je crois plus en la dernière solution… Mario Bros est un véritable succès, et son héros devient rapidement une Icône du jeu vidéo.
Une multitude de jeux est adaptée sur Game & Watch et grâce au profit réalisé, Nintendo sort enfin sa première console de salon: la Family Computer (plus connue sous le nom de Famicom ou NES en Europe). En 1984, à l’aide de sa nouvelle équipe (Joho Kaihatsu ou R&D4), Miyamoto réalise le portage de ses jeux d’arcade sur la console. Cela va grandement participer au succès de la Famicom. Cette nouvelle machine allait apporter à Miyamoto toute la dimension dont il avait besoin pour révolutionner le monde du jeu vidéo…
Un nouveau monde.
Avec Donkey Kong et Mario Bros, Miyamoto réussit à créer les premiers vrais jeux de "Plates-formes", et maintenant il souhaitait agrandir son concept. C’est ainsi qu’il exploita un nouveau genre: Plates-formes/Aventure. En 1985, avec "Super Mario», la R&D4 alla au bout de ses idées. La progression serait toujours linéaire, mais des phases d’exploration agrémenteraient le jeu. Ainsi, un nouveau monde et son Univers allait voir le jour: le Royaume Champignon. Miyamoto transporta le joueur dans une nouvelle aire, proposant une expérience de jeu unique.
Shigeru Miyamoto est un artiste de formation, et son approche des jeux ne pouvait en être que différente de ses homologues programmeurs. Ainsi, une attention particulière fut de mise en créant le Royaume Champignon. Il voulait que l’expérience du joueur soit en constante évolution. Toujours intéressant, jamais ennuyeux… Il propose un bestiaire varié et une difficulté équilibrée qui progresse en même tant que notre dextérité. Les idées vidéoludiques fleurissent dans ce jeu; C’est à ce moment qu’apparaissent les champignons traîtres (Goombas), les plantes carnivores et leurs tuyaux, les tortues (Koopa Troopas) et bien entendu leur célèbre Chef: Bowser (alias King Koopa)! L’intrigue n’est pas profonde, mais elle est devenue la base de pratiquement tous les prochains jeux Mario. Un très désagréable Dragon tortue nommé Bowser a enlevé la Princesse Peach (Princess Toadstool) et envahi le Royaume Champignon. Les décors sont variés, colorés et bourrés de nombreux secrets. Ainsi, en découvrant des champignons (Power-ups), Mario devient Super-Mario. Plus grand, plus fort et capable de pulvériser certains blocs de pierre pour libérer de nouveaux passages. Une fleur magique fit également son apparition, donnant à notre héros le pouvoir de lancer des boules de feu. Il y eut même une étoile nous rendant invincible un court instant. Cet univers fantastique fut sublimé par une composition musicale (de Koji Kondo) reconnaissable dès les premières notes. Bref, vous l’aurez compris, Super Mario Bros est la pierre angulaire du monument du jeu vidéo que nous connaissons aujourd’hui. Il est pour ainsi dire, à l’origine des jeux de Plates-Formes/Aventures.
Merci Mario.
Il vous aura fallu explorer huit Mondes, divisés en huit sous chapitres, afin de libérer la Princesse des Griffes de l’horrible Bowser, pour obtenir une chaste récompense… C’est à dire un gentil "Thank you, Mario!" De toutes façons, les héros n’ont pas besoin de remerciement, n‘est-ce pas..? En revanche pour sa part, Nintendo eu droit à sa récompense. Super Mario est adulé dans le Monde entier. Lancé pour les fêtes de fin d’années, il atteint en février le record de 40 millions de jeux vendus et permet à la Famicom de conquérir des dizaines de millions de foyers aux États-Unis. Le crash du jeu vidéo de 1983 fut officiellement terminé, grâce à un petit plombier italien. Une suite du jeu était évidente, mais c’est à ce moment que la situation est devenue difficile dans tous les sens du terme…