Women in Games livre une étude qui démontre que l'industrie du jeu vidéo ne cesse de se féminiser
par Virginie LE FLOCHMettez fin à certaines idées reçues concernant les femmes et les jeux vidéo en France grâce à l'étude réalisée par l'association Women in Games.
Bien que les mentalités évoluent, certains préjugés ont la vie dure et beaucoup continuent de penser que le monde du jeu vidéo est essentiellement masculin. Or, différentes enquêtes ont prouvé depuis plusieurs années que la proportion de joueurs et de joueuses est similaire. Pour la première fois en 2020, selon le bilan annuel du Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs, les femmes représentaient même 51 % des joueurs de jeux vidéo. L'étude effectuée récemment par l'association Women in Games France détaille, sous différents prismes, la part des femmes dans l'industrie vidéoludique.
Des femmes de plus en plus présentes chez les éditeurs de jeux vidéo
Les éditeurs de jeux vidéo sont un des seuls secteurs d'activité dans lequel la parité est atteinte. En effet, nous apprenons dans l'enquête de Women in Games qu'en 2020, les femmes représentaient 50 % des employés travaillant chez les différents éditeurs français. Au sein des studios de développement également, la proportion de femmes ne cesse de croître : elle monte à présent à 22 % des effectifs, alors qu'elle était seulement de 14 % en 2019. 38 % des femmes travaillant dans l'industrie du jeu vidéo exercent dans l'image, 33 % dans le design et 21 % dans la technologie. Dans les écoles spécialisées, 26 % des élèves inscrits sont des étudiantes, un chiffre relativement stable par rapport aux années précédentes.
Les femmes et l'e-sport
Bien qu'elles représentent la moitié des adeptes de jeux vidéo, les femmes sont largement sous-représentées lors des compétitions d'e-sport. L'étude de Women in Games met en lumière que seuls 7 % des participants aux tournois sont des femmes. Différentes raisons peuvent expliquer ce manque de représentativité : ainsi, une femme sur quatre affirme que la toxicité de certains joueurs leur enlève toute envie de jouer en réseau. Parmi celles qui ont déjà subi une agression en ligne, 80 % ne savent pas qu'il existe à présent des moyens efficaces de se prémunir de la discrimination dans les jeux vidéo. Sur les plateformes de streaming également, les femmes sont peu présentes. Sur les 1 000 chaînes les plus populaires en 2021, le pourcentage de celles détenues par des femmes est seulement de 11,3 % sur Twitch et 8,3 % sur YouTube.
Le manque de représentativité des joueuses en ligne
Toujours en se basant sur les résultats de l'étude de Women in Games France, 72 % des Françaises jouent aux jeux vidéo (tous supports confondus : PC, consoles, smartphones et tablettes), soit 19,1 millions de joueuses au total. Les femmes ont toujours représenté une part non négligeable des gamers et force est de constater que leur nombre est en constante progression, surtout depuis le confinement. Cette évolution se traduit jusque dans les jeux qui mettent de plus souvent des personnages féminins au premier plan. Il semble paradoxal que les femmes soient si peu représentées dans les compétitions d'e-sport et sur les plateformes de streaming. Cette question, parmi d'autres, a fait l'objet d'un podcast live sur notre chaîne YouTube, en compagnie de Morgane Falaize (présidente de l'association).
Si vous avez envie de soutenir les projets de l'association Women in Games France, vous pouvez la rejoindre en passant par son site Internet. Notez aussi que si vous rencontrez des problèmes de harcèlement, ou autres, vous avez un guide en ligne pour faire face au cyberharcèlement en aidant les victimes à minimiser les risques et à connaître les recours juridiques et donner des conseils pour modérer sa communauté et protéger ses informations sur sa vie privée. Enfin, que vous soyez membre ou non de l’association, le serveur Discord de l'association vous est toujours ouvert et le canal « conseil-soutien » est dédié aux partages d’expériences de sexisme, de discrimination et de harcèlement vécues dans le milieu du jeu vidéo.