CINEMA - Warcraft : Le Commencement - Duncan Jones est à la fois fier et furieux du résultat
par Maxime ClaudelLe réalisateur est revenu sur ses trois ans et demi de combat face aux producteurs pour imposer sa vision. Il n'a pas gagné tous les combats.
Duncan Jones a vécu une bien drôle d'année, entre la disparition de son père – David Bowie – et la sortie de Warcraft : Le Commencement, projet casse-gueule qui s'en est mieux tiré que prévu, artistiquement parlant. Dans une longue interview accordée à nos confrères de chez Thrillist, le réalisateur de Moon et Source Code est revenu sur le processus créatif hyper complexe ayant accouché d'un film dont il est à la fois fier et furieux.
Car, sans trop de suprise, Duncan Jones a dû procéder à moult concessions pour donner naissance à Warcraft : Le Commencement. Comme beaucoup avant lui, il a expérimenté les dures exigences des productions de studio :
Quand vous faites un film de studio, c'est comme si vous êtiez le capitaine d'un tanker. Si vous voulez tourner, cela vous demandera beaucoup d'effort. Quand vous faites un film indépendant, vous êtes plus dans un canot à moteur.
Duncan Jones s'est par exemple battu pour que son récit ne soit pas manichéen, avec les humains vus comme des gentils et les orcs comme des méchants. Sur ce point, il explique :
J'ai été capable de maintenir la relation entre Durotan et Draka, faire qu'elle soit une vraie relation de mari et femme malgré le fait qu'ils soient deux orcs. C'était quelque chose qui me tenait à coeur depuis le début, et je me suis battu pour ça. C'était une vraie victoire.
Vu ses propos, nous pourrions penser à l'existence d'une version longue, correspondant à la vraie vision de Duncan Jones
Non, il n'y en a pas. Beaucoup me demandent « Quand est-ce que la Director's Cut va sortir ? ». Il n'y aura pas de Director's Cut. Avec un film comme ça, où il y a beaucoup d'effets visuels, chaque concession entraîne la perte totale d'un plan. Il cesse d'exister car les effets visuels ne seront pas faits.
Malgré tout, Duncan Jones est prêt à faire une suite même s'il se sentirait masochiste. Il conclut sur son ressentiment général :
Je suis à la fois fier et furieux à propos de Warcraft. Je l'adore. J'ai passé beaucoup de temps dessus. J'y ai mis tout mon cœur pour qu'il fonctionne. Une bonne partie de lui, je pense, fonctionne mais cela me rend fou de ne pas avoir été capable de pousser tout ce que je voulais faire.
Vivement un épisode 2 ?
CINEMA - Warcraft : Le Commencement… d’une belle histoire (critique)