Le piratage des jeux, associé à un une aliénation économique, semble titiller nos voisins anglais. Et pour cause, le chiffre estimé est exorbitant.
Depuis bien longtemps maintenant, la copie illégalle de jeux est devenue coutume; tant en France que dans les autres pays. Du fait d'avoir toujours été confrontés à des prix inabordables, les joueurs se sont acheminés vers un moyen moins coûteux: le piratage. Aujourd'hui, avec l'avènement d'Internet, le téléchargement et le partage des backups (copies illégales de jeux) est devenu enfantin.
Quelles sont donc les répercussions de cette procuration illégale des jeux ? Selon un groupe basé en Angleterre, les jeux piratés au Royaume-Uni dépassent bien le nombre de jeux achetés légalement. En effet, l'estimation tourne autour de 4 contre 1. Pour un jeu acheté, les 4 autres sont offerts piratés. C'est ce qu'a révélé Mike Rawlinson, directeur général de l'UKIE (United Kingdom Interactive Entertainment), au cours d'une interview pour GameIndustry.
La semaine dernière, un reportage diffusé par la BBC a déclaré que ce phénomène entraînait une perte de 1,45 million de livres (1,681 million d'€) au cours de l'année 2010, ainsi que la perte de 1000 emplois. Rawlison a cependant précisé que ces chiffres n'étaient que des estimations. Le groupe n'a pas la prétention de connaître avec exactitude la somme soutirée à l'industrie.
"D'après plusieurs informations reçues par divers éditeurs, nous estimons le nombre de jeux piratés à 4/1. Donc 4 jeux piratés, pour 1 vente légitime"
Cependant, Rawlinson ne précise pas quelles sont les plateformes concernées par cette estimation. En effet, il va de soi que certaines consoles sont beaucoup plus propices au piratage que d'autres (nous penserons notamment à la PSP ou la Wii).
Bien que la recherche du chiffre exact quant au nombre de jeux piratés soit une tâche difficile, Rawlison estime que cette recherche est un bien, dans la mesure où elle illustre assez bien l'étendue du phénomène.
Si l'estimation du nombre de copies obtenues illégalement est difficile, ce n'est pas le cas du constat des conséquences. En effet, Rawlison résume avec clarté les répercussions sur le milieu:
"Ce qui est clair, c'est que les jeux obtenus de façon illégale n'entraînent pas l'achat du produit réel, ce qui réduit les ventes. [...] En retour, les investisseurs voient accroître des risques plus élevés, pour un moindre rendement. En conséquence, l'éditeur investira moins d'argent, ce qui entraînera une contre-évolution dans le développement du jeu."
Jusqu'à aujourd'hui, presque toutes les tentatives visant à stopper le piratage illégal ont été vaines. Les protections telles que l'Ap.25 ont désormais comme unique but de gêner un tant soit peu le joueur dans sa procédure. Il est donc clair que nous n'assisterons pas à la fin du piratage dans un futur proche. À l'abordage moussaillon, laissez-nous vos impressions quant au téléchargement illégal des jeux. Injuste, ou légitime ?