The Chinese Room : la co-créatrice quitte le studio sur fond de maladie, de sexisme et de mauvaises relations avec Sony

Amnesia: A Machine for Pigs, Dear Esther et Everybody's Gone to the Rapture : sans savoir chambouler des millions de joueurs comme certains AAA, ces trois jeux signés The Chinese Room ont tout de même suscité l'intérêt et la passion d'une large communauté.

Derrière le studio à l'origine de ces titres, il y a deux esprits : ceux de Dan Pinchbeck et Jessica Curry, co-fondateurs de l'entreprise et couple à la ville. Néanmoins, la belle petite histoire du duo va prendre un nouveau tournant, car Mme. Curry a décidé de quitter la firme pour s'adonner à ses propres projets. Dans un long message sur le blog officiel de The Chinese Room, elle explique en effet les trois raisons principales de son départ.

Premièrement, la jeune femme est atteinte d'une maladie dégénérative, qui touche tout son organisme, sans pour autant se montrer critique. Elle a cependant besoin de beaucoup d'énergie pour combattre la maladie, et le rythme infernal du développement d'Everybody’s Gone to the Rapture lui a fait prendre conscience qu'elle ne pourrait pas continuer longtemps à cette allure. Ensuite, c'est un problème plus humain qu'elle évoque : elle mentionne, volontairement sans la détailler, une "relation toxique" avec Sony Computer Entertainment, dont le comportement envers le studio n'aurait pas été des plus réglementaires.

Tout aussi inquiétant quant à la situation actuelle des studios de développement, la co-créatrice de l'entreprise a tout simplement eu du mal à se faire une place en tant que femme professionnelle. À force de laisser la place médiatique à son compagnon et collègue Dan Pinchbeck, elle a eu du mal à s'imposer en tant que chef de développement, notamment face à Sony. Face à la firme, M. Pinchbeck préférait présenter les idées de sa femme comme "celles d'un membre de l'équipe de développement", de peur que les têtes pensantes doutent de la qualité du projet.

Enfin, c'est tout simplement l'industrie du jeu vidéo que Jessica Curry met dans la balance qui l'a menée vers son départ, elle qui estime avoir "perdu le combat" face à des professionnels la relayant toujours au rang d'assistante ou simple femme de Dan Pinchbeck, prenant les louanges du monsieur pour sa talentueuse collègue comme de gentilles phrases envers une épouse aimante. Face à tout cela, Jessica Curry va donc raccrocher son tablier de développeuse, mais garder son éternel statut de co-fondatrice, et surtout continuer à composer des musiques avec Carol Ann Duffy, elle qui s'est découvert un certain talent avec Everybody's Gone to the Rapture. Et forcément, elle n'oubliera pas de surveiller de loin les actes de son mari, désormais seul capitaine aux commandes de The Chinese Room.