Wei Shen s'est montré une dernière fois avant de sortir de sa tanière pour de bon.
Dans les travées de l'E3 2012, Sleeping Dogs ne nous avait offert qu'un bref aperçu de son gameplay, par l'intermédiaire d'une séquence aussi courte que scriptée. Qu'à cela ne tienne, Square Enix nous a invités à découvrir le titre et ses promesses au cours d'une session plus longue, composée de deux segments situés à différents moments du jeu (le début et le milieu). Ce fut l'occasion de remettre les points sur les i, en tâtant tout ce que ce GTA-like a à nous offrir, à savoir un peu de liberté et du gun-fu...
Disons-le clairement, le héros, Wei Shen, semble tout droit sorti du film hong-kongais Infernal Affairs. Flic infiltré s'il en est, il est sans cesse tiraillé entre ses dirigeants et ses nouveaux amis. Entre le Bien et le Mal. D'ailleurs, cette ambivalence est illustrée par deux jauges d'expérience, celle de la Police et celle de la Triade. Vous l'aurez compris, vous évoluerez en fonction de vos actions. Par exemple, en respectant le code de la route à la lettre, vous monterez plus rapidement de niveau. Un détail qui pourrait s'avérer déterminant au fur et à mesure que l'étau se resserre.
Un gameplay nerveux et dynamique.
Ce que Sleeping Dogs perd en qualité technique (aliasing, modélisation assez grossière), il le gagne en spectacle et en intensité. Que ce soient les courses-poursuites à pied ou sur roues endiablées, les combats au corps-à-corps violents et jouissifs, ou encore les fusillades rythmées, tout est basé sur un gameplay nerveux et dynamique, qui pioche dans ce qui se fait de mieux pour servir un cocktail copieux.
En premier lieu, les combats de rue, assez (trop ?) nombreux, rappellent pour beaucoup Batman: Arkham Asylum (et City). Ils prennent pour principaux ingrédients une utilisation intelligente - mais dirigée - des décors et de divers objets (armes...), avec un recours à des prises salvatrices et un sens du timing pour les contres. Du timing, il en faut également quand il s'agit de courir après un ennemi, en appuyant sur la touche au bon moment, sous peine de se prendre les obstacles et de ralentir notre traque.
Côté conduite, Wei Shen est un as du volant et le fait comprendre. Après trois familles de véhicules essayées (camionnette, bolide, moto), nous pouvons assurer qu'ils possèdent un comportement propre et offrent de bonnes sensations. Enfin, force est de constater que les fusillades en mettent plein la vue. Le système de couverture n'inhibe pas l'action et c'est plutôt l'agressivité qui prime (et qui fonctionne). En revanche, il n'est pas sûr que ces phases de tir soient légion.
Au final, Sleeping Dogs ne révolutionne pas le genre, mais ne le trahit pas non plus. En puisant dans divers ténors et en proposant une ambiance digne des meilleurs John Woo, il semble remplir son office sans sourciller. Toutefois, la petite heure que nous avons passée en sa compagnie ne suffit pas pour juger de sa qualité sur le long terme, notamment en termes de quêtes annexes et de trouvailles narratives pour dynamiter les habitudes. Pour l'heure, Wei Shen a fait mouche et se dompte suffisamment bien pour mériter un intérêt.
Merci à adrifblog pour l'invitation.